Merci Monsieur le Ministre. Il était temps ! Temps de s’attaquer d’une part aux nantis que nous sommes, nous autres professeurs en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles, et surtout de s’attaquer à ce système profondément injuste et anti-républicain. Je vais essayer d’expliquer aux éventuels incrédules, mais pourquoi en existerait-il, POURQUOI ?

J’ai 47 ans, j’ai toujours aimé l’ombre, merci déjà de me pousser à en sortir, j’apprécie votre sens de la pédagogie. J’ai souvent laissé parler les autres, j’ai écrit pour certains de vos collègues en leur laissant apposer leur nom au bas de la page, ou le soin de lire ce que j’avais écrit. Merci encore de me donner l’occasion de signer l’un de mes textes. Il faut un début à tout.

J’ai honte, je l’avoue. J’ai péché. Je suis agnostique mais une vaine tentative d’origine familiale de me faire apprendre le catéchisme me rattrape. Voudrez-vous bien, Saigneur, pardonner toutes mes fautes, et accepter la confession de l’un de vos disciples ?

J’ai vécu une enfance heureuse avec des parents merveilleux qui ont toujours tout fait pour moi. Un père qui avait raté deux fois son Baccalauréat – à une époque il est vrai où celui-ci représentait encore quelque chose, une mère qui a servi toute sa vie votre Ministère, auprès des tout-petits. Nous avons vécu pendant treize ans à trois dans un deux-pièces, mes parents me laissant l’une d’elles pour que je puisse être dans les meilleures conditions pour étudier. J’avais quatorze ans quand, en fin d’une classe de troisième dans le petit collège juste à côté de chez moi, le Principal, Monsieur Giraud, a fait basculer ma vie dans le Mal. Cet homme à qui je n’en voudrai jamais assez a pensé que je devais rejoindre un grand lycée parisien, s’attirant au passage les foudres de mes professeurs. Comme nous étions en 1981, mon dossier est passé sous la table, de Principal à Proviseur. Quelques mois après je me retrouvais au 123 rue Saint-Jacques, au lycée Louis-Le-Grand, dans ce temple de l’élitisme républicain que vous devriez vraiment songer à brûler. C’est là que j’ai commencé à mal tourner. Cinq années à « LLG » et j’ai intégré l’Ecole Normale Supérieure de Cachan. Vous devriez vraiment faire quelque chose à ce sujet également, ces Écoles Normales Supérieures forment des élites auto-reproductrices. Le pire, c’est que mes parents ont été fiers de moi, ils m’aimaient trop. Mon père est mort, mais ma mère sera ravie d’apprendre qu’elle appartenait sans le savoir à une caste de privilégiés qu’elle n’a fait que reproduire. Puis ce fut l’engrenage. Emporté par des pulsions datant de l’adolescence, j’ai décidé de servir l’État. D’abord en tant qu’enseignant-chercheur à l’École des Mines de Paris. Pardon de vous faire modestement des suggestions, mais là encore il faudrait prendre conscience que cet établissement est dangereux, on y forme des ingénieurs, qui plus est parmi les meilleurs. Puis je me suis rendu compte que la recherche me plaisait moins que l’enseignement, et en toute sincérité, que j’y étais médiocre et que je n’étais pas fait pour ça. Alors j’ai demandé à rentrer à la maison, j’ai enseigné en lycée puis, je l’avoue, en classe préparatoire. Les sirènes de l’exception et de l’inégalité m’avaient assourdi, en réveillant le nanti qui sommeillait en moi. Je viens de le réaliser grâce à vous, MERCI !

Décrivons un peu mon épouvantable crime. 50, 60, 70 ? Franchement je ne sais pas combien d’heures par semaine je travaille, et bien évidemment cela dépend des semaines. Allez, faites-moi la grâce de n’en compter que 50 pour atténuer ma faute. Mais c’est un fait, je n’ai jamais compté. Pas plus que je n’ai compté les milliers d’heures que j’ai données bénévolement aux élèves.

À Louis-Le-Grand tout d’abord, où l’une de mes professeurs m’a accordé sa confiance en m’attribuant des khôlles dans sa classe, dès mon entrée à l’ENS. Et où j’ai partagé ma passion et mon plaisir avec des intelligences qui m’ont émerveillé et qui avaient une soif intarissable d’apprendre. En leur donnant mes mercredis après-midi, certains de mes week-ends, en restant avec certains à « faire des maths » jusqu’à une heure avancée de la nuit, à leur demande je précise. Un jeune agrégatif, puis un jeune Agrégé fougueux, heureux de partager ses connaissances et de communiquer sa passion, avec d’encore plus jeunes élèves qui en demandaient toujours plus, ça ne pouvait que mal se passer. Joël Los, Dimitri Zvonkine, Cédric Villani, Karol Borejsza, Jean-François Tu, Emmanuel Breuillard, et tant d’autres, si vous lisez un jour cette lettre, du fond du cœur un grand et vrai merci pour ces moments de partage que j’ai eus avec vous.

Puis c’est avec le même plaisir que je n’ai pas compté, dans le célèbre « neuf-trois » où je suis resté en poste plus de dix ans. Des classes préparatoires qui coûtent très cher, car les classes sont moins chargées. Tout ça pour permettre à des jeunes gens sortis des cités de Montreuil ou de Bondy de rejoindre une caste de privilégiés ; la Nation doit-elle vraiment couvrir de tels agissements ? Alors que le privé s’en chargerait si bien ? Monsieur le Ministre, vous devriez vraiment songer à fermer ces classes qui coûtent si cher.

Et c’est toujours avec le même plaisir que j’essaye d’accomplir ma tâche dans cette grande et noble maison du centre-ville de la ville rose, face à des Jacobins à qui je rends en plus hommage ce faisant.

Mea culpa. Je suis un pur produit de l’enseignement public et je n’ai vécu que pour lui. J’ai toujours offert du temps, le plus que je pouvais, à mes élèves, les malheurs de ma vie privée ne sont pas les seuls responsables de cet engagement. Je reprenais mes cours deux semaines après une biopsie cérébrale quand la maladie m’a touché. J’assurais tous mes cours entre mes séances de chimiothérapie. Mes médecins ont tout fait pour satisfaire ce que j’avais dégagé comme priorité, mon TRAVAIL, pardon de prononcer ce désormais gros mot dans notre société. J’ai toujours donné des heures bénévolement, le mercredi, pendant mes vacances. Mes khôlles, payées une heure je vous rassure, en durent souvent trois. Mes élèves peuvent me joindre, et ne s’en privent pas, quand ils le souhaitent. Et en tout cela, je ne suis pas différent de tous mes collègues de classe préparatoire, ils se reconnaîtront tous dans cet investissement, dans cet engagement total au service de leurs élèves. Mes élèves ont même mon numéro de téléphone et me contactent, en journée, le soir, ou même la nuit, avec ma bénédiction. Pour « faire des maths » ou pour me confier des choses plus personnelles, scolaires ou non. Leurs angoisses, leurs doutes, leurs soucis extérieurs. J’essaye de les accompagner aussi totalement qu’ils en ont besoin pendant toute une année, et cela ne s’arrête ni aux heures de mon ORS, ni aux mathématiques. Et nous faisons tous cela. Le travail que nous leur demandons et le privilège que nous avons d’enseigner à un tel public exigent des contreparties de notre part, et nous répondons présent. Mea maxima culpa, je ne recommencerai pas, j’espère que vous saurez un jour me pardonner puisque visiblement je vous ai offensé au point que vous vouliez me sanctionner.

Oui, Monsieur le Ministre, je suis un privilégié, et j’en suis conscient. Mais pas pour les raisons que vous invoquez. Je suis un privilégié de pouvoir avoir cette qualité de contact avec ceux auxquels je dis à chaque rentrée qu’ils deviennent MES élèves. Je suis un privilégié d’avoir en face de moi le public que j’ai en face de moi. Des jeunes gens pour qui les mots « respect » et « travail » ont un sens. Des jeunes gens qui ont choisi d’être là et qui savent pourquoi ils sont là, qui savent ce qu’ils veulent, et aussi ce à quoi ils veulent ainsi échapper. Des jeunes gens qui ont soif d’apprendre et qui découvrent pour beaucoup une rigueur et un contenu après des années d’un vide sidéral que des générations de réformes, et de pédagogues de tous bords dont beaucoup n’ont jamais vu une classe, se sont évertués à installer en le nappant d’un clinquant admirable et de noms savants.

Je n’ai, Monsieur le Ministre, jamais rien demandé, ni même simplement attendu de vous ni de vos prédécesseurs. La reconnaissance de la Nation s’est toujours limitée pour moi à celle de mes élèves, anciens élèves et de leurs parents. Je ne sais pas si je fais bien mon travail, mais je le fais, je le plus-que-fais tout comme tous mes collègues. La joie de mes élèves quand ils intègrent fait la mienne. Leurs remerciements ou ceux de leurs parents sont les seuls qui me touchent profondément.

Mais jamais, Monsieur le Ministre, jamais je n’aurais imaginé que la Nation, à travers vos actes et vos propos, me crache un jour cette vocation à la figure. Je vis la situation actuelle comme une humiliation, et je suis loin d’être le seul. Le travail que nous faisons tous, comme tout travail, ne peut supporter le mépris que vous nous renvoyez.

Commençons, chose normale pour un nanti, par les questions d’argent. Le « profiteur du système » – je cite les paroles prononcées ce jour et rapportées par l’un de nos syndicats – que je suis ne pouvait pas ne pas en parler. 15 % hier, 10 % aujourd’hui, je devrais sûrement vous remercier, voilà ce que vous me proposez comme perte. Alors certes, je gagne bien ma vie. Les fins de mois ne sont pas difficiles, d’autant qu’à part des plaisirs gastronomiques, je n’ai aucun goût de luxe. Il me suffira de moins consommer. Et puis en bon profiteur, je saurai compenser. En remerciant la femme de ménage qui m’aide depuis que, suite à la maladie, je suis handicapé. En complétant cette perte, si elle s’avérait vraiment trop lourde, par des heures de khôlle supplémentaires, khôlles que j’apprendrai à faire en une heure. Et cela, en bon salaud, sur le dos de collègues du secondaire qui travaillent aujourd’hui avec moi. Comme ça, LÀ, j’aurai en plus mauvaise conscience. Je suis Agrégé hors classe, au dernier échelon, et à l’avant-dernier chevron de cet échelon. Donc presque au sommet de la pyramide. Sur mon dernier bulletin de salaire, à la rubrique « net à payer », je lis : 3337,30 €. Je suis pleinement conscient là aussi que c’est une somme importante, comparée au salaire médian en France. Tout en étant conscient également que mes élèves, de futurs financiers que vous devriez songer à pendre haut et court, mettent en moyenne cinq ans à gagner plus que moi. Nous savons tous dans quel état financier se trouve notre pays, et je suis le premier à admettre que nous devons tous faire un effort, TOUS. Mais, Monsieur le Ministre, une baisse de salaire de 15 %, ou même de 10 %, c’est inédit en France dans la fonction publique depuis la crise de 1929. Et là TOUS avaient consenti un tel effort, pas seulement 8000 membres d’une prétendue caste. Le peuple approuve, les nantis seront sanctionnés, la masse ne nous soutiendra pas, vous jouez sur du velours. Mais que les fonctionnaires qui se réjouissent d’avance en profitent bien ! Après des ex-nantis, il y aura d’autres nantis, de nouveaux nantis, dont il faudra alors mettre les têtes sur des piques. Quel fonctionnaire accepterait sans sourciller un pourcentage de baisse aussi important de son salaire ? En outre, que se passerait-il si cela devait concerner des médecins ou des conducteurs de train ? Seulement voilà, c’est l’avantage du velours. Avec nous ça va glisser, et puis vous devez vous dire que le sacerdoce reprendra bien le dessus après quelques turbulences.

Alors pour finir sur le sujet, OUI. Oui, je suis pleinement d’accord pour faire un effort, mais pas pour être montré du doigt. Et encore moins pour en accepter un aussi violent sans broncher, et en me faisant, qui plus est, insulter. De préférence tant qu’à faire en continuant, en bon soldat de la République, à en faire le maximum, et même davantage. Ce n’est même plus le niveau zéro, vous êtes perdu, Monsieur le Ministre, dans les catacombes de la gestion des ressources humaines.

Mais là n’est même pas le principal. Vous n’avez jamais caché votre aversion pour le système des classes préparatoires et des grandes écoles. Des textes de vous datant d’il y a quelques années refleurissent. Une exception française honteuse. Exception que, soit dit en passant, certains pays étrangers et non des moindres, sont en train de reproduire, la Chine en tête. Mais admettons, et j’en reviens au début de ma lettre. Il était temps ! Temps d’essayer enfin de laisser libre cours à cette idéologie égalitaire que vous prônez. Les classes préparatoires et les grandes écoles, c’est le Mal, il était grand temps de s’attaquer à cela. Pensez donc, un élitisme républicain, qui plus est fondé sur la méritocratie ! Quelle horreur. Vivement que notre pactole et nos bons élèves rentrent dans le rang en allant s’asseoir sur les bancs de l’Université. Elle déchantera vite, ses fantasmes seront vite éteints. Une fois dilué dans le système, l’argent sale que nous symbolisons ne se verra même plus. Qu’elle se rassure aussi, une fois noyés dans la masse, les élèves tous excellents que nous avons d’après elle et qui lui échappent arriveront eux aussi à en faire moins. Ce n’est quand même pas l’encadrement dont ils bénéficient qui leur fait donner le meilleur d’eux-mêmes ? Non, ce serait trop gros…

En attaquant de front les classes préparatoires, la motivation des privilégiés comme moi qui y enseignent, et les grandes écoles par le biais de la réforme de la taxe d’apprentissage, vous avez au moins le mérite d’avoir tombé les masques. Les idéologues sont bien au rendez-vous, et ce qui me fait le plus mal peut-être est que, parmi eux, il y en a un que j’ai personnellement contribué à former, sur les bancs du Lycée Louis-Le-Grand, vous ai-je dit que vous devriez songer à le brûler ? Avant qu’il n’intègre l’École Normale Supérieure, mais lui a su comprendre ses fautes avant moi. Je m’en remettrai.

Oui Monsieur le Ministre, vous avez raison. Il était temps de s’attaquer à l’un des derniers bastions de l’enseignement français qui fonctionne encore à peu près. Vous devriez aussi supprimer l’ENA, cette école est la honte de la République. Et l’Ecole Polytechnique également, en plus il paraît qu’il y a des militaires là-bas. Vous avez raison d’essayer d’empêcher des jeunes gens de viser l’excellence, et leurs parents, parmi lesquels figurent en plus nombre de gens qui vous entourent, de les y pousser. Vous avez raison de ne même pas daigner recevoir nos représentants idiots qui vous feraient perdre un temps précieux dans d’inutiles palabres. C’est le point commun entre la dictature et l’idéologie, inutile de discuter avec les gens concernés puisque vous avez toujours raison. Vous avez encore raison de vous mettre à dos votre base avec une réforme, et aussi l’une de vos élites avec une autre. Vous avez surtout raison de chercher à détruire cet élitisme républicain, cette méritocratie basée sur le talent et sur l’effort qu’une République trop longtemps inconsciente et aveugle a instaurés. Jules Ferry et les autres seront d’accord. Vous avez raison sur tout.

Pardon pour toutes les fautes épouvantables que mes collègues et moi avons commises. Merci de nous sortir de la grotte et de nous guider vers la lumière. Bravo enfin pour avoir réussi en une seule semaine à faire vaciller cette flamme que j’ai en moi depuis plus de 30 ans.

Je ne sais pas grand-chose, Monsieur le Ministre, il est grand temps de me renvoyer à l’Université. Je sais juste une chose : ce mépris que vous nous envoyez est un boomerang, la vie est ainsi faite, il reviendra un jour jusqu’à vous.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de… Eh bien de rien du tout, comme ça nous pouvons dire que nous sommes quittes sur le coup.

Jean-Noël MIALET

Nanti privilégié, profiteur du système.

Lycée Pierre de Fermat, un grand homme.

Toulouse, une ville un peu moins rose, comme beaucoup bientôt.

Cette lettre a été reprise le 11 décembre 2013  par le journal « Les Echos » à l’adresse suivante : http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/societe/education/221186438/classes-prepa-lettre-dun-nanti-leducation-nationale-a-m

256 Comments

  • Merci

    • Merci de cette lettre et de tous ces témoignages. Mr Peillon pense que la solution des inégalités consiste à un nivellement par le bas ; grosse erreur naturellement, idéologie rétrograde. Je garde aussi un excellent souvenir de mes professeurs de prépa, consciencieux, dévoués, cherchant à transmettre leur savoir sans aucun désir de se faire valoir ou de faire carrière.

  • MERCI !

  • Cher collègue,
    Merci pour cette lettre ouverte, pour son style comme pour son contenu !

  • C’est la première fois que je veux laisser un message, ce n’est pas trop ma courbure d’âme, et puis voilà : l’inspiration me manque face à votre verve. Je suis déjà épuisée par les AG, les textes, motions, courriers incessants, une nuit blanche à me défouler en écrivant une lettre ouverte à « notre » Ministre, ce sinistre et dangereux personnage, pour rien d’ailleurs car elle ne sera pas publiée et je n’ai pas de blog… Mais enfin bref, votre texte est juste MAGNIFIQUE, et nous serons des milliers à nous y retrouver. MERCI! Bien à vous, cher collègue. Anissa Castel-Bouchouchi (« privilégiée » d’Ancien Régime selon le Monde de ce soir, Lycée Fénelon, Paris, encore un privilège, et puis professeur de philosophie, a-t-on idée, encore une matière qui ne sert à rien…)

    • Vous pouvez publier votre lettre ouverte sur le blog « sauver les prépas », ou alors sur adopteunprofdezep.com…

      Elle ne sera pas de trop!

  • Merci ! Je me reconnais complètement dans ce que vous écrivez et j’y reconnais l’écrasante majorité de nos collègues. Une « nantie » professeur de SVT en BCPST1, lycée Fénelon.

  • Merci, cher collègue, pour ce texte admirable qui montre que ce que nous défendons, ce n’est pas seulement l’équitable rétribution de notre travail et de notre engagement professionnel, mais aussi une certaine idée de l’école. Merci aussi de manier si bien l’ironie, une des rares armes qui restent à l’intelligence. Elisabeth Charbonnier, une autre nantie, professeur de littérature (quel dommage, je ne me suis pas encore mise à la communication…)

  • Merci : la vie puise dans le passé pour se tourner vers l’avenir. Votre témoignage honore la dignité humaine et contribuera, je l’espère, avec d’autres, à faire reculer le « bougisme » du temps présent.

  • Merci pour ce texte si juste, et parfois bouleversant. Nous sommes nombreux à nous y être reconnus.

  • à faire paraître dans la presse !!! merci chr collègue toulousain

  • Bravo ! très juste.

  • Merci de cette lettre, frère nanti, privilégié, profiteur, quelle belle autocritique ! Je me demande, poussé par le démon (normal, j’enseigne l’allemand, quelle horreur, une langue abominable qui ne sert à rien, comme la philosophie) ce qu’en aurait pensé Merleau-Ponty (petit sagouin normalien nanti) dont M. le Ministre est réputé avoir été un spécialiste – du temps où il pensait encore.

  • Merci, merci, cher collègue, c’est un texte magnifique !

  • Merci ! C’est excellent !

  • Merci… Élève normalien, je ne suis pas certain de pouvoir entrer à mon tour dans cette terrible caste de professeurs, qui m’a tant apporté pendant deux ans, et encore après pour les professeurs que j’ai continué à voir. Car, ah oui: ces rencontres sont porteuses, et dépassent les murs et la durée de la prépa.

  • Merci pour ce texte ! Je ne suis pas prof, mais ancienne élève de prépa, et je sais que si les deux années que j’y ai passées ont été si riches, c’est en grande partie grâce aux professeurs exceptionnels, compétents et extrêmement dévoués, qu’il m’a été donné d’y rencontrer.
    Je pense avoir un point commun avec vous : sortant de grande école de commerce, j’ai droit au mépris et aux soupçons de malhonnêteté du gouvernement qui hait les gens comme moi, Peillon en tête.
    Battez-vous contre le mépris !!!

  • Merci et bon courage dans votre lutte contre le nivellement par le bas de notre pays!

  • Tout est dit, et fort bien dit.
    En plus, Vincent Peillon est un menteur et parle couramment le novlangue (voir son intervention sur France Inter ce matin, relayée par le Monde).

  • MERCI MERCI , quel régal !

    Peut-on diffuser plus largement ?

    • Cette lettre étant dans le domaine public, vous avez carte blanche pour la diffuser aussi largement que vous le souhaitez.

  • Cher Monsieur,
    Ancien élève de prépa que je suis, pas encore diplômé des Arts et Métiers mais en bonne voie, je tiens simplement à vous adresser à vous et à tous vos collègues mes sincères encouragements. Si les hautes sphères de l’Education Nationale refusent de le reconnaître et s’obstinent à fermer les yeux sur cette réalité, nous savons néanmoins vous comme moi que je ne serais pas là où j’en suis sans vous et sans le système des classes prépas, qui donnent aux élèves qui veulent s’en donner la peine les moyens de réussir. Etudiant aujourd’hui à l’étranger dans le cadre de mon cursus, j’ai tout le loisir de constater chaque jour combien la prépa m’a fourni un enseignement poussé et rigoureux, et m’a donné des armes (« des méthodes de travail », pour les aveugles de l’administration qui n’auraient pas saisi) qui me servent aujourd’hui même et me serviront encore demain.
    Pour tout cela, merci. Vous avez tout mon soutien et je vous prie de croire que le nombre de mes camarades qui vous soutiennent aussi ne cesse de croître.

  • Tout est dit. Merci d’avoir expliqué avec autant d’émouvante sincérité ce que nous sommes une grande majorité à ressentir face à l’ampleur du mépris de ceux qui prétendent nous gouverner.

  • Je suis agriculteur, parent d’élèves, l’aîné en prépa scientifique, les autres au lycée.
    Pour nous, qui ne pouvons compter que sur le travail, nous sommes effondrés par ce qui se prépare.
    Tenez bon !

  • Merci. Je cours revêtir mon silice et couvrir ma tête de cendres afin de mieux corriger mes copies.
    Y. Le Prat, nanti débutant.

  • Un grand merci pour ce magnifique texte et ce vibrant témoignage!

  • Etre votre collègue est un honneur. Vous exprimez tout ce que nous retenons et ruminons en tentant de nous défendre. J’ai hâte que le boomerang atteigne sa cible médusée.

  • Votre témoignage m’a émue jusqu’aux larmes. Je suis aussi Professeur en Classes Préparatoires depuis 15 ans et comme beaucoup je me retrouve dans ce que vous écrivez avec tant de vérité et de brio. Merci d’avoir su l’exprimer aussi bien.

  • Ancien élève de prépa qui doit tout au système méritocratique français, je vous remercie pour votre intervention pleine de lucidité!

    La culture du travail doit être protégée, tout comme ce capital humain inestimable que l’on doit à ces professeurs exceptionnels!

  • Tres belle lettre,
    Je suis moi-meme issu du systeme des classes preparatoires et suis en fin d’etudes aux etats-unis, en cursus « double diplome » avec une grande ecole.

    Je peux vous dire une chose, cette specificite francaise est de plus en plus connue et reconnue, et enviee outre-atlantique.

    Il s’agit d’un systeme elitiste, qui est un heritage republicain ou tout le monde a sa chance. Alors bien sur, on peut lui reprocher une reproduction des elites, etc. Mais supprimer ou mettre a mal ce systeme est une reponse des plus mal avisees. Il est bien plus judicieux de lutter contre ce biais en cherchant en amont, dans les classes de colleges et lycees, a sensibiliser les jeunes sur le potentiel ascenceur social que les prepas representent. Il faut leur donner l’envie de decrocher leur place, leur donner le gout du travail. Cela s’appelle tirer vers le haut. Il faut arreter avec ce concept fallacieux ou l’egalite doit etre dans les resultats, ou l’on se felicite qu’il y ait 80% de reussite a un bac qui ne vaut plus rien. Non, non et non. L’egalite doit etre dans le travail et la possibilite pour tous d’atteindre l’excellence. Et si l’excellence vient avec certains privileges, comme des professeurs qui se donnent a 200% pour leurs eleves, alors il n’y a pas d’injustice, parce que tout le monde avait sa chance au depart et tout le monde connaissait les enjeux.

    Il y a autour de ces polemiques une sorte de « syndrome du premier de la classe », avec un systeme destine a former des elites par des elites jalouse par les uns et envie par les autres. Il faut arreter avec ca et au contraire se rendre a l’evidence: ce systeme est un formidable producteur d’individus brillants qui ne peuvent qu’apporter des bienfaits considerables a notre societe.

    Attaquer les profs de prepas, c’est fondamentalement attaquer notre societe. Ils sont les rouages d’une machine a former l’excellence dont la France devrait etre fiere. Et leur travail n’est pas pas banal ni facile.

    Tout le monde ne peut pas etre prof de prepa, parce que c’est un metier d’excellence, exigeant, qui necessite un tres haut niveau d’etudes. Il est normal que la remuneration aille de pair avec le travail fourni.

    De maniere plus generale, on assiste aujourd’hui a une devalorisation du metier de professeur de l’enseignement secondaire qui est inacceptable. Non les professeurs ne sont pas des fonctionnaires profiteurs du systeme. L’un de mes proches est professeur de francais en college/lycee, et quand je l’entends me dire s’etre fait engueule (pardonnez moi le terme) par des parents « clients » mecontents qui pensent pouvoir donner des lecons, je suis simplement horrifie.

    Il y a encore quelques dizaines d’annees, les professeurs etaient bien mieux vus et respectes, ils jouissaient d’un statut social merite. Cela se perd et c’est bien malheureux. Les professeurs sont un element cle du systeme et leur formation n’a rien a envier de celle d’un cadre superieur pourtant bien mieux remunere.

    Je sais bien qu’il est difficile de comparer deux systemes aussi differents, mais il faut quand meme savoir qu’il n’est pas rare de voir des salaires annuels depassant les 200 000 $ chez les profs d’universites americaines, y compris celles reposant sur un financement public.

    Le systeme educatif americain est tres loin d’avoir les vertus republicaines et egalitaires du notre, mais les americains ont tout de meme compris qu’un systeme educatif est plus qu’evidemment tire par le haut si les professions academiques sont reconnues a leur juste valeur.

    Certains de mes amis sont normaliens, sont agreges, et veulent se lancer dans l’education nationale. Ils ont fait les plus hautes etudes proposees par le systeme educatif francais, et se retrouvent a se battre pour avoir avoir une place dans l’academie de leur choix. Certains sont couples, se retrouvent separes plusieurs annees, sont obliges de se pacser pour pouvoir avoir une chance de se retrouver avec le systeme des points pour les rapprochements de conjoints. Certains enseignent plusieurs annees en ZEP, bon gre mal gre, avant de pouvoir decrocher un poste qui offre de meilleures conditions de travail. Les profs font tous globalement des sacrifices enormes, ils sont une elite qui perpetue notre savoir. Il est grand tant de les respecter a nouveau en tant que tel, et qu’ils soient payes a la jute mesure de leur valeur.

    pardonnez moi pour les fautes et l’abscence d’accents, clavier us oblige.

  • 24 ans, fils de secrétaire, diplomé d’HEC, j’ai monté ma boite à 21 ans. Au SMIC les mois où je peux me le verser, j’emploie 8 personnes en temps de crise, le double dans un an j’espère. Et ceci sans avoir touché une seule aide d’État.

    Mes professeurs de prepa sont parmi les gens les plus honorables que je n’ai jamais rencontré, tant par leurs qualites humaines que professionnelles. Si j’essaie tant bien que mal de passer 12 heures par jour à tenter d’infléchir votre fichue courbe du chomage et de relancer votre croissance molle, c’est grâce à ces fonctionnaires qui jadis m’ont inculqué le goût de la rigueur, de la performance et du travail acharné.

    Ainsi monsieur le ministre, si vous voulez que la génération Y vous paie une retraite correcte pour vos vieux jours, arrêtez les bêtises. augmentez le nombre de classe prepas en France (ça aura le mérite d’élargir l’accès à des formations d’excellence aux jeunes français qui en veulent), et laissez les profs déjà aujourd’huu sous-payés faire leur boulot. Il y a suffisamment de problèmes à régler dans votre ministère pour vous attaquer au dernier bastion de l’enseignement encore debout.

    Dans le passé l’école ne voulait pas de vous, n’essayez pas de vous venger sur ceux qui n’ont qu’elle pour réussir.

  • Monsieur,
    L’élégance de votre plume rend honneur à la justesse de votre vision.
    Je me permets d’ajouter que ma prépa, quittée il y a peu, a aussi été pour moi une école de la vie. Ce sont des papas et des mamans qui m’entouraient, ce qui n’a pas de prix.
    Merci pour tout votre travail.

  • Cher collègue,
    Je suis profondément émue par votre lettre : merci d’avoir exprimé avec tant de passion et d’élégance à la fois notre profond attachement à nos élèves et notre désarroi devant tant de brutalité.

  • Un grand bravo pour ce texte excellent et émouvant qui démontre à tous où se trouve la véritable intelligence, celle de l’âme et du cœur, celle des idées « justes » pour l’ensemble des autres! Celle qui sait qu’une fois de plus ce sont les enfants des familles les moins aisées qui seront les premiers à pâtir de cette attaque en règle contre les prépas et les grandes écoles, à travers leurs professeurs.
    Le populisme affiché par notre Ministre ne me fera jamais oublier mes origines modestes et «banlieusardes», dont je suis fière, et l’accueil que j’ai reçu il y a 30 ans en prépa dans un de ces lycées parisiens qu’il fustige aujourd’hui pour son élitisme. C’est grâce à la République, et à ses professeurs remarquables, que j’y ai rencontré l’élite, oui, mais pas celle qu’il « dénonce » par pure démagogie: celle de l’esprit, celle de la curiosité, celle du courage, celle des valeurs … Celle qui nous construit en nous apprenant que rien n’est impossible, à condition de travailler et de réfléchir !
    Mes deux enfants (l’un en Bac+5, ingénieur à la fin de cette année, l’autre qui a «démarré » sa prépa en septembre) m’ont démontré que rien n’avait changé : le reste du système éducatif a connu bien des soucis depuis 30 ans, mais le cœur et l’ouverture à l’intelligence des classes prepas n’ont pas changé. Et cela grâce à leurs professeurs, toujours aussi remarquables !
    Pardon d’avoir été aussi longue, ce n’est pas une habitude, mais votre texte m’a rappelé la chance que j’avais eue de rencontrer des gens d’exception, comme vous-même et vos collègues ! Merci !
    Une ancienne élève de prepa, indignée et très en colère.

  • Mon prof de maths en prépa était issu d’un milieu ouvrier, il m’avait dit qu’à son époque à l’ENS ils étaient plusieurs dans son cas. Mais aujourd’hui, ils y sont très rares.

    Le rapport PISA lui aussi pointe l’école républicaine qui creuse les inégalités.

    Et à mon modeste niveau, professeur de math en collège, je le constate aussi, les élèves de ma classe à option de sixième sont promis à un brillant avenir, les autres avec 60% de chômage chez les jeunes dans mon département ont un horizon bien plus sombre et ses différence augmentent au fil des années…

    Il y a un problème dans notre système éducatif, maintenant j’admets que ce n’est pas en baissant vos salaire qu’on y changera quelque chose, on risque juste d’avoir encore moins de bons élèves de prépa qui se dirigeront vers l’enseignement…

  • Au delà de mon admiration pour votre subtile qualité rédactionnelle à utiliser une touchante ironie pour mener une joute à fleuret moucheté à l’encontre du suppôt des F-M laxistes encourageant le nivellement par la base des brillants jeunes cerveaux pour les aligner sur les cancres dont le modèle devient un exemple à imiter pour tous,
    je vous rends hommage d’avoir le courage de publier votre pertinente pensée qui dérange notre élite politique au savoir incommensurable pour nous enseigner – à nous parents responsables de jeunes âmes – ce qui est bon ou non pour notre progéniture.

    Honte à cette dictature de l’ogre pour qui le mot éduquer se limite à une pensée unique.

    Gloire et honneur au corps enseignant ô combien dévoué pour former l’élite de la patrie française que fuit les brillants cerveaux à l’étranger où ils sont reconnus et valorisés pour leur mérite.

    ONLRjjj,
    un papa ingénieur + MBA de 4 filles
    2 à STAN et 2 à NDO, car je fuis le public LLG, H4 pour ces motifs éthiques.

    Vive la France, à bas la pseudo-démocratie pervertie

  • Vous avez un défaut insupportable. Non seulement vous êtes un nanti du savoir, mais vous voulez transmettre ce savoir pour fabriquer de nouveaux nantis du savoir. Insupportable pour ceux qui méprisent le savoir.
    Merci pour cette lettre remarquable.

    • Il est sain que des hommes de votre qualité et jouissant d’une vraie reconnaissance fassent entendre leur voix parmi les nôtres, dans ce souci vrai causé à nos très belles classes.
      J’étais agréablement surprise de lire ici votre réaction, M. Bkouche.

  • Je vous remercie pour cette lettre.

  • Ancien élève des Classes Préparatoires, pour Saint Cyr qui plus est, je ne puis qu’applaudir à cette lettre.
    Bravo Monsieur.

  • Dommage que vous oubliiez l’excellent travail fait par vos collègues universitaires exerçant dans des conditions Oh combien difficiles, pour un nombre d’étudiants pléthoriques, pas tous excellents (VOUS avez les étudiants excellents) et un coût défiant toute concurrence.

    • Absolument d’accord avec vous, je souhaite souligner la qualité de l’enseignement que je reçois à l’université depuis 5 ans déjà, ainsi que l’investissement de certains professeurs.

    • L’enseignement universitaire est de très bonne qualité mais pas adapté pour tous les étudiants. Les classes préparatoires sont indispensables pour tirer le meilleurs de certains, tandis que d’autres préféreront le système universitaire… Dans les deux camps vous trouvez des enseignants motivés et compétent.

  • Merci. Arrêtons de croire que les classes préparatoires ne sont que là pour la reproduction sociale. Je viens de nulle part et je dois ma réussite à mes professeurs de lycée qui m’ont poussée vers ce système et à mes professeurs de classes préparatoires, dévoués, attachés, qui ont sans cesse repoussé nos limites. Du fond du coeur merci.

  • Ô Monsieur, que vos paroles sont douces et seront dures pour ce gouvernement élu par accident.

    Vous l’avez dit, les masques tombent. L’idéologie radicale réapparaît dans notre pays avec des gens abrutiS. Vous verrez, Monsieur, nos écoles et nos élèves seront sûrement bientôt très belles: uniformes et cols Mao, gymnastique avant l’école, et plus tard ils réciteront tous d’une seule voix l’illustre savoir universitaire dispensé par des hommes et des femmes tous issus de la classe dite populaire, vocation ou non ! Mais attention, pas trop quand même, eh, y a les 35 heures ! Pauvre, pauvre, mais pauvre France !

    Profond respect à vous Monsieur, ainsi qu’à tous vos confrères et consœurs !

  • Bravo je suis l’époux d’une professeur de math en SPE avec le même parcours que le vôtre. Votre lettre est d’une grande justesse. Je suis moi-même enseignant en ZEP et évidement je trouve scandaleux de non seulement comparer les deux métiers si différents mais surtout les opposer.

  • Je n’ai lu cette magnifique lettre que ce matin.Merci d’avoir si bien retranscrit ce que je pense profondément moi même!
    Je suis prof de prépa en maths (mea culpa) et une « petite mère » pour mes élèves chaque année:j’ai le sentiment qu’on veut m’arracher mes enfants!

  • Cher ancien professeur (lycée Albert Schweitzer).

    Tout prouve que les classes préparatoires mettent en péril l’éducation mais vous ne faites comme si de rien n’était et vantez ce système comme s’il était le meilleur. Je vous respecte pour tout ce qui vous avez fait pour vos élèves (vous êtes par ailleurs, un très bon professeur, sincèrement) mais le ton manipulateur avec lequel vous utilisez votre expérience personnelle est plus que douteux.

  • http://www.rue89.com/2013/12/04/postulerai-enseigner-classe-prepa-248105

    Un autre point de vue ! Lisez le svp même si cela n’est pas le vôtre..

  • Je suis actuellement en École d’Ingénieurs, après être passé par ces deux années terribles de la prépa. Il faut bien le dire : la prépa a été un des moments les pus durs mais aussi les plus beaux de ma vie. J’y ai appris tellement de choses, sur les sciences bien sûr, mais aussi (et je dirais même surtout) sur moi. Et puis, sans ce système, je n’aurais jamais pu devenir ingénieur (il n’y a qu’à voir comment ça se passe dans d’autres pays, au niveau des frais de scolarité déjà). Alors oui, aucun système n’est parfait et on peut toujours trouver matière à critiques, mais la prépa est une chance énorme que nous avons en France et qu’il ne faut pas détruire !
    Un grand Merci pour cette magnifique lettre.

    • C’est exactement la même histoire pour moi, j’ai même fais 3 ans de prépa, et je l’ai très bien vécu, je n’en suis ressortie que plus fort !
      Les professeurs ont beaucoup de mérite et nous avons beaucoup d’importance pour eux. Leur travail et leur investissement est sans limite. Il était très courant de leur envoyé un mail à minuit pour une question de cours et de recevoir une réponse immédiate. Il était courant de faire la queue à la fin du cours pour pouvoir leur poser des questions. Les corrections étaient faites dans un temps tellement court, que l’on se demandait si seulement ils mangeaient ou s’ils dormaient. 40 copies de 5 à 15 pages, où la réponse n’était à chaque question était bien plus compliqué que « oui » ou « non » et où les professeurs prenaient du temps à comprendre ce que l’on a voulu répondre. Les copies étaient fournis en commentaire, les documents de corrections extrêmement complets et différents chaque années, avec un effort certain sur la mise en page. Lors de la correction, les profs se souvenaient de qui avait fait juste ou faux à presque chaque question, nous fournissaient des statistiques, … un travail incommensurable ! Leur salaire est le digne reflet de leur travail. Et je ne dis pas ça pour faire réagir d’autres profs dans d’autres secteurs qui sont sous payés par rapport à leur tâches. Je ne fais pas de comparaison avec eux, c’est un autre problème…

  • Excellent ,tout simplement excellent. Enseignant depuis 27 ans, âgé bientôt de 50 ans, exerçant en prépas depuis bientôt 10 ans, je vis cette situation comme une véritable agression et votre lettre, que j’aurai aimé écrire, me réconforte.
    Merci

  • Cher Monsieur, étant moi-même issu d’un lycée de banlieue, j’ai pu prendre confiance et croire en mes capacités une fois accepté en MPSI a Henri IV. J’ai senti un profond respect de la part de mes proches, non seulement pour cette entrée a H4, mais surtout pour mon travail acharné pour rester un bon élève parmi cette élite intellectuelle que la prépa m’a donne le droit de côtoyer. Mon meilleur souvenir, intarissable, reste celui du talent et de la dévotion de mes profs de maths. Pour tout cela, pour votre engagement, merci.

  • Petit fils d’immigrés et aujourd’hui étudiant à l’ESSEC et Sciences Po Paris, je ne sais à quel point remercier mes profs de classe prépa pour tout ce qu’ils ont fait pour moi et mes camarades
    MERCI pour cette lettre

    • Sciences Po et l’ESSEC n’ont rien à voir avec ce problème. Ce sont des écoles privées complétement inutiles, servant juste de pompe à fric. La politique, une science ? La science du maniement du pipot surtout.

      • L’essec est une école de commerce… on y rentre généralement après la prépa et ça a tout à voir avec le sujet.

        • Sciences Po Paris, une école privée… on aura tout lu. Quant à la remarque sur l’ESSEC, vaut mieux ne même pas la relever.

          Encore un individu qui a l’air aussi au courant de notre système éducatif que notre ministre…

  • Bravo (pour cette lettre) et Merci (pour votre travail auprès des élèves de classes prépa, dont j’ai fait partie il y a quelques années).

  • Le fait que le système des classes prépa soit discutable: certes, tout est discutable, et nul ne peut prétendre à la perfection. C’est donc en soit une bonne chose de remettre en question.
    Reste à maîtriser l’art et la manière.

    Ensuite le véritable point a améliorer dans le duo prepa grandes école est bien souvent la partie école. Il vous suffira de demander autour de vous pour le vérifier. Beaucoup d’élèves sortant de prépa sont décus par le contenu de l’enseignement dispensé dans ces grandes écoles. D’après mon expérience et les échos de mes amis, cela vaut pour les écoles de commerces et d’ingénieur.

    Toujours est il que les ingenieurs français ont plutôt bonne presse à l’international, choses qu’il ne faudrait pas oublier trop vite!

    Améliorons certes, mais aux bons endroits!

  • Bonjour, très beau témoignage, merci. Peut-être notre tort, à nous qui défendons le système des classes préparatoires, est de ne pas savoir plus et mieux nous faire entendre… Reste que moi aussi, je suis un pur produit de l’école de la République, et que mon entrée à HEC a été l’aboutissement, non seulement d’efforts considérables, mais du soutien indéfectible de mes professeurs, au collège, au lycée Henri IV, puis en classe prépa. Il faut ne pas connaître la classe préparatoire pour affirmer que nous sommes des nantis : certes nos conditions de travail sont relativement bonnes, mais il faut aussi voir quel engagement, quel investissement personnel cela représente pour celles et ceux qui choisissent cette voix. Merci pour ceux qui affirment qu’on doit rendre hommage à l’université, mais cela n’a aucun rapport : même en sortant d’H4, de bons élèves ont choisi l’université parce qu’ils n’envisageaient pas de consacrer deux, voire trois ans de leur vie de jeunes adultes à préparer un concours aussi difficile, c’est à dire à « sacrifier » une partie de leur jeunesse. Il n’y a pas à juger de façon manichéenne, seulement à constater que c’est différent.
    Nous sommes tous profondément choqués, écoeurés même, de ce que nous entendons et lisons quotidiennement à propos de cette « élite » qui se reproduirait avec le soutien du Pouvoir…et cela ne concerne pas que la prépa. Comme le montrent les témoignages sur ce forum, et comme je pourrais en témoigner moi-même, ou comme le montre la sélectivité du concours : rien n’est joué d’avance lorsqu’on entre en classe préparatoire, même pas le milieu social. En tout cas, pas plus qu’à la fac, où les élèves ne sont certainement pas sur un pied d’égalité non plus, comme on le prétend trop souvent : dans un milieu social aisé, on connaît mieux les filières qui vont bien, les rouages administratifs, les bons plans de stage, la manière dont on doit s’y prendre pour répondre aux exigences des professeurs et des partiels… bref, rien de très différent à ce qu’on voit en classe préparatoire, si ce n’est que chez nous il y a une proximité avec les professeurs qui fait qu’on peut être souvent davantage aidé et soutenu individuellement.
    Que des personnes peu ou mal informées, voire frustrées, s’en prennent à ce système, c’est normal, il y en aura toujours. Ce qui me choque encore plus dans ce langage contre celles et ceux qui s’engagent dans des filières d’excellence nécessitant un engagement personnel aussi important, c’est que même le ministre en vienne à participer à ce discours. Qu’espère-t-on à la fin ? A force de vouloir une prétendue égalité, ou élever le niveau en fac en déversant ceux qui seraient allés en classe prépa, on va aboutir à une seule chose je crois : plus d’inégalités. Car, on peut en être sûr, d’autres filières se mettront en place. En effet, ce sont (comme ça le devient depuis ces dernières années) les boîtes privées qui tiendront le haut du pavé, parce qu’on ne perd pas de temps là bas autre chose que la préparation au concours, les écoles privées pulluleront, et les meilleurs éléments partiront directement étudier à l’étranger dans des universités prestigieuses pour éviter le système français.
    Allez y, M. Le Ministre, continuez de « casser » ces élites : les collèges et lycées privés n’ont jamais été aussi nombreux, et les meilleurs étudiants français n’ont jamais autant désirer quitter ce pays pour échapper à la chasse aux sorcières. Lorsqu’on s’attache à toujours tout rabaisser au nom de l’égalité, il ne faut pas s’étonner de baisser dans les classements internationaux qui témoignent du rayonnement des pays à travers le monde…
    Merci encore.

  • Merci pour cette lettre si juste.
    Je ne suis pas étudiant en prépa et ne le serais jamais ; mais néanmoins j’estime indispensable le maintien de ces filières d’excellentes pour former les ingénieurs et commerciaux qui seront à la tête de nos entreprises demain. La prépa donne des clefs et une façon de raisonner inégalable par les autres formations (dont je viens) et cela se voit en entreprise.
    Je garde toujours contact avec mes professeurs d’université et lycée des années après car eux leur seul objectif était de faire progresser leurs élèves, sans compter leurs heures.
    Bravo et merci à tous nos profs qui travaillent sans compter leurs heures pour aider leurs élèves à s’en sortir.

  • Les classes préparatoires ont fait la preuve de leur utilité pour le pays. Je souhaite qu’elles soient de plus en plus accessibles à tous et que les Universités acceptent de sélectionner leurs étudiants. Je souhaite aussi le développement des relations Universités/Grandes Ecoles, en France comme à l’international

  • Ca aurait ete dommage de ne pas peter une des dernieres institutions qui fonctionnent bien et qui rayonne meme a l’etranger.

  • Pas de doute à présent : nous gagner(i)ons beaucoup à supprimer les classes prépa …

  • Merci pour cette lettre plus que pertinente.
    J’ai fais moi-même une classe prépa il y a 5 ans, une petite prépa qui ouvrait ses portes et dont j’ai fait partie de la première promo. Cette expérience m’amène à ceci: Ce n’est considéré comme un milieu élitiste que par méconnaissance! Les 3/4 de mes camarades avaient eu leur bac avec mention AB ou sans mention, et pensaient qu’une prépa était juste trop dur, trop hors de portée, pas pour eux, trop mystérieux. Ils ont postulés sans forcément y croire, et parfois contre l’avis de leurs profs de lycée (!!). Et pourtant, nous avons réussit, par du travail et une bonne dose de courage, et avec un taux d’échec qui n’a rien à envier à LLG!
    Il y a tous niveaux de classes prépa, et tout niveau de grandes écoles, chacun peut y trouver son compte et quoi de mieux qu’un système basé sur le travail fourni quand on veut effacer des inégalités sociales? (faisons donc un tour aux US tiens, histoire de comparer)
    On ne parle d’élitisme que parce que c’est plus facile de les considérer ainsi, que ce soit pour la gloire ou leur taper dessus. La fac forme certes des bons élèves, mais pour voir quelle filière marche le mieux demandez donc à un industriel quel CV il préfère embaucher…

  • Merci pour ce texte magnifique. En tant qu’ancienne élève de prépa je me reconnais dans vos propos.
    Certes ce système a ses imperfections, mais lequel n’en a pas ? La prépa a été le seul endroit dans ma vie où il y avait une réelle culture du travail. Système de reproduction des élites ? Non, travailler sans relâche durant deux ans est une victoire personnelle et ne dépend en aucun cas de ses parents.
    Ce nivellement par le bas dure depuis trop longtemps ainsi que le mépris de ceux qui travaillent pour s’en sortir.

  • Merci infiniment d’avoir su dire ce que beaucoup pensent sans avoir votre talent pour l’écrire !
    Jamais je ne remercierais assez mes professeurs de la prépa MPSI à Marseille au lycée Notre Dame de Sion qui m’ont permis de devenir celui que je suis aujourd’hui, un étudiant heureux insouciant et bientôt ingénieur.

    Merci à tous ces professeurs, ces khôlleurs et à tout ceux qui ont contribué à maintenir un système qui nous enseigne en quelques années ce que certains ont mis une vie à trouver !

    Merci à tous ceux qui défendent les classes préparatoires et leurs valeurs malgré tout les efforts que cela implique.

    Merci à tous ceux qui ont choisi de passer leur vie à donner leur savoir pour que demain soit un beau jour pour nous leurs élèves.

    A tous, je vous dit MERCI !
    Sachez que vos étudiants ne vous oublierons jamais !

    Professeurs de prépa tenez bon ! Ne laissez pas ces hommes fous saboter ce qui fait de la France une grande nation et des français un grand peuple !
    Courage vous n’êtes pas seuls !

    Enfin, à l’auteur de ce message, je dis « Merci mille fois et surtout ne laissez jamais s’éteindre cette flamme au fond de vous qui vous a mené à faire ce merveilleux métier ! Des milliers d’élèves vous en sont reconnaissant. »

  • Désolé de briser cette belle unanimité larmoyante. J’ai reçu cette brève par l’intermédiaire de ma page Facebook, voilà ma réflexion dans l’espace « commenter »:

    « L’élite professorale auto-proclamée de l’éducation nationale piégée par son corporatisme ! Nous pourrions les baptiser les « benêts rouges ». Combien d’heures de présence effectives devant les étudiants ? et combien d’heures supplémentaires effectuées par ses enseignants surchargés ? Rémunérées à quel taux ? Pauvres professeurs de collège de ZEP comme vous êtes méprisés par vos collègues agrégés des grands lycées parisiens et des capitales régionales qui font le sale boulot de se « taper » les enfants des riches alors que vous vous la coulez douce devant vos 30 gamins des HLM des villes de banlieues. Aller Monsieur le Ministre, un plan de sauvetage pour ces galériens sous payés ! »

    • Les enfants des riches ??
      Renseignez-vous, voyons…

  • Ancien élève du Lycée du Parc (Lyon) en CPGE littéraire, je retrouve dans votre lettre l’écoute, l’attention, l’exigence et la motivation qui caractérisèrent mes professeurs. Bravo et merci pour tout ce que vous offrez à vos étudiants.

  • A chaque fois que je lis des articles sur les prépas, je trouve que vous écrivez d’une façon hyper condescendante, vous vous prenez pour l’unique élite de la France et vous vous sentez obligés de le redire à chaque phrase…

    Il y a des gens à HEC qui ont été à la fac avant (si les procédures parallèles vous disent quelque chose).
    Il y a des gens en médecine et en droit qui travaillent autant voir bien plus que vous.


    On vous donne énormément de connaissances qui n’ont pratiquement aucune utilité dans le monde professionnel par contre du respect… pas du tout.

    • Ancienne élève de prépa et aujourd’hui dans la banque (passons les vieux stéréotypes sur les grands méchants financiers…), effectivement, mes cours de prépa ne me sont pas « utiles » dans mon activité professionnelle. La culture générale que j’ai acquise en prépa me permet simplement de mieux comprendre et appréhender le monde, aussi complexe soit-il, dans lequel nous vivons.
      Je ne crois pas, par ailleurs, être irrespectueuse envers mes amis de promos qui n’ont pas fait de prépa (bien sûr, nous connaissons les ATS). Il est vrai cependant qu’à titre tout à fait personnel, j’ai du mal avec les personnes irrespectueuses de l’orthographe… À bon entendeur.

    • Je n’ai aucun problème de respect envers les personnes qui sortent d’université, au contraire. Et bien sûr que je reconnais la quantité de travail phénoménale effectuée par les gens en fac de médecine et de droit (pour les autres fac je ne peux pas juger, je n’ai pas de témoignages), ça ne nous empêche pas de travailler beaucoup (je n’ai pas dit plus !) aussi.
      Et ?
      En quoi cela justifie-t-il la suppression des prépas ?
      J’adore le système des classes préparatoires et je suppose que vous nous plus, vous ne resteriez pas sans réagir si on se mettait à critique le système universitaire, les profs qui y enseignent, les élèves qui y vont. Si on racontait que vous êtes des « élitistes condescendants » (ce que vous êtes en train de faire ! Tout en nous accusant de n’apprendre que des chose inutiles ! C’est vous qui êtes méprisante là…) pleins aux as et ignorants de la vie réelle (nos connaissances n’ont aucune utilité dans le monde professionnel ? Si on veut devenir ingénieur, si…)
      Vous n’avez donc aucun(e) ami(e) qui a fait prépa et qui peut vous montrer que ça n’empêche pas de respecter les universités ?

      évidemment on connait les procédures parallèles… Au cas où VOUS ne seriez pas au courant, on peut faire un master quand on vient de prépa…

    • Ni sortis d’une haute école, ni nantis mais simplement parents modestes qui ont sacrifié plusieurs années de vacances et de loisirs pour privilégier les études d’une élève qui a réussi à intégrer une prépa à force de travail et de RESPECT, avec deux frères encore encore en études supérieures, je peux vous dire que votre réponse sent simplement la rancoeur de pas avoir pu peut-être intégrer une de ces écoles.
      Vous ne cherchez même pas à comprendre la motivation, le bien fondé et les craintes de ces « profs » qui ont formé bien des têtes pensantes de notre pays, ceux-là mêmes qui maintenant qu’ils ont eu ce qu’ils voulaient pour eux se vengent sur les formations qu’ils n’ont pas pu suivre comme le principal intéressé.

  • Ancienne élève de prépa, ayant incroyablement aimé ces deux années de dur apprentissage, en ayant énormément bénéficié sur le plan intellectuel, remerciant à jamais mes professeurs pour l’ouverture qu’ils m’ont procurée, étant admise aux concours des meilleures écoles, ayant refusé ces opportunités car dans l’impossibilité financière d’assumer ces formation d’excellence, je vous remercie pour votre lettre mais attire votre attention sur le fait que l’injustice est bien présente. Tout juste à la sortie des Classes Prépa.

    Ce sont de belles et bonnes formations que les CPGE. Cependant, autant admettre les choses comme elles sont : peu d’élèves de ZEP bénéficient de l’accompagnement et des conseillers scolaires qui pourraient les amener ne serait-ce qu’à considérer les Classes Prépa comme une option ; et ne nous leurrons pas, à 8000€ l’année, et même avec un prêt étudiant, NON tout le monde ne peut pas se permettre les études qu’il mérite en sortant des concours. A moins de rêver de l’ENS, ce qui n’est pas nécessairement le cas de tout le monde.

    Votre lettre m’a touchée en ce que j’y reconnais bien l’engagement d’enseignants qui aspirent à former des esprits, et qui y consacrent souvent une partie de leur vie qui force l’admiration. Pour cela, merci à vous !!!

  • Belle lettre par son style et par le caractère persuasif.

    J’ai connu la prépa grâce à mes profs de lycée (mes parents étant étrangers). Deux années très difficiles sur le plan scolaire, intellectuel et personnel. Mais deux années qui apportent tant! On apprend à se connaître, on apprend bien sûr énormément en maths, physique, et on apprend à travailler et à gérer une importante charge de travail.

    Les petites classes et le travail fourni par les professeurs (souvent bien plus que ce qui leur est demandé) sont une chance pour tout élève. Et en plus c’est un système peu cher pour les parents.

    J’espère que ce système restera, et que les conditions ne se détérioreront pas trop pour les professeurs.

    Cordialement,
    S

  • Le fait que les classes préparatoires sont sélectives est la base même de leur réussite. Les élèves souhaitant y accéder doivent se donner le mal de réussir mieux que les autres au lycée. S’ils y arrivent et sont acceptés en prépa, ils auront alors conscience de leur mérite et de cette opportunité qui leur est donnée d’être accompagnés par une environnement éducatif exceptionnel. Ils auront dès lors la volonté de ne pas gâcher cette opportunité, et de travailler dur pour en tirer le plus possible et intégrer la melleure école (qui à leur tout le donnera l’opportunité de devenir meilleurs ingénieurs que les autres, ou du moins en sont-ils persuadés, et c’est là le principe motivationnel du système).

    Les ensignants, quant-à eux, sont reconnaissants de pouvoir enseigner à des élèves réceptifs qui souhaitent étudier, et travaillent dur en retour, en accumulant les heures de travail non payé.

    A savoir qui motive l’autre c’est un peu le problème de l’oeuf et de la poule, mais pourquoi pénaliser un système basé sur le travail et le mérite?

    Si la diminution de rémunération est basée sur l’hypothèse que la différence de salaire entre les profs de prépa et les autres est supérieure à la quantité et qualité du travail fourni, encore faut-il l’avancer et le prouver (en comparant par exemple le travail et le salaire moyens de professeurs de prépa et d’université, ainsi que le résultat net de leur travail, c’est à dire l’apport du travail des anciens élèves de chaque institution à l’économie française, le tout présenté par professeur).
    Si elle est basée sur le fait que la rémunération ne doit pas être proportionnelle à la quantité et qualité du travail fourni, c’est un peu triste.

    Le tout, c’est de ne pas tuer la motivation des élèves et des professeurs. Un peu de compétition ne fait pas de mal, et le bénéfice tiré du travail par le travailleur doit augmenter avec les résultats de ce travail. Si les bénéfices (rémunération, reconnaissance, etc) diminuent pour chacun, il y a un gros risque que le travail lui-même soit rendu moins attractif.

    Acceptez des performances médiocres, et vous les aurez toujours.

    « Any man can learn anything he will, but no man can teach except to those who want to learn. » Henry Ford, 1924.

  • La prépa pour moi a été un moment magique ou enfin pouvoir aimer les maths n’était pas considéré comme ‘nul’, ‘inutile’, ‘bizarre’ et me rendait étrangere aux autres. Enfin des gens qui prenaient en main leur futur et en qui je me reconnaissait. Est ce une tare que de vouloir étudier et d’avoir la possibilité d’aller enfin au bout de ses moyens?
    Ok, moi et mes frères reproduisons le modèle de notre père, lui aussi sortit de prépa et école d’ingénieur. Mais il y a bien une raison pour laquelle il a voulut nous encourager à faire comme lui: Si on en a les capacités, autant viser le meilleur.
    Mes professeurs de prépas ont été les meilleurs professeurs que j’ai eu, et je n’ose imaginer le travail l’engagement l’énergie et les heures qu’ils doivent passer chaque année.
    Merci à eux, et merci beaucoup pour cette réaction!
    Le seul reproche que je pourrait faire à propos de ce système reste le fait qu’il n’est pas assez connu à l’étranger et nécessite une explication pour chaque nouvelle personne.

  • Physiquement, mentalement la prépa c’était dur et j’étais en plus dans une prépa du « 9-3 » ou le rythme est réputé être moins soutenu. C’est loin d’être une hyperbole, à l’époque mon médecin m’a diagnostiqué un épuisement comparable a ceux des sportifs de hauts niveaux.
    Malgré tout c’est de loin la période dans mon parcours académique que j’ai le plus apprécie.
    Les cours de prepa c’était des cours de patisseries. On vous apprend a façonner et a déguster des gourmandises intellectuelles.

  • J’ai fini ma prépa depuis à peine plus d’un an. Ce fut des moments compliqués et durs, mais jamais je n’aurais intégré l’École que j’ai eu si mes professeurs n’avaient pas été aussi disponibles, dévoués à la seule réussite de leurs élèves. Je ne les remercierai sans doute jamais assez pour la qualité de leur enseignement. La prépa est une des formations les plus riches, et certes exigeante, mais je ne comprends toujours pas comment elle peut être considérée comme « élitiste » puisque le seul frein est l’envie de travailler et non pas son prix. C’est une chance donnée à chacun quelque soit son milieu social d’origine. La prépa est un atout français majeur: notre capacité de travail, nos méthodes pour aborder un sujet scientifiques, et notre efficacités sont des compétences recherchées par les entreprises aussi bien françaises qu’internationales. Alors Monsieur le ministre, qu’est ce qu’il vous fait si peur dans une formation aussi riche?

    Je souhaite sincèrement beaucoup de courage aux professeurs de classes prépas dans cette lutte contre une proposition aussi révoltante et dégradante. Je vous prie de croire que les élèves et anciens élèves vous soutiennent bien sincèrement.

  • Utiliser une dépense légitime (les ZEP) pour stigmatiser les classes préparatoires est lâche politiquement et démagogique au possible. On peut être contre ce système, que je juge personnellement brillant et essentiel, mais alors il faut faire un débat de fond et proposer une vraie réforme. Se contenter de diminuer drastiquement les crédits en méprisant des centaines d’hommes et de femmes sincèrement dévoués à leurs élèves est indigne d’un parti qui prétend mettre l’éducation au cœur de ses priorités.

    Un ex-étudiant de la prépa ECS à Lakanal

  • Merci pour ce texte. Il doit déjà vous échapper vu le nombre de commentaires, et il est nécessaire de le faire circuler au maximum. Je me permets d’en publier le lien sur le blog adopteunprofdezep.com. Ne laissons pas la tentative d’abrogation idéologique du décret de 1950 ouvrir une jurisprudence mortifère à court terme pour notre métier dans toutes ses composantes.

  • Je suis étranger, passé par la classe préparatoire et je penses que je dois ma réussite aujourd’hui à l’assesseur social extraordinaire qu’est la Prépa. Étudiant aussi au royaume uni, je vois bien à quel point le système de grandes écoles est méconnu à l’étranger et en dehors de la France personne n’en comprends les mérites. Le système est à mon avis à réformer pour atteindre une masse critique pour un rayonnement international, mais ce n’est clairement pas un système à éradiquer. Il faut laisser une chance à la Prépa d’évoluer!

  • Mes parents savaient à peine ce qu’une prépa était avant mon entrée à Kléber, Strasbourg. De reproduction sociale ici: point.
    Des profs pour la plupart d’un dévouement hors du commun, qui se battaient pour faire grandir notre intelligence. Des profs passionnés par leur matières respectives. Parfois durs, certes – mais qui, je confirme, ont passé avec nous des heures, soirées et week-end, pour nous préparer au concours, sans compter. Qui reprenaient leur cours comme de la dentelle, ou chaque point avait été pensé avec pédagogie. Ces deux années ont eu une influence sur ma vie que je découvre encore. Certains sont peut etre encore en poste…C’est la prépa qui m’a fait monter l’échelle sociale, et ne serait-ce que pour pour cela, merci.

  • L’endoctrinement est des deux côtés de la frontière : celui des « envieux », « faibles », « ratés », et celui des « nantis », « élitistes », « supérieurs »… C’est cette séparation qui creuse les écarts de niveau et gâche le potentiel de nombreux étudiants, c’est cette ségrégation qui épuise bêtement le potentiel de milliers de jeunes et en démotive des milliers d’autres. Les perdants sont des deux côtés : l’excellence académique est reléguée au rang de compétition digne de celle de la plus belle bête au salon de l’agriculture, ou de la plus grosse cruche au concours de Miss France, c’est tout sauf une fierté.

    Heureusement tout n’est pas perdu : les « grandes écoles » de commerce, d’ingénieurs et les autres, recrutent de plus en plus d’étudiants venant de l’université. Je voudrais quand même vous soumettre une question douloureuse : parmi les anciens élèves de prépa, combien trouvent la force ou le courage d’aller jusqu’au doctorat (pourtant gage ultime d’excellence partout dans le monde excepté en France, allez savoir pourquoi) ? Oui, c’est bien beau d’épuiser les élèves pendant deux à trois ans et les vider de leur énergie. Après tout, le plus important dans une formation bac+5 ou plus longue (même élitiste), ce sont les deux premières années, n’est-ce pas ! C’est avec ce genre de mentalité que l’université se retrouve décriée, et nivelée vers le bas. C’est pourtant là, et non en prépa, que se trouve l’élite de la recherche, et ce n’est pas un hasard si les « plus grandes écoles » (ENS, X, etc.) ont autant de partenariats avec l’université (cohabilitations, double-diplômes, etc.). Mais il est tellement plus aisé de taire cette réalité et de vouloir se cloîtrer dans son petit monde de classes prépa, déconnecté du monde du travail et de la recherche… C’est vrai qu’il vaut mieux préparer des bêtes à concours que l’on va mener dans des écoles dont ils ne connaissent rien, sans songer à leurs aspirations personnelles ; ce serait tellement idiot de leur laisser le temps d’acquérir de la maturité et de dévoiler leur potentiel quand ils en ont vraiment besoin (fin des études, apogée de leur formation, là où bien trop d’anciens élèves de prépa craquent et sont à bout de souffle).

    Oui, la prépa peut définitivement être fière d’apprendre aux élèves à ingurgiter des exercices-types parce que les concours sont tout ce qui compte, au lieu de prendre le temps de développer leur passion pour les disciplines en question.

    Je vous en prie, faites l’expérience auprès de vos élèves : demandez-leur de résoudre une série de problèmes classiques et ils le feront en temps record. Demandez-leur de prendre du recul sur le programme en s’éloignant des sentiers battus (c’est ce que fait le seul concours de l’ENS !) et ils se retrouvent presque tous désemparés. Demandez-leur ce qui les passionne, ce qu’ils veulent faire plus tard, et là ils sont perdus ! S’ils veulent intégrer telle école ou telle autre, c’est pour le classement, c’est pour le prestige, mais ils n’ont même pas la moindre idée de ce à quoi ça correspond.
    Soyons honnête : la seule valeur ajoutée de la prépa par rapport à un cycle L1-L2 de fac est la formation à un ensemble de pratiques (rigueur, méthode, etc.), formation qui pourrait tout autant être incluse en formation universitaire à travers des ateliers pratiques sur quelques semaines/mois. Tout le reste n’est qu’un bachotage servant à un écrémage et non à une formation objective et utile. Pourtant, une sélection naturelle parviendrait au même écrémage avec un peu plus de temps. C’est là toute la différence entre les concours d’entrées aux écoles et l’agrégation, par exemple. Le concours de l’agrégation est l’aboutissement des études pour la plupart des étudiants qui le passent, c’est le sprint final pour lequel ils peuvent tout donner. Les concours d’entrée ne peuvent pas être abordés comme un sprint final mais comme un échauffement : la « vraie » course est celle qui suit, donc ceux qui se sont saignés pour les concours se font bien avoir dans l’histoire.

    En somme, quand on prétend à un élitisme, il faut faire attention à la distinction subtile entre une formation exigeante et une formation d’excellence, car l’exigence sans but concret n’a rien de noble. Il est aberrant que dans une société aussi évoluée que la nôtre on puisse cautionner le bourrage de crâne comme critère d’excellence, et les Humanistes de la première heure doivent se retourner dans leur tombe en ce moment.

    Signé : un ancien élève de prépa dont la tête est bien faite, à défaut d’être bien pleine.

    P.S. comprenez bien que je critique le système de la prépa et non le travail les professeurs : les professeurs ont le mérite d’être passionnés par ce qu’il font, et d’offrir une très bonne préparation aux concours en général (donc à ce sens leur niveau de salaire demeure pour autant justifié, et c’est là que M. Peillon se fourvoie). Je trouve simplement dommage qu’ils servent une cause aussi vaine que l’écrémage et le bourrage de crâne que j’ai évoqués plus haut.

    • Euh .. ok pour le fait que l’université fasse du bon travail et de vrais chercheurs, mais pas ok du tout pour le bourrage de crâne en prépa.
      J’en suis à 3 enfants sur 4 passés en prépa, et les choses ont bien changé par rapport à celles d’il y a 20 ans (bon, d’accord, là je me rajeunis un peu !). Ou 30 ans. J’ai trouvé la prépa équilibrée et équilibrante pour les enfants, même si la quantité de travail est effectivement très importante.
      La fac et les prépas correspondent en fait à deux façons de travailler, et sont complémentaires. Certains élèves pourront travailler et être efficaces dans un cas et pas dans l’autre (Certains le seront dans les deux cas). Et garder les deux systèmes en parallèle me paraît nécessaire pour permettre à tous de faire des études.
      Il faudrait juste montrer l’exemple et se respecter les uns les autres 🙂

      • « Il faudrait juste montrer l’exemple et se respecter les uns les autres » : c’est bien le problème, les gens ont tendance à placer la prépa au-dessus de tout sans se poser de questions. Pourquoi faire la distinction entre ces deux systèmes complémentaires au lieu de les fusionner ? Parce que la prépa correspond à l’image d’une « élite », ce qui est honteusement fallacieux. Parmi ceux qui ont réussi en prépa il y a deux catégories de gens : ceux qui auraient réussi peu importe le système dans lequel ils se trouvaient (donc la prépa ne leur a pas apporté grand-chose), et ceux qui avaient besoin d’accompagnement pour exploiter leurs capacités. Si l’on y regarde bien, la prépa est donc davantage un système d’accompagnement/soutien/assistanat. Quid de l’élite et de l’excellence ? C’est ce que tout le monde nous vend lorsqu’on est au lycée, et c’est cette image véhiculée dans les milieux scolaire et professionnel qui rend la prépa aussi dangereuse. Je ne sais pas pour la prépa qu’ont faite vos enfants, mais dans la mienne, on me servait tous les jours la même soupe : « vous êtes l’élite de la nation, vous êtes les meilleurs, etc. »
        Quand je vois ce qu’il en est réellement, il y a de quoi se sentir manipulé…

        • On ne m’a JAMAIS (ni au lycée, ni en prépa, ni ailleurs) dit que j’étais l’élite de la nation.
          Et les gens autour de moi ne se considèrent aboslument pas comme tels.
          De plus, il y a aussi dans les lycées et les collèges des personnes qui se considèrent mieux que d’autres parce que leur établissement est mieux côté. La prépa n’a pas du tout le monopole de l’égocentrisme.
          D’ailleurs, certains de mes amis font des facs réputées et se plaignent de l’arrogance de leur camarades.
          J’avais choisi la prépa pour ses méthodes de travail et son ambiance et je ne tiens pas à ce qu’elle soit supprimée parce que certaines prépa (la votre apparemment) et certaines personnes extérieures au système le qualifie d' »élite ».

        • Tout dépend de ce que l’on appelle élite. C’est plutôt bien que les ingénieurs soit considérés comme faisant partie de l’élite… d’ailleurs en Allemagne c’est aussi le cas, et il n’y a pas de grandes écoles!
          Il ne faut pas inverser les choses: c’est parce que l’on fait une formation de haut niveau ( ingénieur) que l’on fait partie de l’élite, par à cause de la méthode.

          Dire que les prépas écrèment est une contre-vérité. Le nombre de place en école d’ingé est supérieur au nombre de places en prépa….

          Je vous laisse défendre les vertus de la sélection naturelle faite en fac pour parvenir à l’agrégation comme alternative aux grandes écoles …

          • Tout d’abord, l’agrégation n’est préparée que dans une seule école, l’ENS. Notons que la plupart des cours de l’ENS ont lieu à l’université, ou par des professeurs-chercheurs de l’université. Les autres écoles ne préparent pas à l’agrégation (ce serait un exercice amusant à faire, pour montrer le niveau de nos « élites »). Concernant l’argument sur les écoles d’ingénieur : il n’y a pas que les prépas ingé parmi les prépas ! En Khâgne A/L par exemple, il y a quelques milliers d’étudiants pour une poignée de places à l’ENS et quelques autres écoles (autres écoles tout aussi bien accessibles par la fac que la prépa), donc je crois avoir raison de parler d’écrémage, non ? Alors certes il y a davantage de places en écoles d’ingé qu’en prépa ingé, mais comme apparemment vous n’avez pas lu mon premier commentaire : « Demandez-leur ce qui les passionne, ce qu’ils veulent faire plus tard, et là ils sont perdus ! S’ils veulent intégrer telle école ou telle autre, c’est pour le classement, c’est pour le prestige, mais ils n’ont même pas la moindre idée de ce à quoi ça correspond. »
            Et en définitive, si les écoles d’ingénieurs ouvrent autant de places aux étudiants venus de la fac, ce n’est pas seulement parce que l’université dispense le même programme (donc les mêmes connaissances, le bourrage de crâne en moins) mais c’est aussi (et surtout) parce qu’avec la charge de travail plus légère (beaucoup, parfois trop je l’admets) permet au moins aux élèves de réfléchir à leur avenir. Combien d’élèves en écoles d’ingénieurs s’y retrouvent parce que le programme leur plaît ? Combien s’y retrouvent parce que c’est la « meilleure école du classement à les avoir acceptés » ? Je vous laisse faire les comptes. Dire qu’on se moquait du conditionnement des sportifs chinois que l’on formait depuis leur plus jeune âge sans leur demander leur avis…
            Quant à Louise, les méthodes de travail et l’ambiance qui se trouvent en prépa ne justifient clairement pas la ségrégation entre prépa et université. Il est évident que si on supprimait la prépa, ce serait pour installer un système similaire à l’université – système qui existe déjà dans certaines d’entre elles d’ailleurs. Et pour répondre à la phrase suivante : « On ne m’a JAMAIS (ni au lycée, ni en prépa, ni ailleurs) dit que j’étais l’élite de la nation. » C’est pourtant ce que crachent sans vergogne, d’une seule voix, sans se poser de questions, de trop nombreux détracteurs de la réforme Peillon : « Peillon veut un nivellement vers le bas, il veut punir les élites, etc. »
            Je crois surtout que M. Peillon veut dissiper le favoritisme et la sacralisation qui enveloppent l’image de la prépa au sein du monde de l’enseignement.

    • Peut-on savoir pourquoi les employeurs veulent savoir à l’embauche d’un centralien par exemple, s’il est passé par prépa ou la fac, d’après vous?

      • L’effort, la compétition, l’abnégation, dont il faut faire preuve en prépa ne sont pas comparables au régime suivi par les étudiants en Fac. Ingénieur et parfois formateur, j’ai eu à former au management des thésards. Ils sont brillants dans leur matière, mais il leur manque une dimension de culture générale.

  • Merci monsieur, non seulement pour la lumière de votre témoignage mais aussi pour tout ce que vous m’avez apporté en tant que khôlleur.

  • Je suis une ancienne élève de prépa. Je souhaite remercier tous mes professeurs qui m’ont fait découvrir leur passion pour les sciences et m’ont accordé de nombreuses heures afin de m’aider à réussir.
    Comme dit plus haut, la prépa représente deux (ou trois !) années de travail acharché mais également mes trois meilleures années. Je m’y suis découvert et ai pu tester mes limites.

    Alors merci !

  • Les classes Prépa font partie de ce qui reste encore de « l’ascenseur social Français », avec comme prolongement les Grandes Écoles, les Écoles d’ingénieurs en particulier car les frais de scolarité y sont en général très raisonnables, surtout comparés aux pays voisins.
    En Prépa, les élèves sont véritablement aidés par leurs professeurs pour qui c’est un vrai engagement personnel. Je l’ai vécu, M. MIALET le décrit parfaitement, Merci à lui qui s’engage tous les jours sans compter pour ses élèves.
    Envoyez tout le monde à l’Université : le résultat est connu d’avance, la vraie différence sera que ceux qui s’en sortiront bien seront EXCLUSIVEMENT ou quasi issus de familles « favorisées » intellectuellement ou financièrement, qui leur apporteront leur soutien intellectuel et financier, c’est naturel.
    Jusqu’à maintenant, avec les Prépas, ceux qui sont prêts à travailler dur, qui ont le mérite nécessaire mais qui sont issus de familles modestes ou peu intéressées par les études ont toutes leurs chances : pourquoi leur retirer cette chance rendue possible par la méritocratie républicaine ?
    Il faut croire que casser ce qui marche, niveler par le bas, supprimer les chances d’ascenseur social par la méritocratie, est considéré comme une façon de « faire plaisir au peuple » en ces temps difficiles.
    Mais est-ce si sûr ?

  • Entièrement d’accord avec cette lettre et ces témoignages. Mon père n’a pas le bac, si j’ai intégré HEC c’est grâce à la qualité du corps professoral de la prépa d’Henri IV. Jamais je n’ai eu de professeurs aussi dévoués et passionnés. Qui passaient d’innombrables heures à préparer leurs cours, corriger nos copies fleuves et nous faire passer des khôlles. Qui étaient disponibles. Qui m’ont fait aimé les matières que j’affectionais le moins auparavant. Et qui méritaient plus que leur salaire, pas 15% de moins !
    (Et bien évidemment les autres professeurs que ce soit en ZEP, en université ou ailleurs sont également extrêmement méritants, mais ne plaçons pas là le débat, ce serait donner raison à M. Peillon).

  • La prépa restera la période la plus enrichissante intellectuellement de toute ma vie, et ce grâce à l’engagement de mes professeurs et la solidarité de mes camarades.

    Dommage que ce pays se casse la gueule, on pouvait y faire de belles choses. Ne vous inquiétez pas M. Peillon et autres acolytes du « système », nous partirons un jour ailleurs si là est votre souhait pour pouvoir placer vos gamins et copains dans les bons postes sans avoir à y intégrer des méritocrates et ce jour là, bonne chance pour nous donner l’envie de revenir, parce que vous nous pleurerez bien assez tôt.

  • Merci de cette lettre, il est en effet temps de reconnaître que le système éducatif français n’es pas performant (cf test PISA ) est ce le cas des prépas ou justement une sélection permet de n’avoir que des élèves motivés et performants et de pouvoir les emmener plus haut dans la réflexion ?
    Je crois pour y être passé Math sup et spe bio à Henri IV que c’est en effet une excellente formation. Il faut pouvoir supporter le rythme et acquérir l’autonomie indispensable à une formation de qualité. Je suis ensuite passé par l’ENS St CLOUD ou là encore on dispensait un enseignement de qualité. Quand je vois le niveau moyen d’un élèves de terminale S maintenant, (incapacité à prendre des notes, à faire une synthèse d’un doc etc … ) je comprends les résultats des tests PISA.
    Ce n’est pas en montrant du doigt un maillon très performant et reconnu dans le monde entier du système éducatif français que l’on va cacher les défaillances de celui ci. Laxisme et parole trop importante donnée aux parents ce qui nuit gravement au respect et à la discipline. Les échecs de mes élèves sont tous dus à leurs yeux à des professeurs inaptes !! Aucune remise en question d’eux mêmes et les parents cautionnent !! Tant que les mentalités resteront comme ceci , les progrès resteront impossibles. Je suis engagé dans des programmes d’échanges européens Comenius et je rentre de Finlande ou les profs sont respectés en classe et en dehors, les élèves de lycée sont contents d’y venir et choisissent des modulesn, celui qui veut travailler plus peut faire l’équivalent de 3 ans en 2. Les profs ont des bureaux où ils peuvent travailler sur place et les élèves peuvent les voir en dehors des cours comme dans les classes prépa que j’ai connues !! . Voilà peut-être une solution !!

    • « Très performant et reconnu dans le monde entier » ? Malheureusement, ce n’est qu’une illusion issue de notre arrogance bien française. Je suis moi aussi un pur produit de prépa, et je suis très heureux d’être passé par ce système, qui m’a permis d’obtenir une éducation que je n’aurais pas pu avoir ailleurs. Mais, notre système de prépa, pas un professeur ou étudiant dans un pays étranger n’en a entendu parler … Combien de fois ai-je entendu dans des universités américaines renommées et foisonnant d’étudiants français des choses telles que « Prepa? Never heard of that before » ? Ou au mieux, de la part des rares personnes qui connaissent ce système, « oh, you’re talking about that strange and totally obsolete french undergraduate system? ». En vérité, ce système de classes préparatoires et d’écoles specialisées est tellement peu reconnu a l’étranger que le fleuron des écoles françaises n’entre souvent même pas dans les 500 premiers des classements internationaux des universités.
      Aussi, pourquoi un étudiant français qui sort d’école d’ingénieur ne sait rien faire et a besoin d’être reformé par sa boîte, alors qu’un étudiant américain est, il est vrai, beaucoup plus spécialisé, mais immediatemment opérationnel ? Pourquoi ce système soi-disant très performant sélectionne des élites – pour en faire des ingénieurs et des chercheurs – dont ressortent plus de financiers que d’ingénieurs et moins d’1% de chercheurs ? Et qu’on ne me dise pas que produire ces chercheurs ne sert à rien (discours que j’entends – helas ! – souvent). S’il y a une raison pour laquelle l’économie de la France est de plus en plus en retrait, c’est qu’elle a si peu de recherche qu’elle est incapable de produire la moindre innovation autre que dans les domaines du militaire et des transports. Même dans ces domaines, on commence a prendre de plus en plus de retrait par rapport aux autres pays développés, la faute à des ingénieurs arrogants et contents d’eux-mêmes parce qu’on leur (je devrais dire nous) a répété pendant des années qu’ils (on) étaient les meilleurs, l’élite de la nation. Ce qu’il se passe vraiment, c’est que l’on s’obstine à suivre un système extrêmement inefficace mais qui satisfait notre ego d' »élites ».

      En revanche, traiter un professeur en classe preparatoire qui a dédié sa vie à ses élèves et qui travaille plus de 50 heures par semaine d’opportuniste, l’humilier, le rabaisser et diminuer son salaire de soi-disant « profiteur » (qui non, n’est pas si élevé que ca, si vous le comparez a celui des professeurs d’autres pays qui eux sont payés des fortunes parce que leur travail est considéré réellement important par la société – pas comme en France, en bref), c’est tout simplement scandaleux, et je m’offusque au moins tout autant que Jean-Noël sur ce point. Le système est peut-être contestable, mais il est minable de s’attaquer à ceux qui font tout pour permettre à ce système de fonctionner le mieux possible.

      • Vous mélangez deux affirmations qui n’ont rien à voir:
        1) le système français est peu lisible de l’étranger
        C’était tout à fait vrai, un peu moins maintenant avec les regroupements type ParisTEch

        La lisibilité -bonne ou mauvaise- n’a aucun rapport avec la qualité…

        2) Un gallimatia reprenant des poncifs sur le manque d’innovation en France (contestable) la cause en étant le système des grandes écoles (délirant…)

  • J’aimerais apporter mon soutien à tous mes collègues agrégés de prépa. Il est honteux que l’on ne reconnaisse pas un tel engagement des professeurs de classes préparatoires qui sont complètement à la disposition de leurs élèves. Je suis moi-même passée par la classe préparatoire, grâce aux bons conseils de ma professeur de philosophie de Terminale qui avait confiance en mes capacités. Je n’ai pas intégré l’ENS, mais je travaille maintenant pour l’Education Nationale et suis professeur certifiée d’espagnol. Ces deux années de Khâqne et d’Hypokhâgne ont été difficiles, mais m’ont tout donné et m’ont permis, à moi fille d’ouvriers et petite-fille de paysans, d’accéder à un métier menacé mais formidable.
    Non à cette réforme scandaleuse.

  • Etant moi aussi un pur produit de Prépa, je ne peux pas dire que je suis enclin à cracher sur cette noble institution. Votre papier est fort bien écrit (et il s’agit là d’un euphémisme), et je vous rejoins sur nombre de points que vous abordez.

    Mais je trouve d’une mauvaise foi extraordinaire l’ironie derrière laquelle vous vous cachez. Ou la hauteur spirituelle dont vous vous drapez, je vous laisse le choix des termes. Comment peut-on nier le fait que le système préparatoire et les Grandes Écoles, qu’il s’agisse des ENS, de l’ENA ou des écoles d’ingénieurs et de commerce, produisent une caste de privilégiés et des coteries qui se partagent par la suite le pouvoir et les avantages, aux sommets de leurs professions respectives ? La vocation avouée de ces formations est de créer des promotions entières d’ »élites » et de « réseaux » qui chaperonneront tels des sénateurs leurs domaines respectifs, tous pénétrés de l’importance et de l’excellence de leurs parcours. Vous qui êtes dans l’enseignement, comment pouvez rester stoïque devant la cour de récréation qu’est devenu l’enseignement et la recherche ? M. Prudhomme ne veut pas qu’untel obtienne un poste de recherche parce qu’il a réalisé ses études sous la houlette d’un collègue qu’il mésestime pour une obscure raison, et c’est toute une carrière, une vocation comme la votre, qui part aux oubliettes de cette administration babylonienne qu’est devenue l’Education Nationale.

    Ne vous méprenez pas sur mon compte. Comme je vous l’annonçais en préambule, je suis moi-même un produit de ce système, et je pense ne pas me fourvoyer en déclarant que mes années de prépa furent parmi les plus belles de ma vie. Mais mon rêve (peut-être est-il utopique, même si je préfère y voir un idéal) serait d’offrir ce genre de formations à toutes et à tous. En survolant les commentaires, j’entends parler de « nivellement par le bas ». Bien que la proposition de M. Peillon ne soit peut-être pas la meilleure possible, et que sa manière de procéder pose pour le moins question, il me semble que ses efforts pour briser l’étau que ce système élitiste représente sont louables. Il faudra certes les accompagner de réformes importantes pour revaloriser le système universitaire, pour en faire une formation d’excellence ouverte à tous, et non pas à un nombre restreint d’élèves qu’on juge dignes parce qu’ils ont eu la chance de s’adapter idéalement au système scolaire de la maternelle au lycée. La méritocratie à laquelle vous faites allusion n’est que l’illusion passée d’un système hérité du XIX° siècle. La volonté affichée de M. Peillon est de créer un système éducatif qui tende, autant que faire se peut, vers plus d’égalité et d’universalité. Ce qui est, à mon sens, préférable aux quolibets et aux moqueries que vous adressez de manière si complaisante, et qui ne font malheureusement pas avancer grand chose.

    • Ce ne sont pas les classes préparatoires qui sont à incriminer, mais bien toutes les réformes en amont sur les programmes et sur les heures d’enseignement au collège et au lycée. Les classes préparatoires offrent la gratuité et le critère pour y entrer n’est pas le milieu social, mais le niveau atteint en fin de terminale. Elles offrent toujours la même possibilité à ceux qui y entrent d’entrer ensuite dans les meilleures écoles ou de moins prestigieuses débouchant néanmoins sur des carrières diverses. Elles sont les seules à continuer d’assurer leur rôle d’ascenseur social. Et les attaques de M. Peillon sont révoltantes. Il affirme des contre-vérités sur les services des enseignants en prépas : ou bien il engage une réforme sans connaître le dossier ou bien il est malhonnête. Dans les deux cas, c’est lamentable et ne laisse rien augurer de bon sur ses visées pour l’Éducation Nationale.

    • Merci pour cette lettre. Et merci à tous ces profs qui donnent leur temps et leur énergie.
      Je suis surprise de cette attaque du ministre contre les prépas et les grandes écoles, mais je suis aussi perturbée : née en 61 (XXè siècle, pas XIXè), j’ai suivi des études en « fac » (ou université) puis en école d’ingénieur, dans les années 80. Dans les deux cas, les enseignants étaient fiers de nous transmettre leur savoir, et prêts à nous aider.
      D’autre part, dans les deux établissements, les élèves venaient de milieux divers (des enfants de cadres sup aux enfants d’ouvriers). Ce qui nous démarquait plus, c’était plutôt les fratries (peu d’enfants de famille nombreuse, quelle que soit la profession des parents !).
      Donc le système ne marchait pas si mal, et l’ascenseur social fonctionnait à peu près.
      Pourquoi maintenant y a t’il autant de fils et filles de cadres (mais moins quand même de filles !) dans ces mêmes établissements (ceci n’est pas entièrement faux)? Il faudrait alors se poser la question et ne pas tirer sur le système.
      Comment redonner confiance aux élèves de tous les niveaux sociaux (et aux filles !) pour qu’ils choisissent de travailler, avec respect, dans des études longues …
      Et oui, travailler … ce gros mot. Car on ne peut rien faire sans ça. Et c’est peut-être là que le bât blesse. Respecter les gens et leur travail. Et alors on verra peut-être des élèves de milieux différents étudier ensemble … dans les grandes écoles ET à la fac.
      Même si tout n’était déjà pas rose à l’époque, ne nous méprenons pas. Mais arrêter ce qui fonctionne (à peu près) ne fera pas fonctionner le reste.
      Au fait, les président et ministres ont fait quoi comme études ? Pas des grandes écoles, tout de même ?

  • En tant qu’ancien élève honteusement profiteur de ce système : merci !

  • Aujourd’hui en prépa HEC, je peux affirmer qu’il y a un dévouement exceptionnel en classe préparatoire que l’on ne retrouve pas, à ce point, dans les autres divisions de l’enseignement (bien que je n’ai aucune intention de rabaisser le corps enseignant des autres divisions en tant que fils d’institutrice). Jamais je n’ai appris autant qu’en prépa, là où les professeurs sont là pour nous former et nous aider sans aucun problème. C’est pourquoi, je suis totalement contre cette réforme qui conduira à la destruction des classes préparatoires !
    Ainsi, c’est avec fierté et dévouement que je soutiendrai les professeurs dans la lutte contre la « réforme PEILLON » qui vise à détruire une force de la France : LA PRÉPA !

  • Monsieur, vous êtes semble-t-il, un excellent professeur. Vous méritez sans aucun doute votre salaire et je n’approuve pas les propos de Monsieur Peillon, ni d’ailleurs la stratégie qu’il propose pour remédier à la misère de l’enseignement secondaire en France. Toutefois, votre ironie et votre amertume sont une agression pour moi. J’aurais aimé avoir accès à votre savoir ou à celui de vos collègues. J’aurais aimé bénéficier d’un enseignement de meilleure qualité et grandir dans un environnement intellectuel enthousiasmant. Je travaillais, j’étais boursière, et ma mère s’est endettée pour m’offrir des études à l’université. Pourtant, il aurait été impossible, pour elle et moi, de financer ne serait-ce qu’une année dans une école ou une prépa comme celle où vous enseignez. Je connais plus d’un exemple d’étudiants qui ont vendu de la drogue ou ce sont prostitués pour pouvoir le faire. Aujourd’hui, ils ont de bons postes, l’une d’entre eux a même crée son entreprise récemment. Ce n’en est pas moins injuste et scandaleux.
    Bien sûr, vous n’êtes pas responsable de cette situation, et j’ose espérer qu’il existe d’autres solutions que de baisser les salaires de professeurs investis et concernés par l’avenir de leurs élèves. Malgré tout, les élites nourrissent les élites et tant pis pour les autres. C’est peut être le prix de l’excellence, l’université française a bien montré que démocratiser l’accès à l’éducation menait à la médiocrité. Heureusement, certains professeurs de votre qualité continuent à y enseigner du fait de leurs convictions et je ne peux que les en remercier.
    Ma mère est infirmière, tout aussi dévouée et généreuse dans son métier que vous l’êtes dans le vôtre ; 10 % de salaire en moins pour vous signifie toujours environ le double de ce qu’elle gagne. Vous n’êtes pas responsable de cela non plus, vous êtes simplement mieux éduqué. Si vous avez des enfants, vous pouvez les envoyer dans une bonne prépa, qui leur donnera de meilleures chances de réussir et le cercle vertueux continue de rouler doucement sur les plus petits, moins riches, moins forts. Je suppose qu’il faut du monde en bas pour que certains puissent monter.
    Cordialement.

    • Bonjour Sarah,

      Je me permets de répondre à ton message, car certaines informations sont erronées. J’ai fait une classe préparatoire publique, qui ne m’a rien coûté de plus que ce que tu as probablement payé en université : le prix de la sécurité sociale étudiante et le prix de quelques livres. J’ai été admise à HEC par la suite. Pour ton information, l’inscription au concours HEC est gratuite pour les boursiers, et les frais de scolarité des trois années d’HEC sont également gratuits pour les boursiers, car financés à 100 % par la Fondation HEC.

      J’admets en revanche qu’il est difficile, voire impossible, de cumuler une classe prépa et un emploi à côté pour gagner de l’argent de poche…

    • Il me semble que l’inscription à l’année en Prépa est gratuite, en tout cas, c’était le cas à Thiers à Marseille lorsque j’était en BCPST.

      • Bonsoir Sarah,
        Sache que je suis actuellement élève en prépa au lycée Pierre de Fermat et que comme la majorité des prépas de France, la scolarité y est gratuite puisque c’est un lycée public. De plus, je suis moi-même boursière et mes parents ne me financent absolument pas mes études.
        Par ailleurs, les inscriptions aux concours sont effectivement gratuites pour les boursiers (même si cela peut dépendre de la filière).
        Alors oui, on peut le dire, le système des classes prépas est bel et bien un ascenseur social pour celui qui accepte de mouiller sa chemise.

    • Madame, Je ne sais pas vers quelle prépa vous vous êtes tournée à l’époque, mais actuellement, les prépas des lycées publics ne sont pas plus chères qu’une inscription à la fac ! Voire moins ! Pour avoir eu un premier fils en prépa pendant trois ans et un second actuellement à l’université en médecine, je puis vous assurer que la médecine est largement plus onéreuse de par les inscriptions parallèles en prépa privées quasi obligatoires !
      Donc le coût des études de prépa n’est pas un argument, c’est d’ailleurs bien ce qui dérange également M. le Ministre ! Pas assez cher !
      Je ne comprends pas non plus le parallèle avec votre mère infirmière, vous mélangez tout ! Je suis enseignante du premier degré, sans doute pas mieux payée que votre mère, mais très fière que mon fils ait pu faire partie de ces élèves courageux et incroyablement nourris par leurs années de « non vie ».
      Pour avoir repris mes études à la fac il y a peu, en L3, je puis vous assurer que j’ai été profondément affligée par l’attitude de la plupart des étudiants qui viennent en cours pour papoter avec leurs potes et gêner ceux qui veulent travailler. Aucun respect, ni des enseignants, ni des autres étudiants. Cette ambiance là a fini de me convaincre que le choix de mon fils pour la prépa était le bon !
      Et je ne remercierai jamais assez les enseignants qui, pendant trois ans, ont donné tant et tant pour mon fils et ses camarades.

      • Bonjour,
        Je suis plutôt d’accord avec Sarah. Je viens de finir AgroParisTech (ancienne INA-PG), une des grandes écoles d’ingénieurs française, après 2 ans de prépa et un an de fac. Certes, l’inscription en classe prépa est gratuite, mais la vie à côté ne l’est pas : certains lycées proposent un internat, mais pas tous. Sans internat, la bourse la plus haute permet tout juste de payer un loyer et la nourriture (dans une ville moyenne). Or, les élèves de prépa qui veulent réussir n’ont pas le temps de travailler à côté durant l’année scolaire ni durant l’été (parce que l’été, on continue à réviser). Et une fois arrivé en école, cela continue : à l’Agro, on a cours de 8h30 à 17h environ, presque toute la semaine. La première année, nous sommes sur un campus isolé, sans voiture, il est très difficile d’en sortir pour aller travailler. Bon, le premier été d’école, vous pourrez prendre un job. Mais du 1er juillet au 31 août uniquement. le 1er septembre, vous reprendrez les cours, sur Paris cette fois-ci : loyer plus élevé, abonnement RATP… toujours autant de cours, avec des projets d’étude qui prennent du temps. et l’été, vous aurez un stage à faire. Ah, j’oubliais, ne comptez pas sur les « petites » vacances, vous n’en avez plus. Sans parler de la possible année de césure, qui serait un tel « + » sur le CV, mais qui coûte tellement cher (les stages à l’étranger ne sont pas rémunérés)…
        Alors oui, pour être passée par la fac, je suis d’accord, le combo prépa + école d’ingé est bien mieux pour la formation autant théorique que pratique. Mais non, il n’est pas facilement accessible à ceux qui n’ont qu’une bourse et dont les parents ne peuvent pas les aider. A moins de prendre un prêt pour financer ses études… Alors non, la réussite en prépa n’est pas seulement basée sur la méritocratie, elle est aussi basée sur l’entourage de l’élève : soutien financier, culture générale (pour cette fameuse épreuve de français-philosophie, qui peut vous faire dégringoler dans les classements, et l’anglais).

        Je crois qu’il faut une réforme globale, des écoles d’ingénieurs et des universités, peut-être en gardant les deux (pourquoi pas), mais en permettant à plus qu’une poignée d’élèves « défavorisés » de tenter leur chance en prépa, et en réinventant l’université pour mieux encadrer les élèves car oui, c’est cet encadrement qui nous pousse vers le haut.

        et je crois que le rapprochement de Sarah avec sa mère infirmière était pour rappeler qu’il y a des gens qui travaillent tout autant que ce monsieur, pour être beaucoup moins bien reconnus (repensez aux sages-femmes par exemple)

    • Bonsoir,
      Ancien élève de prépa et d’une grande école, j’étais moi aussi boursier. 5 ans d’études qui m’ont coûtés très exactement 4.57 euros par années.

      Et je n’insiste pas sur le fait que je n’aurais jamais fait ces études sans le système de prépa. Mais à l’université j’aurais très certainement lâché rapidement.

  • Je soutiens sans réserve tous les profs de prépa, étant mère d’une ancienne préparationnaire qui a gardé une reconnaissance extraordinaire à tous ses professeurs du Lycée Kléber de Strasbourg, qui l’ont tant fait progresser (et réussir).
    Le système prépa + concours aux grandes écoles est la seule chose qui reste de bien dans le système éducatif français qui est depuis des années nivelé par le bas : des dictées préparées en primaire aux 80 % de bacheliers voulus par Jospin, en passant par les instit’ qui font des fautes d’orthographes et de grammaire. Quel pays ne voudrait pas faire de sa jeunesse une élite ! Bravo à ce prof qui dit les choses. Pour notre ministre, on dirait que « mérite », « travail » et « envie de s’élever » sont des gros mots ! Notre pays souffre du syndrome du « 1er de la classe » et le pire – sans l’être – si l’on se réfère aux derniers résultats de l’étude PISA… Tenez-bon !

  • Merci.

  • Monsieur le professeur,
    mille mercis de votre indignation, de l’expression du mécontentement de tant d’élèves qui ne pourront jamais autant remercier chacun de leurs professeurs de prépas, autant que vous le faites par ces mots.
    Du fond du coeur, merci !!
    Une petite prépa du Nord avec vous, aussi loin qu’elle soit derrière moi !!

    • Pas si loin que cela Jean! 🙂
      Merci du partage de cette lettre ouverte dans laquelle on se reconnaîtra tous.
      Les professeurs de prépa dépensent leur temps sans compter au service de leurs classes et méritent autre chose comme retour que d´être appelés « profiteur du système ».
      « Une petite prépa du Nord »

  • Bonjour Jean-Noël, ta lettre m’a beaucoup touché. J’espère que tu te souviens d’un jeune Lozérien d’origine modeste qui usait ses guêtres sur les bancs de l’ENS Cachan et de la faculté d’Orsay. Merci à mes professeurs du Lycée Blaise Pascal, à ceux de Cachan et de la faculté d’Orsay. Il ne faut pas se laisser démoraliser par un ministre qui n’a rien construit d’efficace et se contente de casser le peu qui fonctionne encore, d’abord en prépas (cela fait vendre) puis à la faculté…ou à Bruxelles quand il se sera recasé à un poste moins exposé et tout aussi rémunérateur.

  • Merci !

  • bonsoir,
    je ne suis pas du monde des prépas, mais j’ai la défiance de dire que je m’en rapproche,étant étudiante en première année de maitrise de droit des affaires. votre complainte est identique à celle de mes professeurs qui, eux, cumulent aux moins 2 métiers en même temps, l’avocature étant une profession civile. le directeur de mon master fait à lui seul plus de 70 heures par semaines et, comme vous, il a l’audace de vouloir voir ses petits fifils et fifilles à papa réussir…
    j’étudie à la faculté de droit et de sciences politiques d’aix en provence, vous en avez certainement du en entendre parler: un « petit con » de juriste n’ayant eu « que » le prix nobel de la paix, un autre ayant eu seulement le déshonneur d’être choisi pour rédiger le code civil… là bas, c’est l’horreur, on est de plus en plus traités de privilégiés, de sales bobos, parce que l’on a le toupet de vouloir un avenir: il est vrai que quand le prof est absent parce qu’il va plaider pour un élu marseillais clientéliste, on va à la BU et pas gratter la guitare et jouer les gypsies… honte à nous de ne pas vouloir une vie dans le carton pâte destiné au tri sélectif!
    je fais malheureusement partie des rares couillons qui font des études; dealer marie-jeanne ou faire le trottoir étant plus facile dans une région comme la cité phocéenne… d’autant que je fais partie des couillons de la couillonnerie pure puisque j’ai eu jusqu’à présent le fantasme de devenir professeur d’université! honte à moi impie de la société! je ne suis pas de leur électorat, je ne veux pas d’une france qui se limite à voter pour avoir de la médiocrité! si hier rater son bac était synonyme d’un tant soit peu de valeur intellectuelle, aujourd’hui, on a tellement voulu l’égalité des chances que l’on a mélangé des litres de baron de rotschild à de l’acide sulfurique! je n’ai pas honte de cette comparaison! j’en ai moi même fait l’expérience en ma toute première année de droit: un jour un papa est venu pour frapper la chargée de TD parce que le fifils avait eu un 4/20, une autre fois un étudiant a délibérément insulté un autre chargé de TD parce que, je cite : « tu me fais chier avec tes question à la con là! ». mais, après tout, ces chargés de TD sont devenus profs aujourd’hui, et que c’est la faute du prof si l’élève est mauvais, ce n’est absolument pas le fait qu’il ait passé sa vie au « mistral » ou à « la voile ». alors de quoi vous vous plaignez cons de profs? vous avez tout! 3300€ c’est un haut salaire voyons! c’est vrai qu’un ministre ne gagne pas 20000€ par mois, ne touche pas les indemnités d’ancien élu, ni les primes nettes d’impots (avec la prime informatique à la fin du quinquennat tu peux t’ouvrir un apple store), c’est d’autant plus vrai, que nous, sales futurs avocats, huissiers, notaires, juristes pour entreprise, juges (s’il reste des place que les science po n’ont pas voulu…), professeurs, agents de joueurs, nous, on sucera le sang de nos victimes (j’en salive déjà!)
    c’est vrai que m.peillon est un grand professeur avec une brillante carrière professorale de… 4 ans! il sait tout! il a tout vu!

    je crois, monsieur, que j’en arrive à un point où je me demande si je ne vais pas fuir la france! je me demande tous les jours « à quoi vont me servir ces putains d’études?? », à quoi bon étudier quand, à 10 minutes de chez toi, à la castellane les dealers roulent en BM, mais c’est normal, et que toi parce que tes parents trop fiers de toi t’ont offert une 207 pour tes 20 ans, mais toi, tu n’est qu’une petite conne de fifille à papa?! à quoi bon continuer à se battre pour au final s’entendre dire « tu me fais chier avec tes questions »? à quoi bon finalement espérer faire des études pour avoir un avenir meilleur que celui de ses parents tout en sachant que mon petit papa, qui vient de partir à la retraite, était lui ingénieur? je n’ai jamais eu droit à rien de la part de l’Etat, mes parents ont toujours tout payé, je n’espère pas avoir droit à un quelconque mérite, mais quand je vois que certains ont droit à des bourses relevant du SMIC pour aller en branler n’importe où mais pas à la fac et que je me tape 50 km par jour tous les jours sous la pluie, la neige, dans le mistral, le froid, ou, au contraire, la chaleur (au moment où j’ai passé mon bac, il faisait d’ailleurs 36°C…), je trouve honteux qu’un carriériste politique comme notre ministre de l’éducation exprime de tels propos…

  • Une très belle lettre qui je l’espère aura l’effet escompté.

    Un ancien élève de prepa conscient du travail de ses professeurs et qui les soutient.

  • Monsieur,
    Merci.
    Merci pour votre lettre, dont le sentiment est probablement partagé par beaucoup.
    Merci pour votre lettre, qui montre le vrai travail d’un professeur de prépa.
    Merci pour votre lettre, qui rappelle l’inefficacité de la réforme envisagée.
    Pourquoi s’attaquer à ce qui fonctionne, dans des temps si difficiles…
    Étudiant à Supélec, j’ai conscience que mes années de prépa ont pu m’apporter énormément, bien que j’en sous-estime encore probablement l’impact.

  • Je trouve que la plupart des commentaires sont complètement à côté de la plaque. Le modèle des classes préparatoires, qui est une bénédiction pour le système éducatif français, n’est pas remis en cause mais c’est le salaire des profs à travers le nombre d’heures obligatoires à effectuer. A partir de là, tous les points de vue se défendent, mais s’il vous plaît n’extrapolez pas l’ampleur de la réforme.

    Personnellement je pense, qu’au sein de l’Education nationale, effectivement les profs de classe prépa sont bien traités, des nantis si vous voulez. Alors quand 1 prof sur 2 n’est pas remplacé dans le secondaire ou le que le budget de la recherche est en chute libre à l’université, ça ne m’étonne pas qu’on demande aux autres profs de faire des efforts. Evidemment, les premiers concernés sont mécontents mais il faut garder une vue d’ensemble.

    Après ça se discute, mais franchement vous vous éloignez du sujet et je pense que la démarche de tous les professeurs de faire passer ce qui est une attaque à leur salaire comme une une atteinte au système, très douteuse.

    Je suis prêt pour le lynchage.
    Et par ailleurs, je suis aussi un ancien élève de prépa et j’y ai vécu deux années exceptionnelles.

    • Je pense que vous avez en partie raison mais il est aussi vrai que le gouvernement a pour projet futur de faire fusionner les grandes écoles et les universités. Et ça, ça serait remettre en cause le système. Et on pourrait aisément en arriver à la suppression des prépas et des écoles. Qui formerait les ingénieurs ? (je parle d’ingénieurs parce que j’étais dans la filière scientifique, mais beaucoup d’autres métiers proviennent de ces formations).

      Et les critiques ici présentes sont aussi dues aux nombreuses idioties racontées sur les prépas, leurs professeurs et leurs élèves depuis qu’on cherche à faire passer la réforme.
      telles que « les professeurs de classe préparatoire s’arrêtent de travailler en mars » (ça c’est drôle, je suppose que c’est leur fantôme qui m’a préparé aux oraux jusqu’en juillet) ou encore « ils travaillent 10h par semaine, de quoi se plaignent-ils ? »
      10% de baisse de salaire, je trouve ça énorme quel que soit le salaire initial. Si ça avait été prélevé dans une autre profession, j’aurais été tout autant révoltée. Et puis on ne « pompe » pas 8000 personnes pour des raisons vaseuses dans le but de payer des professeurs de ZEP comme s’ils avaient plus de mérite à exercer leur métier.
      Sinon j’entends aussi « les élèves de prépa sont des bourgeois élitistes » … la moitié des gens de ma classe venaient de banlieue et étaient boursiers.
      Et autres rumeurs de ce genre destinées à créer une image négative des CPGE.
      Je ne peux pas accepter sans réagir que les médias critiquent une des meilleures choses qui me soit arrivées dans ma vie et je pense que beaucoup des personnes qui laissent des commentaires ici sont aussi dans ce cas.

    • Le changement de programme (malheureusement déjà confirmé) est d’ailleurs lui aussi très critiquable. Il se base sur le principe que les élèves sont dorénavant trop stupides pour comprendre quoi que ce soit d’un peu technique. J’ai hâte d’avoir des constructeurs d’avion qui sortent de cette formation.

  • Ce que vous écrivez, cher collègue, correspond presque à la lettre à ce que je n’ai pas eu le talent d’écrire :
    Fille de la république je fus. A l’ascenseur social je crus. Un père trop souvent au chômage après les crises du pétrole, une mère immigrée ; l’un et l’autre, et moi surtout, crûmes à la méritocratie ; et surtout… jamais ma fille, au chômage, tu ne seras ; toujours par le travail tu grandiras.

    Voilà : ENS, une vocation, une passion, des nuits et des jours… depuis 25 ans prof de prépa. Il parait que je suis une nantie. ah ? vraiment ?

    Cette gifle, cette insulte, jamais, jamais, je ne la pardonnerai.

  • « Pensez donc, un élitisme républicain, qui plus est fondé sur la méritocratie ! »
    La Méritocratie, vraiment ? Sur la capacité à apprendre par coeur des formules, ds molécules, des schémas et des démonstrations ? Qui ne nous servent plus par la suite ? Laissez moi douter légèrement. Il me semble que l’ouverture d’esprit et la réflexion personnelle seraient des critères tout aussi bons, et n’allez pas me dire qu’ils sont présents en prépa ! (oui, j’ai fait deux ans de classes prépas)

    « Vivement que notre pactole et nos bons élèves rentrent dans le rang en allant s’asseoir sur les bancs de l’Université. Elle déchantera vite, ses fantasmes seront vite éteints. Une fois dilué dans le système, l’argent sale que nous symbolisons ne se verra même plus. Qu’elle se rassure aussi, une fois noyés dans la masse, les élèves tous excellents que nous avons d’après elle et qui lui échappent arriveront eux aussi à en faire moins. »
    Eh bien oui, des études existent qui laissent une place à la vie sociale, ne sont pas basées uniquement sur l’apprentissage par coeur d’un maximum de classeurs blindés… Oui, eux aussi arriveront à faire moins, et tant mieux pour leur équilibre mental. Normalement, si ils sont si intelligents ils devraient pouvoir travailler suffisamment pour réussir, ne vous inquiétez pas. Oui, même à l’université que vous haïssez tant.

    « Ce n’est quand même pas l’encadrement dont ils bénéficient qui leur fait donner le meilleur d’eux-mêmes ? Non, ce serait trop gros… »
    Insinuez-vous que les élèves de prépa sont bons grâce aux professeurs ?… Laissez moi vous dire que non, leur intelligence date d’avant votre interruption dans leur vie, désolée de vous décevoir.

    Il est effectivement temps que la France se modernise, adopte un système en adéquation avec les systèmes étrangers (qui n’ont pas de classes prépas ni de grandes écoles mais ne vous inquiétez pas, cela se passe bien quand même pour eux, ils n’ont pas que des élèves médiocres irrespectueux de leurs professeurs, en fait).

    • Pour avoir moi-même fait 2 ans de classes préparatoires, j’aimerais donner mon opinion.

      « L’ouverture d’esprit et la réflexion personnelle seraient des critères tout aussi bons, et n’allez pas me dire qu’ils sont présents en prépa ! »
      Vous avez du passer à côté de pas mal de choses en prépa, non ? Pour ma part, les meilleurs profs de lettres, ceux qui m’ont fait le plus réfléchir et donné le goût d’apprendre plus de choses sur notre monde (alors que j’étais en CPGE scientifique) sont ceux que j’ai eu au cours de ces 2 années.
      Et la « réflexion personnelle » était omniprésente (dans mon cas) avec les matières scientifiques qui me poussait à m’intéresser à tout ce qui m’entourait. Je n’avais pas toujours le temps (prépa oblige) de chercher les réponses à mes questions, mais au moins, je m’en posais.

      « …ne sont pas basées uniquement sur l’apprentissage par cœur d’un maximum de classeurs blindés »
      Pour avoir connu des gens qui ont fait fac de médecine et de droit, je me permets de contredire ce point. L’apprentissage par cœur (de centaines de pages de polycopiés) et beaucoup plus présent qu’en prépa où l’on m’a constamment répété que je devais « connaître les principes et comprendre le fonctionnement, mais savoir retrouver d’où viennent les formules sans toutes les apprendre ».

      « si ils sont si intelligents ils devraient pouvoir travailler suffisamment pour réussir »
      Malheureusement, je fais partie de ces gens qui ne travaillent pas si on ne les y pousse pas et je ne suis pas seule, l’intelligence n’a rien à voir là-dedans. La prépa était idéale dans mon cas (je ne dis pas que tout le monde devrait y aller, juste qu’elle est plus appropriée pour certains) et elle m’a appris à travailler (au moins le minimum nécessaire).

      « même à l’université que vous haïssez tant. »
      Qui parle de haine ?? (à part vous, à l’encontre des CPGE.) Je connais des professeur d’université qui ont fait des prépas, étant plus jeunes, preuve qu’ils n’ont aucun problème de respect pour le système universitaire.
      On ne cherche pas à casser ce système, on cherche à faire survivre celui des classes préparatoires.

      « leur intelligence date d’avant votre interruption (sic) dans leur vie »
      certes… mais pas leurs connaissances, ni leurs méthodes de travail, ni leur façon de penser et de résoudre les problèmes qu’ils ont pu acquérir ni (éventuellement) leur soif de savoir. Et j’en passe.
      Si les professeurs et la prépa ne servaient à rien, les élèves « intelligents » seraient partis depuis longtemps et le système se serait effondré.

      « adopte un système en adéquation avec les systèmes étrangers »
      au risque de vous décevoir, même si le mot « université » est commun à tous, le système n’est absolument pas le même partout. D’où les échanges d’étudiants qui se font pendant les années de grandes écoles avec des universités étrangères et qui sont possibles seulement grâce aux nombreux points communs entre leurs 2 systèmes.
      Et je préfère de loin le système des prépas (qui permet à un élève boursier de faire quand même de grandes études, surtout dans le cas des écoles d’ingénieurs qui sont vraiment peu chères) aux universités américaines qui nous obligent à rembourser un prêt étudiant jusqu’à la fin de notre vie.

      Si vous avez aussi peu aimé la prépa, c’est peut-être que ce n’était pas la bonne voie pour vous.
      Mais ça l’est pour certains, donc ne venez pas en faire un système monstrueux, désuet et inutile.

  • Bravo pour votre lettre !
    Vous avez entièrement raison de défendre vos intérêts, mais je crains qu’au delà des professeurs, la véritable cible de Monsieur Peillon ne soit notre système de classes préparatoires.
    C’est malheureusement ainsi que procèdent beaucoup de « bien pensants » de gauche : quand ils envient ceux qui réussissent, au lieu de faire les efforts pour arriver à leur niveau, ils cherchent tous les moyens de leur mettre les « bâtons dans les roues ».

    Guy Méheut (professeur de mathématiques)

  • Monsieur le Ministre semble bien connaître son sujet.
    Monsieur le Ministre défend les opprimés contre les privilégiés.
    Monsieur le Ministre semble aimer l’excellence.
    Monsieur le Ministre veut avoir une jeunesse cultivée en France !

    Monsieur le Ministre enchaîne les réformes.
    Il fait de la Patrie un troupeau uniforme.

    Monsieur le Ministre, j’ignore si vous avez fait une prépa.

    Je sais qu’on parle de suicide, de sadisme et autres joyeusetés de ce genre, mais si la prépa a des élèves, ce n’est pas parce qu’on nous y a obligé, ce n’est pas parce que nous sommes des fous qui adorons souffrir. Nous sommes juste des jeunes avides de réussir.

    Nous voulons être autre chose que des bacheliers, parce que maintenant, comme vous nous le donnez, nous n’avons plus aucun moyen de nous distinguer. Pardonnez-nous surtout d’avoir de l’ambition !

    Et cessons là le mythe de la prépa élitiste, je suis en prépa, et je viens des quartiers difficiles. Où voyez-vous de l’élitisme dans tout cela ? A moins que cela soit élitiste de donner sa chance aux gens ayant des capacités et ayant tout fait pour mériter leur place ?

  • Merci.
    Pour cette lettre, pour ce que vous faites, avez fait et ferez. Merci aux professeurs de prépa, aux colleurs. Merci pour tout.

  • Simplement merci.

    Un papa de deux jeunes passés par les prépas qui font l’excellence de l’éducation.
    Et un papa qui n’oublie pas de remercier tous ces professeurs, à tous niveaux, de la maternelle aux grandes écoles et universités.

    À notre époque, ils ont beaucoup de mérite…

  • Un grand merci Jean-Noël pour cette lettre émouvante.

    Ajoutons mon témoignage aux autres : je suis agrégatif à l’ENS de Cachan avec une réelle envie d’enseigner en classes préparatoires. Pour l’instant, rien n’a encore ébranlé cette motivation que j’ai depuis maintenant 6 ans. Il m’a été possible de donner des khôlles en classes prépas ces deux dernières années, et comme le dit Jean-Noël, difficile de ne pas faire déborder ses heures. Quand on aime et qu’on prend réellement plaisir à aider les étudiants, on peut y consacrer beaucoup de temps. Du temps de préparation cherché à personnaliser au possible les interrogations aux mails échangés et aux corrigés tapés pour permettre aux étudiants de mieux assimiler. Mais M. Peillon se met à nous taper sur les doigts. Je crains que la déchéance du système soit en marche et que rien ne puisse l’arrêter. Bientôt l’enseignement français sera tellement nivelé par le bas qu’il ne sera qu’un vieux souvenir. Peut-être est-il encore temps pour moi de partir enseigner loin de ce pays ?

  • Trés belle lettre, certes, même si je ne partage pas cet avis. Je suis moi même passée par une classe prépa pendant 2 ans, à Fermat justement, et désolé mais je ne garde pas un très bon souvenir de mes professeurs… Effectivement, ils étaient présents, mais surtout pour ceux qui s’en sortaient trés bien. Les 10 derniers, ben ils sont moins intéressants parce qu’ils ne passeront pas en spé et seront négligemment redirigés vers la fac ( endroit tant mal vu dans notre société, où on fabrique du chômage…). Moi, je ne comprend pas un système où on doit casser des élèves, moralement et physiquement, pour en faire une élite. Dois je vous rappeler les diverses tentatives de suicide qu’il y a eu à Fermat (j’y étais malheureusement pour l’une d’entre elles, et même que mon professeur a l’époque a tout de même continué son cours malgré les cris de la salle d’a côté, et les sirènes des ambulances). Alors on dira que c’est marginal, que ce n’était pas a cause de la prépa… n’empêche que je n’ai jamais entendu parler d’un étudiant se suicidant à la fac ou en école post bac. En tout cas, si c’était à refaire, et si jamais mes enfants plus tard veulent intégrer une école d’ingénieur, je les ferai passer par un IUT ou autre passerelle, qui sont peu vendues à la sortie du BAC mais qui permettent d’intégrer exactement les mêmes écoles aussi prestigieuses sans passer par le calvaire de la prépa. Parce que la vie est courte, et que 2/3 ans de « non vie » comme certains le disent, ben moi je ne trouve pas ça normal quand on a 20 ans. Après c’est mon avis, et je comprend tous ces professeurs qui défendent leur travail, je ferai de même à leur place. En espérant ne pas me faire blasphémer avec ce message n’allant pas dans le sens général. Bien amicalement

    • Je dévie un peu du thème, mais je trouve que votre message est intéressant, car il montre qu’il n’y a pas une solution qui convient à tous. Et peut-être devrions-nous cesser de considérer certaines formations comme meilleures. Visiblement la CPGE ne vous a pas convenu. Personnellement j’ai emprunté une des passerelles vers les grandes écoles dont vous parlez, qui m’a parfaitement convenu. Et mon avis est que, non, les CPGE ne conviennent pas à tous, comme les passerelles, comme l’université. Mais nous nous devons de tous les sauvegarder, car les élèves sont tous différents et ont le droit de prendre le chemin qui leur convient le mieux. Croire que l’université est la solution qui conviendrait à tous et qu’il ne faut plus offrir d’autres possibilités, c’est ne favoriser qu’un seul type d’élève. Le primaire et le secondaire représentent déjà un chemin unique que tout le monde se doit d’emprunter qu’il leur soit adapté ou non, tant pis pour ceux pour lesquels il ne l’est pas. Je trouve que nous devons conserver le peu de diversité de formations que nous avons encore et qui permettent à un nombre maximum d’élèves tous différents de trouver le chemin qui leur convient le mieux. Les CPGE doivent conserver leur fonctionnement, car elles conviennent à certains, de tous horizons sociaux. Mais je ne suis pas sûre que le terme « élite » soit adapté.

  • Jamais je n’ai témoigné en public, cette fois-ci, j’estime que je dois le faire au nom de mes professeurs de classe préparatoire et de la nation française. Merci pour ce témoignage M. Mialet, ce n’est pas vous le privilégié, mais bien nous les élèves (anciens, présents et futurs) qui avons pu donner le meilleur grâce à nos professeurs de classes préparatoires.

  • Jamais je n’ai témoigné en public sur Internet. Cette fois-ci, j’estime que je dois le faire, au nom des professeurs de classes préparatoires et de la nation française. Merci M. Mialet pour ce témoignage si vrai. Merci à mes professeurs de classe préparatoire si dévoués, qui nous ont permis de donner le meilleur de nous-mêmes et de croire au système égalitaire français. Sans vous, nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd’hui.

  • C’est le cri de l’injustice, révélateur d’un ministère géré en trompe l’œil, comme la majorité des 36 autres et de ce Président loin d’être malhabile mais tout aussi trompe-l’œil, mensonge et décadence ; l’ère de la modernité ne les a pas touchés, arrivés pas hasard, ils n’auraient jamais dû essuyer les chaises du pouvoir de l’illustre l’Elysée et de leurs ministères, ils laisseront la marque d’un dogme et de leur sectarisme.

    De leur bref passage, l’espace d’un instant ils auront failli faire de la France un pauvre tas de cendres, mais grâce à vous Jean-Noël, par votre témoignage et par tant de soutiens, vous restez force vive de notre chère France ; loin d’être enseignant, j’ai beaucoup aimé, RESPECT…

  • À mon tour de vous remercier pour cette lettre, M. Mialet, merci d’exprimer ainsi ce que je ressents à chacune de ces discussions gouvernementales sur la question de la prépa. Je viens de « quartiers difficiles », de la « campagne », je suis boursier, j’ai toujours étudié dans des établissements publics, où je me retrouvais avec les deux mêmes élèves (nous étions la « tête de classe », déjà élitistes grand Dieu) pour « tirer vers le haut » les 30 ou 35 autres élèves. Comprendre a toujours été ma plus grande source de plaisir et le collège comme le lycée n’ont jamais été que des années longues et ennuyeuses où j’avais l’impression de passer à côté de l’essentiel. J’ai eu mon bac facilement et sans grands efforts, merci bien. Mais c’est en classe préparatoire (technologique, soit dit en passant) que j’ai réellement été bouleversé. Je comprends que cette forme d’enseignement ne convienne pas à tous, mais il en est à qui elle convient tout particulièrement, et je suis de ceux-là. La prépa seule a été capable de me donner le change, de me demander de réels efforts pour réussir. Et j’ai réussi ; même aujourd’hui, je ne trouve pas les mots pour exprimer ma fierté et mon sentiment d’accomplissement à l’idée d’avoir surmonté une telle épreuve. Et le fait qu’elle soit considérée comme élitiste et difficile ne fait qu’accroître cette fierté. J’ai intégré une des Grandes Ecoles de France ; aujourd’hui, j’étudie en double-diplôme à l’étranger et je vois au quotidien combien la prépa m’a rendu meilleur que les autres étudiants : aucun n’est motivé par une soif de comprendre et de créer comme la mienne.

    Je voudrais clore ce message par ceci : la prépa n’est pas un lieu où on m’a appris à devenir un ingénieur, c’est un lieu où on m’a appris à réfléchir. C’est un lieu où on m’a appris que se poser des questions et chercher des réponses n’est jamais une perte de temps.
    Alors pour une fois, M. le Ministre, une seule, au lieu de chercher à empêcher les « élites » d’être douées et à favoriser « ceux qui sont en difficulté », songez qu’il y a des élèves et des étudiants qui aiment le challenge et qui sont bien plus motivé à travailler par un 11/20 que par un C.

    Merci bien et bonne journée.

  • Bravo d’avoir partagé votre avis avec tant de conviction !
    Bien que je n’aie aucun rapport avec cette filière, j’irai soutenir les professeurs de prépa quels que soient leurs moyens d’actions.

    Assez de ces « dirigeants » qui stigmatisent ceux qui s’arrachent pour s’assurer un avenir !!

    Est-ce facile ? NON !
    Mais avec du travail (vous pourrez trouver ce mot dans les archives de nos bibliothèques) et l’envie, tout est possible !

    Le problème des classes préparatoires est qu’elles sont prestigieuses et forment des personnes capables de penser. Ce qui va contre les actions du gouvernement actuel !

    • 🙂

  • En tant qu’ancien élève de CPGE section TB’ (destinée aux Sections Technologiques STL) et aujourd’hui professeur de SVT dans le réseau AEFE (moi aussi je suis sur la liste des nantis à punir), je vous apporte tout mon soutien, même si je suis plutôt pessimiste concernant notre sort… Car malheureusement, nous sommes gouvernés par une caste d’Imbéciles Carriéristes et il est devient urgent de réformer ces institutions qui nous gouvernent et nous accablent !

  • Cher Jean-Nono, ma fille Manon m’a envoyé le lien vers ta lettre ouverte à Monsieur Peillon. Cette lettre m’a ému, beaucoup ému, je m’y suis reconnu, complètement.
    Comment son auteur avait-il été capable de dire si bien ce que je ressens… J’ai regardé son nom, c’était toi.
    Merci.
    Pinces affectueuses.
    Christian.

    PS : Au lycée, on se l’arrache virtuellement, fier de notre ancien, amoureux de tes mots qui nous vont droit au coeur…

  • Cher Collègue,
    Merci pour ce beau témoignage; comme beaucoup d’autres, j’aurais aimé avoir votre talent pour décrire si bien ce que nous avons connu comme élèves, et ce que nous tentons de donner à notre tour à ceux qui nous sont confiés.
    Avec toute la gratitude d’un professeur de prépa dont la carrière, commencée à l’automne 1970 (mais oui…) va prendre fin l’été prochain.
    Jacques Renault (Le Parc, Lyon)

  • Merci Monsieur Mialet.
    Je suis contre le nivellement par le bas, la haine du « riche » (dans tous les sens du terme), l’assistanat et l’apologie de la fainéantise.
    Le culte de la médiocrité est dans l’air du temps. Malheureusement.

  • Un grand Merci, Monsieur le Professeur, pour votre lettre dans laquelle j’ai retrouvé une grande partie des Valeurs que j’essaie de défendre également. (Toutes ces majuscules ne sont pas le fruit de dérapages sur mon clavier ou de mon inaptitude à rédiger la langue de Molière…)

  • Merci Monsieur pour ce texte qui me rappelle tellement de souvenirs. Je ne suis pas prof, j’ai longtemps hésité entre thèse / recherche et travail plus lucratif. Que la honte soit sur moi, j’ai choisi la seconde option. Mais ce choix n’a été possible que grâce à des gens comme vous qui ont commencé par me dire que ma seconde méritait d’être refaite ce qui m’a permis ensuite de réussir mon parcours jusqu’à une classe prépa à Faidherbe (Lille) avec une bourse, et un emploi de surveillant pour me loger. Vos collègues m’ont permis, et ils ont eu du mérite, de franchir un jour la porte d’une grande école d’ingénieur (Supélec), pas les Mines, mais tout de même, cela se tient. J’ai adoré ces années de prépas, d’école d’ingé, de recherche et je me prends parfois à regretter ces heures de réflexions, de travail tellement passionnantes.
    Alors, que Monsieur Peillon nous explique donc, une fois tout cela abattu au nom d’une sacro-sainte égalité mal comprise, comment nous relancerons l’industrie, comment nos enfants trouveront du travail puisqu’il n’y aura personne pour leur en donner. Et d’ailleurs, Monsieur Peillon, vos enfants à vous, ils font quoi ? Et vos petits-enfants, que voulez qu’ils connaissent ?

    Pour finir, Monsieur le Professeur, je vous adresse, ainsi qu’à tous vos collègues,tous mes remerciements, encouragements et soutien. Comme sur tant d’autres sujets, il faut résister, ces gens ne sont pas éternels et un jour Monsieur Peillon franchira la porte de son ministère en sortant et pour ne plus y revenir… Le plus tôt sera le mieux.

    Bien à vous.

    • Merci, monsieur, pour cette lettre. De Fermat aussi, je ne suis pas passée entre vos mains, mais je vous connais de nom. Et encore merci pour ce que vous avez fait pour nous et ce que vous faites aujourd’hui pour ceux qui vont suivre.
      Pour tous ceux qui crachent sur la prépa : oui, la prépa, c’est méchant quand on y est et ça fait mal. Mais pour tous les professeurs que j’ai haïs d’avoir osé me traiter de « petit pois » (spéciale dédicace) et autre cacahuète et bien je me suis battue pour être où je suis. Et si je les ai haïs, aujourd’hui je les aime, parce que je ne me serais pas battu pour sortir des sentiers battus si ce n’était pas pour leur prouver qu’ils avaient tort. Cela peut paraître immature et infantile, mais nombre de mes camarades de prépa étaient, comme moi, attachés à leur valeur intellectuelle au sortir du baccalauréat. Et au-delà de cette rudesse de façade, je me souviens du soutien et de l’attention de mes professeurs. Je me souviens de la compétition, mais aussi du partage de mes camarades (notamment dans la douleur pour les mauvaises notes). La prépa forge et sublime autant qu’elle presse et écrase. Cela ne correspond pas à tout le monde, mais taper ainsi sur le système ressemble à la vengeance mesquine de celui qui a cultivé son ressenti trop longtemps. Nous sommes l’élite, peut-être bien oui (honte à nous), mais nous en avons sué pour cela. J’estime avoir mérité ma place. J’estime que tous mes camarades ont méritée la leur, sauf ceux qui méritaient plus. Alors pour tous ceux qui vont suivre, ne leur retirez pas cette possibilité de mériter leur place.

  • Merci à vous, et merci aux profs de classes prépa, et du lycée Louis Le Grand en particulier, qui ont permis à une petite Niçoise dont les parents ont uniquement leur bac d’intégrer l’X et de continuer en doctorat, pour l’amour des sciences, avec des opportunités uniques. Merci.

  • Texte superbement écrit qui retranscrit parfaitement l’incompétence globale de notre gouvernement.

  • Merci, cher collègue, pour ce beau témoignage.
    La dernière enquête PISA devrait interroger M. Peillon puisqu’on y lit que l’écart de réussite pour l’obtention du baccalauréat est de 1.5 entre les élèves boursiers et ceux qui ne le sont pas.
    Mais que cet écart est réduit à néant pour l’obtention des concours des grandes écoles après 2 ou 3 ans de CPGE entre ces mêmes élèves boursiers et ceux qui ne le sont pas.
    Mais le mérite et l’excellence seraient-ils des mots à bannir dans l’École de la République version M. Peillon ?

  • Cette décision de Monsieur Peillon dont vous parlez illustre deux choses:
    -les médiocres et les mauvais sont envieux, jaloux et ne supportent pas l’excellence, donc ils sont promoteurs de la crétinisation des élèves, ce que toutes les réformes de l’enseignement depuis 1981 ont fait consciencieusement. Quand on est soi-même mauvais ou médiocre, et qu’on prétend, comme Monsieur Peillon, diriger, il est important de rabaisser tout ceux qui pourraient vous faire de l’ombre.
    -La deuxième chose, c’est qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil depuis 1968, mouvement dont les dirigeants actuels sont les représentants fossiles. Ayant moi-même été élève de prépa dans un lycée parisien en 1968, et ayant été élu par mes condisciples représentant de ma classe de Math Sup aux AG qui se tenaient alors à la Sorbonne, je me souviens qu’un certain doyen Zamansky, très « à gauche », et bien oublié, sauf pour les magnifiques bâtiments très amiantés qu’il a laissés à la postérité, voulait, à l’époque, supprimer les classes de prépa, et les incorporer, avec leurs professeurs, dans les universités. Ce projet a finalement avorté, mais je me souviens en avoir discuté avec ma prof de math, également prof principale de la classe, et jeune agrégée de math, comme vous.
    Elle m’avait expliqué qu’elle ne voulait absolument pas être incorporée dans l’université, qui déjà donnait des signes de dérives vers le bas, parce qu’à l’université, il fallait pour avoir un minimum de « carrière », faire de la politique et être syndiquée, ce qu’elle ne souhaitait pas, voulant consacrer son énergie à son enseignement. Il est vrai que les enseignants de prépa n’ont jamais été du même bord que Monsieur Peillon, et il vous le fait payer, misérablement, presque haineusement. Parce que les prépas et les grandes écoles sont des filières d’excellence, et comme vous le dîtes, c’est pour nos dirigeants actuels un péché inexpiable…
    Je vous apporte personnellement tout mon soutien, étant moi-même provincial d’origine modeste, et grâce à cette filière d’élitisme Républicain, j’ai pu intégrer une grande école, devenir ingénieur, et travailler dans l’industrie de la fin des « trente glorieuses », qui a apporté à notre pays, la prospérité sur laquelle il vit encore; plus pour longtemps, là aussi à cause de la médiocrité de nos dirigeants qui n’ont pas voulu, pas su, la conserver et la moderniser, d’où la « crise » et l’appauvrissement actuel de notre pays.
    Ne vous laissez pas faire, défendez-vous; quand on est rémunéré justement pour le travail que l’on fournit, et pour sa compétence qu’on apporte avec conscience à ses élèves, il est scandaleux de se faire traiter de privilégié par un ministre qui devrait défendre l’excellence, et essayer de la promouvoir, et non pas rabaisser les bons vers les moins bons pour les supprimer. C’est la démission du ministre qu’il faut demander, en frappant partout, et en haut lieu!

  • Merci Jean-Noël d’avoir été notre professeur de maths en prépa

  • Merci, cher Professeur, pour cette lettre émouvante et vraie.

    Je voudrais apporter une modeste contribution à votre texte, ainsi qu’aux réponses qu’il a suscitées, lesquelles sont dans l’ensemble d’un niveau bien supérieur à celui d’un forum lambda sur Internet.

    Mon parcours m’y autorise sans doute : boursier issu d’un milieu modeste, trois années de prépa scientifique à LLG, une école d’ingénieurs bien classée, trois ans en tant qu’enseignant-chercheur dans une université, puis une carrière d’ingénieur à dominante technique, enfin un début de retraite partiellement occupé à donner des cours particuliers de maths / physique / chimie depuis la première S jusqu’à la prépa PC/PSI/PT.

    Premier point : les prépas scientifiques sont – elles utiles ? Ma réponse est : mille fois OUI !

    Elles sont utiles pour former des ingénieurs qui exercent le métier d’ingénieur, c’est-à-dire qui construisent des systèmes complexes. Il est nécessaire pour cela de disposer des bases théoriques et des procédés de calcul fournis par la Physique (et la Chimie physique). Ces bases sont données par le programme de PC/PT/PSI et il n’y a pas grand-chose à y enlever (mais on pourrait y ajouter des éléments de relativité restreinte et générale, utilisée par exemple en physique des particules et dans les GPS). Le programme de physique repose quant à lui sur des développement mathématiques, qui correspondent peu ou prou au programme de maths de cette même prépa, avec tout de même des lacunes gênantes (transformation de Fourier, intégrales de surface, analyse vectorielle pour l’électromagnétisme, tenseurs pour la relativité …). Combler ces lacunes reviendrait à alourdir encore le programme, mais si le programme des prépas scientifiques est aujourd’hui si lourd, c’est parce que celui des lycées est bien léger. Il faudrait introduire dans le secondaire une filière d’excellence tournée vers les sciences (une sorte de S*), qui recueillerait les meilleurs élèves et élèverait leur niveau. Cela créerait une sélection et des inégalités supplémentaires, mais tirerait tout le système scolaire vers le haut.

    On objectera que ce même programme pourrait tout aussi bien être étudié à l’université. Ma réponse est NON ! L’université est d’abord un lieu de recherche où les enseignants sont aussi et surtout des chercheurs. Les cours magistraux sont certes d’un haut niveau théorique (les professeurs sont souvent des directeurs de labo) mais ils sont en tant que tels très difficiles à assimiler et les TD encadrés par les assistants conservent un aspect théorique, avec un nombre d’heures insuffisant, sachant que la préoccupation essentielle d’un assistant n’est pas de réussir son enseignement, mais de réussir sa thèse de doctorat et de publier un maximum d’articles dans des revues reconnues. En fait pour assimiler le programme, il faut faire de très nombreux exercices et être étroitement encadré pour obtenir les réponses aux nombreuses questions qui se posent à chaque instant, qu’elles concernent la compréhension du cours ou les démarches de résolution de problèmes. A mon époque une boutade résumait assez bien les différences entre prépa/écoles et universités : un élève-ingénieur savait résoudre des problèmes dans un espace à trois dimensions, alors qu’un étudiant de fac n’entrevoyait une solution que dans un espace à n dimensions. En clair, à l’université, on passe peu de temps à apprendre beaucoup de résultats théoriques généraux qu’on ne sait pas appliquer, alors qu’en Prépa puis en Ecole, on passe beaucoup de temps à étudier des cas particuliers (utiles et calculables), qui ne sont généralisés qu’en fin de parcours.

    Si les Prépas et les Ecoles étaient supprimées, elles se reconstitueraient sous une autre forme, en faisant appel au secteur privé (donc avec une forte sélection par l’argent). Un bon exemple est fourni par le cursus des facultés de Médecine. La première année (PACES) a une forte allure de classe prépa, avec un programme démentiel, découpé en deux semestres qui se terminent chacun par un concours qui opère une sélection pour l’entrée dans une structure d’enseignement médical. Cette dernière ressemble fort à une Ecole, par son autonomie, le coût de ses moyens, la compétition et la spécialisation de ses pôles d’excellence. En tout état de cause, l’année préparatoire dure deux ans pour plus de 80% des étudiants et des systèmes d’encadrement parallèles (souvent privés) fleurissent ici et là pour assurer la survie et la réussite des candidats. Comme pour les prépas, le programme de la PACES est tiré par les besoins de la profession et résulte de l’état des connaissances médicales, qui s’appuient fort sur la physique et la chimie et bien sûr sur la biologie.

    Second point : les prépas (scientifiques, commerciales, littéraires) sont elles utiles ? Toujours OUI !

    Elles sont utiles car ceux qui les ont franchies sont capables de fournir un effort intensif sans découragement, quelle que soit la situation. C’est pour cette raison que les chefs d’entreprise les apprécient et les préfèrent à ceux qui n’ont pas subi cette épreuve du feu.
    Elles sont un dernier îlot d’intelligence cultivée et de résistance discrète contre les sirènes de la facilité et de la décadence qui font maintenant autorité en France, en attendant des époques plus difficiles (réservées aux générations futures), lorsque les sources d’énergie et de matières premières se seront taries, que le climat se sera transformé et que la diversité ne sera plus que celle de l’immigration.
    Elles sont utiles car elles habituent l’esprit à surmonter les difficultés en adoptant une démarche « résolution de problèmes », qu’il s’agisse de sciences, d’écriture littéraire, de commerce ou de management.
    Elles sont utiles car ce travail intensif développe le discernement et l’esprit critique, et est un antidote à l’esprit moutonnier ambiant.
    Elles sont utiles parce qu’elles rendent modestes mais audacieux: dans ces classes on rencontre toujours quelqu’un de plus doué ou de plus savant que soi mais aussi quelqu’un à qui on peut tenter d’expliquer ce qu’on croit avoir compris, sur des thèmes autrement difficiles que ceux de la pluie et du beau temps. Avoir côtoyé l’intelligence marque une vie et reste une référence au milieu de la médiocrité de la vie installée, celle au cours de laquelle on estime ne plus avoir grand-chose à apprendre.

    Si nous étions dans une Société de la Connaissance, les profs de prépas feraient partie de l’élite et seraient parmi les mieux payés. Car n’importe qui ne peut pas enseigner en prépa, et c’est sûrement ce qui dérange les idéologues de l’égalitarisme. Dans notre société, qui est tout autre, les « élites » sont constituées des hommes politiques et de leurs conseillers, des journalistes influents, des « intellectuels » autoproclamés, bref, des gens « qui font l’événement » et focalisent l’attention des électeurs. Le contraire des profs de Prépa.

    Pour terminer, un bel exemple de slogan diffusé par des « intellectuels » de la catégorie « sociologue » : le concept de « reproduction sociale », plutôt en vogue depuis mai 1968 (cf. P. Bourdieu, etc.). En réalité, ce qui se reproduit, ce n’est pas la position sociale (définie comment : par l’argent, le pouvoir, l’éducation, … ?), c’est l’envie d’apprendre, de comprendre et de se dépasser, c’est un système de valeurs dans lequel il vaut mieux être chercheur, ingénieur ou médecin que footballeur, patron d’un bar-tabac ou dealer. Il est facile de comprendre qu’un immigré moyen, dont la position sociale est basse (selon tous les critères, …) a peu de chances de pousser ses enfants dans des études longues dont il ne voit pas l’intérêt et auxquelles il ne comprend rien. On peut y remédier : supprimons les études longues et les enfants d’immigrés se sentiront plus à l’aise. Les ingénieurs et les médecins seront à consulter dans des pays sans immigration ou à l’idéologie une peu moins stupide…

    A nouveau merci pour ce rayon de soleil dans le brouillard ambiant.

  • Une très belle lettre au message puissant.

    En tant qu’ancienne élève des classes prépa de lettres, à Orléans, je me reconnais plutôt au sein de cet écrit. Si je n’ai pas réussi à intégrer l’ENS Lyon, je ne regrette aucunement les deux années que j’ai passées sur les bancs de la prépa, en Hypokhâgne et Khâgne. Cela a été deux années très enrichissantes au niveau de la culture, avec des professeurs passionnés par leur travail que je remercie encore dans leur implication.

    Actuellement en première année de Maîtrise en Études Littéraires au Québec, après avoir fait une L3 en fac de lettres, ce que j’ai appris en prépa question réflexion, bagage culturel et méthodologie me sert encore dans mes études. La prépa est aussi ce qui a attisé ma curiosité et l’envie de poursuivre jusqu’en Maîtrise.

    Cela a été des années exigeantes, assurément, avec beaucoup de travail à fournir, mais je ne regrette rien en ce qui me concerne. Cela n’a pas été des années « perdues », bien au contraire. Aussi, merci à vous de défendre cette filière. Je garde un très vif et bon souvenir des enseignants et je les soutiens donc en pensée.

  • Cher Jean-Noël,

    Merci de tout cœur pour cette sublime lettre. Tu as su par ta verve sans égale exprimer ce que nous sommes.
    Je te revois toujours disponible et accro à la colle dans les salles de Schweitzer avec ton humour ravageur, ton dévouement sans faille auprès des élèves.
    Tu as su dire mieux que moi ce que j’essaie d’être chaque jour auprès de mes élèves.
    Avec mon amitié, pour toujours.
    Florence

  • une lettre tellement juste…

  • Bonjour. Je suis étudiante en MP à Fermat.

    J’avoue que votre lettre m’a bouleversée. À la fin de ma lecture, j’en avais les larmes aux yeux.

    Personnellement, je ne sais trop que penser actuellement de ce que dit Peillon, disons que je ne suis ni pour ni contre, manquant clairement de recul, car je manque de temps pour glaner des infos autres que l’avis subjectif de mes profs et camarades.
    Ce qui m’énerve le plus, c’est que sa déclaration, par la révolte toute légitime qu’elle soulève chez nos profs, risque de mettre en péril l’année de spé (et donc les chances aux concours) de bon nombre d’étudiants français !

    En particulier, merci de votre description de la prépa. Merci de votre description de notre travail d’élèves, de notre engagement d’élèves, de notre curiosité d’élèves, de notre motivation d’élèves, de notre soif de connaître d’élèves… Merci de votre description de ce que nous apportent nos professeurs en soutien, en savoir et en espoir durant « les deux pires années de notre vie ». Je relirai sans doute ce passage lors d’une prochaine baisse de moral…

    C’est sans doute inutile pour moi de vous remercier sur le bien-fondé d’une telle valorisation du métier d’enseignant en classe prépa, vos collègues le font très bien dans les autres commentaires.

    Merci de faire vivre la prépa ainsi.

  • Cher Professeur,

    Votre lettre m’a bouleversé car je retrouve dans la description de votre pratique professionnelle les caractéristiques de mon professeur de math en spé, il y a 30 ans. Cet homme était extraordinaire, d’un dévouement hors du commun, d’un engagement auprès de ses élèves qui forçait notre admiration semaine après semaine. Il passait tous ses week-end – je dis bien tous ! – à corriger nos quarante copies que nous lui rendions le vendredi et qui nous revenaient corrigées, minutieusement annotées,le lundi matin. D’ailleurs sa femme nous avait avoués un jour, avec un brin d’amertume, qu’elle aurait bien aimé que son mari s’occupa autant de leurs enfants que de nous…

    Je suis sidéré par la bêtise de la mesure que Peillon s’apprête à adopter. Il ne discute jamais avec Montebourg ? Il n’a pas entendu parlé de – comment disent-ils ? – de redressement productif ? Est-il si stupide qu’il ne comprenne que la ré-industrialisation de notre pays sera d’abord le fruit du travail des ingénieurs et certainement pas celui de l’énarchie ? (l’énarchie, elle, sait, au mieux, désindustrialiser et démotiver les entrepreneurs…) Ne sait-il pas que la France accuse un déficit de formation de 10 000 ingénieurs par ans ? Que ce n’est pas en décourageant les filières d’excellence que l’on va réussir à redresser la productivité, la croissance et l’emploi dans notre pays ? N’a-t-il jamais entendu dire que les ingénieurs français s’arrachent dans le monde, et que l’innovation française est l’une des plus performante du monde, grâce à nos ingénieurs formés dès les classes préparatoires à l’exigence et à la rigueur.

    Monsieur le Ministre, nous vous mettons en demeure de cesser immédiatement votre travail de sape des filière d’excellence en France, et d’avouer que ce qui vous guide, ce n’est pas particulièrement l’amélioration de la situation dans les ZEP, c’est la haine de la réussite et des élites de la République dont les professeurs des classes préparatoires sont les artisans d’art.

  • bravo ! j’aurais aimé écrire ce texte !

  • Vous me rappelez le dévouement de nos professeurs et la force qu’ils pouvaient nous apporter pour continuer… Malgré la difficulté cela reste des moments incroyables de découverte de soi, de son potentiel et de PARTAGE! Vous me rappelez mon propre professeur de mathématiques que je remercie pour tout…
    En espérant moi aussi plus tard me dévouer à la réussite de mes élèves… C’est pour tout ce que vous avez cité que je veux faire ce metier… Une vocation… L’expression de mes plus sincères salutations pour vous et votre travail

  • Vous me rappelez mes professeurs de prépa, leurs dévouements et la force qu’ils nous apportaient pour continuer. Plus particulièrement mon professeur de mathématiques que je remercie pour tout…
    Et malgré la difficulté, un apprentissage sur soi, sur ses capacités et du PARTAGE!!
    J’espère aussi un jour pouvoir me dévouer comme vous à mes élèves. Je suis touchée par ce que vous avez cité, la gratification de la réussite de nos élèves, c’est pour ces raisons que je veux faire ce métier… une vocation!
    Mes plus respectueuses salutations pour vous et votre travail!

  • Merci Jean-Noël pour cette lettre.
    Il y a 20 ans je quittais Math Spé pour intégrer l’X. Mon seul crime était d’être bon en maths et mes complices étaient des profs comme vous dont le souvenir aujourd’hui m’émeut encore.
    Je ne comprends pas la vindicte de M. Peillon, les profs en France ne sont pas assez payés, réduire le salaire des plus méritants, c’est le contraire de la bonne solution.
    Mais il reste en France des gens qui veulent un avenir pour leurs enfants, qui croient à la méritocratie. Ceux-là feraient bien de réfléchir à deux fois avant de confier leurs espoirs à M. Peillon, il nous prépare un grand gâchis.

  • Bravo pour cette lettre, oui je crois qu’il est temps de réagir à ces idéologues plein d’envie et de mépris

  • Bravo, Monsieur!
    Un collègue simple certifié d’anglais, mais très en colère contre le dogmatisme et le nivellement par le bas si à la mode chez notre ministre. Honte à lui !
    De tout cœur avec vous!

  • MERCI !

    vous m’avez rappelé ces années d’effort que je ne regrette en rien. Je me suis mis à travailler en prépa, avant déjà on ne me motivait pas.
    Ce que je regrette c’est bien les efforts de ce ministère pour niveler les bosses. L’égalité comme dogme est une nouvelle religion totalitaire.
    Nous ferions mieux de faire avec nos différences et pousser aux efforts qui eux sont souvent récompensés !

  • Bravo pour cette lettre qui résume bien la véritable situation : les prépas offrent aux élèves la voie de l’excellence, les poussant vers le haut, permettant à tous de réussir quelles que soient leurs origines. Tous ceux qui sont passés par une prépa, connaissent la qualité, l’engagement et le dévouement des professeurs qui y enseignent.
    Un ancien élève de la P´ de Fermat et de l’Ecole Polytechnique

  • Merci pour votre lettre.
    La prépa est une formidable chance pour les élèves issus de milieux populaires de s’élever par le travail et le mérite. Nous sommes des dizaines de milliers à l’avoir fait grâce au talent et au dévouement de professeurs tels que vous. Merci encore.

  • Bravo, Monsieur le Professeur!
    Je m’associe à votre repentance. Issu d’un milieu très modeste dont je n’aurais jamais dû sortir, malgré la volonté et la sollicitude de mes parents. Et pourtant ils auraient dû, selon Monsieur(?) Peillon, se lamenter quand j’ai été admis en 1953 à Polytechnique (grâce aux qualités pédagogiques de votre ancien confrère Monsieur Maillard au Lycée Charlemagne). Ecole hautement critiquable puisqu’aucune différence n’y était faite, et par les élèves eux-mêmes, entre les origines sociales différentes (grâce en partie à l’uniforme, encore un coup de ces damnés militaires !…) Vous attendez la sanction de vos fautes par une baisse de 10 voire 30 % de votre traitement. Mais rassurez vous, je m’attends aussi à un baisse comparable de ma confortable retraite de nanti : que la « Justice » passe ! À vous revoir dans l’horrible enfer socialiste !… Avec toute ma sympathie,
    Claude Roquefeuil

  • les commentaires se font plus longs, je serai bref :
    1/ Bravo, merci !
    2/ Le meilleur moyen de clouer le bec à Peillon ne serait-il pas que les profs de prépas soient force de proposition pour améliorer les choses sans niveler par le bas ? Après tout, vous qui savez comment exceller et faire exceller (et j’en suis un produit !) êtes les mieux placés pour aider à trouver de meilleures voies !

  • Je vois avec plaisir qu’à près de 50 ans d’intervalle la motivation, le dévouement et la conscience professionnelle des professeurs de prépas sont toujours aussi grandes. Non, les bons profs de prépas ne sont pas trop payés, car ils forment une bonne partie des leaders dont notre pays aura besoin demain.
    Le ministre devrait avoir honte de les traiter de nantis, quand lui-même a fait preuve d’un absentéisme scandaleux comme député européen et n’a jamais contribué à rien dans cet hémicycle. Comparez simplement ses indemnités correspondantes avec les émoluments de ce professeur de prépa. Il paraît en plus qu’il veut se représenter en 2014 !
    Plutôt que de démotiver,voire de casser, les profs de prépas dans le but de transférer une vingtaine de millions d’euros pour les profs de ZEP, il trouverait sans difficulté bien plus qu’une vingtaine de millions en allégeant les structures de son ministère, le fameux mamouth que M.Allègre, en son temps, avait essayé en vain de dégraisser.
    Quelle erreur de diagnostic M.Peillon !

  • Mes parents étaient italiens.
    Leur instruction s’est arrêtée à l’équivalent de l’école primaire.
    Mon père a débuté comme ouvrier fondeur.
    J’ai eu la chance, ainsi que mes 4 sœurs, de faire des études.
    C’est mon professeur de mathématiques de mathélem, d’un collège de province, qui m’a fait rentrer au lycée Saint-Louis.
    J’y ai eu des professeurs formidables dans des classes de 60 élèves. Et je suis rentré à l’Ecole polytechnique.
    Je ne dirai jamais assez l’admiration que j’ai encore pour les professeurs qui enseignent dans les classes préparatoires.
    Cédric Villani a dit un jour que l’excellence en mathématiques de la France était due aux classes préparatoires.

  • Issu d’une famille d’ouvriers où l’on a toujours considéré le travail et les sciences comme le seul moyen de progresser (ce qui n’est plus vrai aujourd’hui) et grâce au savoir-faire des professeurs qui m’ont formé, j’ai pu faire l’X et faire partie de cette  » élite  » coupable.
    Mais en fait qui est ce monsieur peillon?
    Quels travaux l’ont amené à ce haut niveau de responsabilités?

  • Issu de famille modeste et d’un niveau d’éducation limité (feu le certificat d’études !), je remercie mes professeurs de la honteuse prépa Henri IV pour leur dévouement qui m’a permis d’intégrer l’X et de faire aujourd’hui une carrière, tout aussi honteuse, grâce à laquelle je peux produire un peu de valeur et par mes impôts contribuer à nouveau à reproduire ce système désastreux.
    Et merci pour la lettre Monsieur Mialet.

  • merci de ce message. La recherche de l’excellence est le seul moyen de sortir par le haut la France de la compétition mondiale. Les pays en voie de développement l’on bien compris et envoie leurs élèves dans nos école d’ingénieur ou de commerce. Ce n’est pas parce que à l’étranger les grandes écoles s’appellent université qu’il faut être simpliste. Il y a des pays et des hommes qui se mobilisent pour l’excellence et qui doivent en retour rendre à la société ce qu’elle leur a donnée (et qui est effectivement un peu trop oublié ces dernières années) alors oui gardons les prépas et donnons leur les moyens d’intégrer plus de diversité sociale

  • Merci, Professeur, pour votre poignant témoignage. Au fil de sa lecture il me fait me souvenir du dévouement de ceux qui m’ont permis d’accéder à ce beau plateau de Palaiseau depuis le fonds de ma campagne d’origine.
    Tous ceux qui sont passés par cette expérience ou bien en ont la moindre connaissance pratique ne peuvent que saluer les profs de CPGE. C’est bien la marque de l’incompétence crasse de ce gouvernement que d’imaginer qu’une réforme s’attaquant à vous puisse avoir le moindre intérêt ou présenter la moindre urgence vis-à-vis des défis énormes de notre pays. Sachez que vous avez notre soutien, et que nous sommes fiers d’un système qui permet à tous de pouvoir se former à votre contact (ou bien celui de votre collègue mon camarade Fabrice L)… sous la simple condition de l’effort et du mérite.
    Bien à vous

  • Le nivellement par le bas est peut-être équitable encore que cela reste à démontrer.
    En tout cas il n’est pas efficace et c’est de cela que nous avons avant tout besoin.
    Merci à tous les profs de prépa que j’ai eus.

  • Ancien élève de classes préparatoires (Lycée Pothier à Orléans), je considère toujours cette époque comme un des meilleurs moments de ma vie et n’oublierai jamais l’enthousiasme, la passion et l’abnégation de tous ces professeurs fantastiques que nous eûmes alors le « privilège » de côtoyer, « privilège » d’une caste en voie de disparition, dont je suis fier de faire partie, et que ne fondent ni le nom, ni l’origine (je suis descendant d’immigré espagnol), ni la fortune, mais un attachement indéfectible aux valeurs premières de la République, et chrétiennes. J’ai donc beaucoup d’émotion à lire aujourd’hui le texte Jean-Noël Mialet. Les professeurs de classes préparatoires méritent assurément l’immense respect que l’on doit à tous ceux qui, comme lui, consacrent leur vie à servir de si nobles valeurs.

  • Merci à vous en tant que représentant d’une catégorie soit-disant privilégiée, et à laquelle appartenait également mon prof de maths au lycée Thiers de Marseille en 1966 et 1967 dont le dévouement sans faille malgré une sérieuse maladie (mes camarades de taupe auront reconnu celui qu’on appelait « le J ») m’a permis d’entrer à l’X.

  • Merci pour cette lettre. Rien ne me prédestinait à rentrer à l’X ; je l’ai fait grâce à l’exigence d’un cadre motivant (une classe prépa de province; militaire de surcroît) et l’investissement sans faille de mon prof de math (J.Moisan) que vous décrivez si bien. Je serai à vos côtés le 9 décembre.

  • Merci pour cette lettre. Rien ne me prédestinait à rentrer à l’X ; je l’ai fait grâce à l’exigence d’un cadre motivant (une classe prépa de province ; militaire de surcroît) et l’investissement sans faille de mon prof de maths (J. Moisan) que vous décrivez si bien. Je serai à vos côtés le 9 décembre.

  • Merci, Monsieur. Au-delà de l’humour et de la dérision que vous maniez à merveille et qui constituent une arme redoutable contre le dogmatisme, la cuistrerie et la psychorigidité, vous avez magnifiquement rappelé la grandeur et la noblesse de ces bataillons d’enseignants de tous niveaux, compétents et dévoués à vous tirer des larmes quand vous pensez à eux, même soixante ans après : M. Levy, tout de noir vêtu, qui m’accueillit en 6° au Lycée du Parc à Lyon après un 1er trimestre à l’étranger et un 2° entièrement à l’hôpital, me prit en cours particulier de français-latin tous les soirs après la classe, non négociables et gratuits et me fit passer en 5° brillamment. À l’autre extrémité de mon cursus, M. Coutard, dit le Chtiot, ou M. Blassel dit le Maffu, nos profs de maths et physique en taupe au Prytanée de La Flèche, auxquels nous vouions une affection et un respect sans bornes qu’ils nous rendaient bien en étant intransigeants sur notre travail, nos sorties, nos fréquentations, les sports qu’ils nous autorisaient ou pas, car trop proches des concours etc. Ces profs qui, 3 ou 4 jours après les écrits, nous donnaient, au vu de nos brouillons, nos notes avec un Σ exact à quelques points près. Et ce sont ces hommes-là qu’un de nos néo-khmers rouges, fossoyeurs de notre pauvre société française, méprise au point de vouloir leur « piquer » une partie de leur très insuffisante rémunération pour la donner à d’autres profs encore plus mal payés. Ce sordide jeu de bonneteau constitue une marque de mépris à l’égard des enseignants des CPGE et un aveu d’impuissance stérile de ce gouvernement : au lieu de traiter les problèmes au fond, exigeant un corps enseignant de qualité, bien formé, à la production contrôlée et sanctionnée, bien rémunéré, on a l’a poussé insidieusement vers la paupérisation et la déconsidération sociale, avançant de fausses excuses ou des aveux d’impuissance. En matière d’enseignement, le dogmatisme, l’idéologie (Merci MM. Langevin et Wallon), le manque de courage ou simplement l’inculture des politiques ont eu des effets ravageurs. Mais ce n’est pas grave, il ne s’agit que de l’avenir de notre pays et de ses (nos) enfants !
    C. Foillard X 57

  • Tout mon soutien également.

  • Bravo pour ce témoignage !!!!
    Je me suis particulièrement reconnu, sortant moi même de prépa à LLG puis ayant fait l’X et Telecoms, et travaillant maintenant à l’international donc rapportant de gros sous à la France et contribuant à essayer de minimiser son déficit du commerce extérieur…
    Quant à ma famille: père bachelier, mère ayant un simple BEPC, grand père comptable d’un côté et artisan de l’autre…
    Je ne me sens pas du tout provenir d’une famille de nantis!
    La Gauche -M. Peillon en particulier- sait très bien critiquer, détruire ce qui a été fait par pure idéologie, et surtout, surtout, considérer qu’elle est dépositaire de la Vérité et ne JAMAIS se remettre soi-même en question!
    Quant au nivellement par le bas, voyant ce que mon fils fait au collège (il a 14 ans et est à un collège public), je le vois tous les jours !!!!

  • M. MIALET,

    Merci pour cette lettre ouverte faisant partager votre expérience qui m’est, je le reconnais, complètement inconnu. En effet, je n’ai jamais fait d’école préparatoire et m’intéresse peu à cet univers qui me semble vu d’un français moyen un peu « fou » et « inaccessible » je vous prie d’excuser ces mots mais c’est ce que je ressentais jusqu’alors. Je ne peux devant ce travail et cette passion que porter un respect trop tard arrivé. Ne perdez la foi en vous !!!!

  • Fille de militaire et d’une mère qui ne travaillait pas, je suis d’une famille qui n’est ni nantie ni démunie. Mais j’avais une belle bosse des maths, la prépa m’a tirée vers le haut et l’X m’a donné la liberté de mener ma vie comme je l’entendais, malgrè les discriminations (être … une fille). L’université m’aurait elle permis d’apprendre autant, moi une gamine de 16 ans, sortie de sa province perdue ? Comment le savoir? Alors, un grand merci aux classes prépa et à leurs professeurs!

  • Je me suis battue pour réussir des concours difficiles, et je vais recommencer l’an prochain pour l’agrégation, parce que je crois profondément en ce système de classes préparatoires dont je suis issue et vers lesquelles je compte retourner pour enseigner les mathématiques, et pour lesquelles je suis prête à donner autant d’énergie qu’il est décrit dans cette lettre.

    Merci pour cette merveilleuse lettre,

    Une élève de l’École Normale Supérieure de Cachan

  • Merci pour cette lettre.
    J’étais de milieu modeste, seul d’une fratrie de 5 à faire des études supérieures. J’ai fait ma prépa à Faidherbe à Lille. En math spé, j’ai été opéré de l’appendicite. Ce n’était pas grave, mais j’ai mis un bon moment à m’en remettre. Mon prof de math, qui a bien vue que j’étais fatigué, a trouvé la solution, et m’a permis de sauver mon année et d’intégrer à l’X. En plus d’être un excellent prof, il a su prendre en compte les problèmes personnels de ses élèves. Merci à lui qui, comme ses collègues, ne ménageait pas sa peine.
    Car ma vocation, du plus loin que je me souvienne, était d’être ingénieur. Et j’ai fait toute ma carrière dans ce métier: quelque soit mon poste, j’ai toujours indiqué à la rubrique « profession »: ingénieur. Je suis donc moi aussi un « privilégié », formé par des « privilégiés ».
    La prépa est une école d’exigence: ce sont les 2 années au cours desquelles j’ai le plus travaillé dans ma scolarité. Mais c’est un apprentissage.
    Le système des Grandes Ecoles est certes un système élitiste, mais c’est un élitisme républicain, ouvert à tous en fonction de leur capacités. L’orientation actuelle du gouvernement est le nivellement par le bas, de façon à ne pas stigmatiser ceux qui n’y arrivent pas. Ce n’est pas comme cela que l’on pourra remonter la pente.
    Il ne faut pas détruire ce qui fonctionne, cela ne fera qu’abaisser le niveau moyen, sans que l’on puisse vraiment s’en rendre compte puisque l’on aura cassé le thermomètre. Resteront alors les évaluations par des organismes étrangers qui constateront, année après année, que le niveau français baisse.

  • Bravo pour cette lettre magnifique dont beaucoup – dont je suis – auraient préféré qu’elle n’ait pas eu à être écrite.
    Merci à vous et à tous les professeurs de classe prépa grâce à qui je fais un métier que j’aime aujourd’hui !

  • Je débarque dans ce débat. Alors je vais juste donner mon expérience personnelle.

    J’avais 15 de moyenne en maths au collège. 17 en seconde, 19 en première S. Premier DS de prépa: 14. Derrière, j’intègre l’X. Pourquoi ? Parce que plus les maths m’étaient enseignées sérieusement, et plus j’aimais ça. Il y avait un énorme fossé entre la terminale et la sup quand je suis entré en prépa à Masséna, en 2005. Oui, on bosse beaucoup. Mais je ne sentais même pas ça comme un boulot.

    Chacun est fait pour quelque chose. J’étais fait pour ça. C’était écrit dans mes gènes. Ça brillait tellement c’était vrai.

    Et arrivé à l’X…et bien, les cours d’amphi, ça a été une claque. D’où ce que je sais aujourd’hui : je ne serais JAMAIS allé aussi loin avec une fac. Là où le système scolaire marche mal jusqu’au lycée parce que, selon moi, on veut rendre l’échec impossible en réduisant à l’infini le programme, alors que c’est précisément d’empêcher les gens d’échouer « malgré eux » qui est impossible, en prépa, au moins, il y avait à la fois l’encadrement scolaire du lycée, et enfin, enfin un contenu sérieux, enseigné par des gens compétents. On appelait notre prof de maths de MPSI… et bien, maître Yoda. Qui ne paye pas de mine la première fois qu’on le voit, mais lorsqu’on le voit travailler, on comprend qu’on avait tort. Il y a des gens compétents, vraiment compétents en France, et le fait de les avoir en tant que prof si « tôt » dans la scolarité est le mieux qui puisse arriver à des jeunes qui veulent apprendre, et ceux qui, comme moi, sont passionnés.

    Pensez-vous que les problèmes d’ingénierie peuvent « baisser leur programme » eux aussi? Pensez-vous qu’une machine ne va pas défaillir pour « respecter l’égalité des chances » ? S’il n’y a plus personne de compétent et de sérieux qui reste, qui va faire les ascenseurs, les escalators, les avions de demain ? Les Allemands peut-être ? Le pire, c’est que c’est ce que c’est vrai, c’est ce qui va se passer…

    Bref, les prépas sont peut-être une exception, mais elles ne sont pas une tare, elles sont un sanctuaire. Un sanctuaire où les gens passionnés peuvent encore accéder à leur vrai potentiel. À l’entrée de la prépa, on est juste un élève doué, à la sortie on a changé. Dans le monde des maths et de la physique, on est quelqu’un d’autre. Il n’y a rien de plus grisant comme sensation. Cette sensation de compétence, de savoir, ce sentiment d’être bon dans ce qu’on fait. D’avoir enfin touché ce pour quoi on a toujours été fait.

    D’accord, c’est dur. J’ai eu beaucoup d’amis qui ont ramé. Mais même ceux qui avaient moins de talent et étaient simplement travailleurs, leurs efforts ont payé, ils ont intégré. Pour moi…Les années de prépa font partie de mes meilleures années jusque-là.

    Je ne suis plus l’actualité et la politique… si la France doit se casser la figure, je n’y pourrai pas grand chose. Mais de voir cet ilôt qui marche bien au milieu des ténèbres, se faire engloutir à son tour… ça fait un pincement au cœur. J’espère qu’il continuera d’y avoir des gens aussi compétents qu’aujoud’hui plus tard. Si on passe au « tout-université »… j’ai peu d’espoir. Il en restera, mais bien moins qu’aujourd’hui, surtout parmi les plus compétents.

    Et puis, laissez un rêve, un objectif, un idéal à ceux des élèves de terminale qui ont de l’ambition ; les face aux US sont aussi déséquilibrées. En France, on a juste un embrayage plus adapté pour les élèves qui en veulent, et ça les fait aller plus vite et plus loin, c’est tout.

  • Total soutien

  • Un grand merci, Jean-Noël, pour ce texte magnifique. Je reconnais bien là mon ancien élève, à la hauteur des souvenirs qu’il m’a laissés.

  • Bravo Monsieur, et merci. Merci pour cette lettre qui sonne tellement juste. Bravo pour courage et votre engagement professionnel, que tant d’anciens préparationnaires comme moi reconnaissent dans les souvenirs de leurs professeurs de prépa. Et pardon… pardon pour quoi, au fait? Pardon de ne pas vous avoir applaudi plus vite!!!!

    • Bravo pour cette lettre.
      Mr Peillon, reprenez-vous ! Ce n’est pas une chose à faire. Il est encore temps d’en prendre pleine conscience. C’est un collègue agrégé de philosophie comme vous qui vous le dit!

  • Bonjour
    je découvre cette affaire.
    Je suis passé en classes préparatoires en 71-72 pour intégrer l’X en 73.
    Je ne remercierai jamais assez les professeurs qui m’ont guidé, passionnés par leur métier dont l’objectif caché est de faire mûrir des vocations, de tirer vers le haut. Ce que je suis, je le leur dois en très grande partie. L’un d’eux , d’un très haut niveau, et d’une profonde conscience morale, sollicité par des élèves trouvant son cours difficile, répondit: « ce n’est pas à moi de descendre, mais à vous de monter à mon niveau, et vous y arriverez ». Si cela est mal, dans quelle perversion sommes nous tombés?

  • Quelle lettre magnifique ! et que de souvenirs et de reconnaissance elle éveille en moi. Petit-fils de mineurs de fond immigrés, fils de mineurs, j’ai pu suivre ce cursus de classes préparatoires (Louis-le-Grand) et intégrer une grande école (Ecole Polytechnique). Je ne remercierai jamais assez mes professeurs de prépa (dont MM. Boutigny, Randé, Ruaud, MMe. David, Remande) pour leur enseignement, professionalisme et dévouement. Nous avons besoin de tels enseignants et mentors, et de ce cursus, élitiste peut-être, mais qui reste ouvert à tous et sait reconnaître une valeur : le travail.

  • Enfin, un commentaire intelligent !
    De toutes mes études, jusqu’en école d’ingénieurs, ENSEM Nancy, mes meilleures années furent en prépa : bonne ambiance de solidarité et de travail, soif d’apprendre et de comprendre … c’était en 1954.

  • Bravo, Monsieur le Professeur, pour votre magnifique défense d’un enseignement qui a formé tant de brillants Ingénieurs Français.
    L’inattendue quantité – et par ailleurs la grande qualité – de la quasi totalité des commentaires qu’elle a suscités prouve d’une part l’immense intérêt que ce sujet soulève et d’autre part la sincère reconnaissance de tous ceux qui ont bénéficié de cette formation d’excellence que constituent les Classes Préparatoires et les Grandes Ecoles.

    Formation élitiste ? J’en suis personnellement très flatté : moi, enfant de parents pauvres de la classe ouvrière, entré à l’Ecole Polytechnique quelques années après la fin de la seconde guerrre mondiale, après des études secondaires faites en partie pendant l’Occupation !
    Mes bien-aimés parents n’ont jamais ressenti qu’ils faisaient partie de l’élite de la Nation pour pouvoir ainsi promouvoir leur fils ! Et ce, sans aucune forme de « piston » !

    Certes, cela demande beaucoup d’efforts, tant des parents que de la future « élite », et il est bien certain qu’une telle réussite n’est pas à la portée de tous ! Ce qui prouve bien, d’ailleurs, que la fameuse « égalité » tant prônée aujourd’hui par le gouvernement et les médias n’est qu’un leurre et ne peut s’établir que par un minable égalitarisme par le bas, prôné par les régimes socio-marxistes.

    Alors, pourquoi vouloir à tout prix « casser » le peu qui fonctionnne encore bien dans notre pauvre France !

    Car c’est bien pour casser la formation « élitiste » des Grandes Ecoles (et les Classes Préparatoires associées) que l’on veut les fondre dans l’Université !

    Ceci dit, j’ai beaucoup de respect pour l’Université Française. Il faut reconnaître simplement que ses objectifs fondateurs (encore trop présents, qouique très respectables) ne sont pas du tout les mêmes (à l’exclusion des Ecoles de Médecine) que ceux des Grandes Ecoles, fondées bien après l’Université.

    L’objectif principal de cette dernière est la « Culture et la Recherche Fondamentale », tandis que les Grandes Ecoles (y compris l’Ecole de Médecine) visent à former des praticiens de hauts niveaux dans les diverses Techniques où elles œuvrent. Il est est d’ailleurs ainsi des Universités Américaines, beaucoup plus préoccupées de Pratiques que de Sciences pures.
    Ainsi, comparer sans précautions Grandes Ecoles, Université Française et Universités Américaines conduit à des aberrations.

    Néanmoins, je salue et approuve l’Université Française de vouloir, comme les Universités Américaines, œuvrer de plus en plus dans le « concret », sans pour autant négliger les secteurs fondamentaux de la Recherche, ni la Culture, notamment dans les secteurs non « productifs ».
    Mais elle a, pour ce faire, encore un long chemin à parcourir, notamment en ce qui concerne les mentalités et les méthodes d’enseignement et de travail.

    Alors, plutôt que d’opposer ou de détruire les Grandes Ecoles et l’Université, laissons-les réussir dans leurs domaines d’excellence et évoluer elles-mêmes en fonction des évolutions mondiales.

    Au reste, sachons bien que les seuls Ingénieurs, Architectes, Médecins, etc. ne suffisent pas à satisfaire les besoins de l’humanité, tant sur le plan de leur propre technique que celui, plus social, du travail en général.
    Encore faut-il former – et bien – quantité de Techniciens, Employés et Ouvriers sans lesquels rien de grandiose ne saurait se faire.
    Hélas, en France, ces carrières-là sont trop souvent négligées, voire dénigrées et c’est très grave pour l’avenir de notre Pays.
    Dans ces domaines, les formations pratiques, concrètes, sur-le-tas, sont seules efficaces et conduisent à l’excellence.
    Qu’on laisse donc, de nouveau, aux Professionnels le développement de l’APPRENTISSAGE, seule formule valable pour acquérir les connaissances et le « coup-de-main » nécessaires pour l’exécution de bien des tâches.

    Ce qui n’enlève rien à la responsabilité, lourde mais tellement négligée, de l’Education Nationale pour la délivrance des connaissances de base du niveau du Certificat d’Etude du temps de Jules Ferry. On en est très loin aujourd’hui.

  • Ces attaques sont, hélas, habituelles. Celle de Peillon ne brille pas par son élégance. Je ne crois pas que les profs de prépas soient trop payés, je croyais d’ailleurs qu’ils l’étaient plus. S’il faut des économies, il faut les chercher dans les classes ou cursus où les élèves n’apprennent rien et ne trouvent pas de travail à l’issue de leurs études.

  • Je suis passé par les classes préparatoires et l’École polytechnique, mes parents, émigrés italiens, ayant fui le fascisme et la pauvreté des années 20 en Italie, n’avaient aucun des deux fait d’études au-delà de l’école primaire.
    J’admire toujours mes professeurs des classes préparatoires qui avaient des classes de 60 élèves et qui nous donnaient un devoir par semaine.
    Cédric Villani a dit un jour que l’excellence en mathématiques de la France était due à ces classes préparatoires… Je crois qu’il y a peut-être une autre raison à la volonté affichée d’affaiblir les classes préparatoires. J’ai entendu le président d’une Université se plaindre que 1/10 des mentions « très bien » au baccalauréat venait à l’université.

  • Le dévouement des profs en classe prépa est incontestable, et l’expérience de vie que constitue la prépa est clairement exceptionnelle et fondatrice pour s’épanouir par la suite dans le monde du travail et dans la société (valeur du travail, dépassement de soi, fraternité)

  • Merci de cette lettre remarquable…
    j’ai suivi les classes préparatoires et mon Mr Peillon était Mr Riche (Lycée St Louis)…
    Montrer du doigt et réduire le salaire de ceux qui travaillent de façon si dévouée et qui ont fait tant est… méprisable.
    Assez du nivellement par le bas !

  • Le gouvernement sait fort bien stigmatiser des « minorités de nantis silencieux » qui dans le climat actuel et compte-tenu de leurs « privilèges » (soit dit en passant qu’ils n’ont volé à personne, mais ont obtenus à la sueur de leur front et en sacrifiant une bonne partie de leurs jeunes années aux études). Vous n’êtes malheureusement pas les seuls ; vous parlez de ce qui se passerait si on faisait cela aux médecins. Mais c’est déjà le cas ! Les cotations des actes médicaux changent au gré des souhaits d’équilibre des caisses : les radiologues par exemple voient environ tous les 6 mois diminuer la cotation de certains de leurs actes, comme l’échographie de plus de 30 % ou de 50 % pour les scanners, passé un certain nombre d’examens réalisés ! Les règles du jeu ne sont clairement pas les mêmes pour tout le monde. Mais de quoi nous plaignons-nous, il faudra juste à ce petit jeu pervers travailler encore plus. Nous non plus ne comptons plus nos heures au-delà de 70 quand le reste des Français tourne à 35. Il nous reste l’espoir peut-être que si on touche le fond, on finira par remonter.

  • Merci, M Mialet, pour cette synthèse magnifique de cette éradication programmée de la Réussite Française.
    Un dernier argument pour pointer les erreurs de raisonnement de ce gouvernement : le taux d’embauche en sortie d’écoles d’ingénieurs et de commerces est bien meilleur que celui à la sortie de la fac, donc pour réaliser le rêve de M. Hollande de réduire le chômage des jeunes, il serait bien plus logique de promouvoir les prépas et les grandes écoles.
    Bon courage à vous.

  • Aujourd’hui en école d’ingenieur (Ecole Superieure de Physique et Chimie Industrielles de la Ville de Paris) , je peux attester qu’il y a un dévouement exceptionnel en classe préparatoire que l’on ne retrouve pas, à ce point, dans les autres divisions de l’enseignement.

    Durant mes deux années de classes préparatoires, j’ai bénéficié de l’excellence et la pédagogie exceptionnelle de mes professeur.

    Chacun d’eux n’a pas hésité à nous rajouter des heures de cours pour faire des rappels, à déborder sur leurs horaires pour nous aider scolairement ou même moralement.

    Cette réforme qui vise à la destruction des classes préparatoires n’a aucun sens!
    La France s’ampute de son meilleur atout à l’internationale! Je ne dénigre pas le travail des professeurs et élevés de l’Université, mais il faut être réaliste: ils ne bénéficient pas de cette qualité relationnelle qu’il y a entre les élevés et les professeurs en classe préparatoire.

    Quant au rythme de travail, il est sans pareil avec l’Université. A titre indicatif, j’ai donne des cours de chimie organique en 2ieme année de prepa à un élève en 4ieme année de faculté de pharmacie!

    Encore une fois, le gouvernement s’en rendra compte trop tard!!!

    En espérant que cette lutte aboutira !!

  • Bravo pour ce témoignage. Je m’y retrouve entièrement ayant choisi l’enseignement en classe préparatoire après testé la recherche et le métier d’ingénieur dans le privé. j’avais le sentiment d’être plus utile et reconnaissant envers un système qui m’a tant apporté en choisissant ce métier.

  • Bravo pour cette lettre, ainsi que pour votre entier dévouement. C’est en cette dernière que nos professeurs, à qui nous devons -presque- tout, se retrouveront.

    Un de ces « élève privilégié », qui aura quant à lui la chance de finir sa deuxième année de prépa avant un abrutissement certain de l’éducation.

  • Je suis retraité depuis plusieurs années, après une carrière d’ingénieur des Ponts et Chaussées dans le public puis dans le privé.
    Jamais je n’ai oublié le soutien sans lequel je ne serai parvenu à rien, que m’ont apporté mes professeurs de taupe du lycée du Parc à Lyon où j’ai pu préparer les concours grâce à la bourse complète qui m’avait été octroyée et surtout grâce à leur dévouement sans limite.

  • Je suis retraité depuis plusieurs années, après une carrière d’ingénieur des Ponts et Chaussées dans le public puis dans le privé.
    Jamais je n’ai oublié le soutien sans lequel je ne serai parvenu à rien, que m’ont apporté mes professeurs de taupe du lycée du Parc à Lyon où j’ai pu préparer les concours grâce à la bourse complète qui m’avait été octroyée et surtout grâce à leur dévouement sans limite.

  • Bravo ! et merci d’exprimer si bien ce que nous ressentons.
    (professeur en classe préparatoires et soeur d’Antoine Rérolle)

  • Bravo, et merci.

    Ancien élève de classe préparatoire, en école d’ingénieur. Nous sommes de moins en moins et la France à besoin de nous de plus en plus. Un pays qui annihile ses élites peut-il être évolué?

  • Comment ne pas se reconnaître dans cette lettre, même s’il m’est difficile de me sentir à la hauteur de ce témoignage …
    Voilà 30 ans que j’enseigne avec la même passion, enseignement professionnel, technique, général, supérieur, avec le même désir, partagé par mes collègues, d’emmener nos jeunes, d’où qu’ils viennent, le plus loin possible.
    Juste un bon petit soldat, fidèle au poste mais qui se sent trahi aujourd’hui.

    Merci Jean-Noël.

  • Merci pour cette lettre ouverte. Un texte magnifique lu par une enseignante dont le père fut analphabète et qui a fréquenté les rangs de cette école républicaine qui l’a faite enseignante. Dois-je demander pardon au ministre d’avoir eu un fils qui a fait une grande école, voire même plusieurs, lui le provincial, lui le petit-fils d’ouvrier ou de paysan sans terre ? Devons-nous avoir honte de tendre la main à nos enfants et à nos élèves et de leur ouvrir des chemins ? Etrange pour un ministre socialiste ! Encore merci pour cette très belle lettre.

  • Et si l’on chantait en ces temps moroses
    Charles Aznavour :
    Je vous parle d’un temps que les moins d’ 60ans ne peuvent pas connaître
    La France en ce temps là, avait des enseignants, heureux et fiers de l’être,
    Les parents leur confiait les enfants avec grande déférence, sachant bien qu’ils sauraient de chacun d’eux obtenir des progrès
    Eduquer, oui, éduquer er ça voulait dire on m’investit
    Eduquer, oui, éduquer er ça ne veut plus rien dire du tout

    Georges Brassens :
    Au village, sans prétentions, ils avaient bonne réputation
    Qu’ils soient instits ou bien dirlos, chacun leur tirait leur chapeau
    Tout l’ monde savait ce qu’on leur doit, sauf le Ministre, ça va de soi

    Alain Barrière :
    Ma a a vie j’en ai vu des Ministres, ma a a a vie , j’en ai vu des réformes
    On dit i que c’est pour le bien in
    Ma vie i, on n’en prend pas l’chemin in

    Edith Piaf
    Non, rien de rien, non ils ne regrettent rien
    Les mensonges qu’Ils ont faits, ni le mal
    ça leur est bien égal

    Serge Lama
    On n’les salue plus, on n’les écoute plus, on ne les respecte plus
    Ils sont seuls en face ,de gamins gâtés ,que plus rien ne semble intéresser
    Ils sont dénigrés, ils sont épuisés, on leur en demande trop,
    ils sont saturés, ils sont déprimés , comme des orphelins dans un dortoir
    Ils sont malades, complètement malades, c’est ça, ils sont mala a des

    Daniel Balavoine
    Ils vont tout casser é é éé é s’Il touche au fruit de leur travail ,fallait pas qu’Il les na ar gue
    Les juges et les lois a a n’leur font pas peur ,faudrait bien qu’Il s’en a aille

  • Bravo à vous, tous contre ceux qui veulent nous empêcher d’être ambitieux et qui veulent nous « moyenniser ».

  • J’ai eu la chance de ne pas entendre les propos de Vincent Peillon. Ancien élève de classe prépa à Nantes, je peux néanmoins témoigner de l’investissement de mes professeurs de l’époque. Par contre, je désaprouve les choix financiers proposés et je réprouve totalement la stratégie du « diviser pour régner ». Certes, il faut privilégier l’effort d’économie plutôt que l’augmentation des recettes (fiscales!). Mais cette navigation à vue qui consiste à lancer des projets bien peu préparés, quitte à faire marche arrière ou demi-tour ensuite lorsque l’écueil imprévu surgit, ne nous fera guère progresser. C’est une chose de conquérir le pouvoir. C’en est une autre de l’exercer.

  • Merci

  • Un mot de plus pour vous soutenir, Monsieur MIALET, de la part d’une X qui peut témoigner qu’elle a eu la chance d’avoir des profs de prépa plus impliqués, plus investis et plus dévoués à leurs élèves qu’elle n’aurait pu le rêver. Parce que chaque voix compte quand on est victime d’une telle injustice, je vous souhaite de tout cœur, à vous et à tous les profs de prépa qui s’insurgent, de gagner votre combat et de reconquérir la reconnaissance que vous méritez de la part de la France.

  • Je ne saurais rien rajouter à cette tirade aussi bien écrite que pertinente, ou presque.

    De facto (et c’est un X récent qui parle), les gens passant par le système prépas/écoles reflètent surtout les classes aisées. Mais cette sélection sociale se fait à l’entrée en prépa, ou les meilleurs lycéens sélectionnés sont déja des enfants de cadres/profs. La vérité, c’est que le procès en élitisme des prépas n’a qu’un coupable : l’efficacité minable de notre sacro-sainte école républicaine. M. Peillon s’y attaque avec la réforme des rythmes scolaires, soit. Mais taper sur les prépas, c’est de la simple démagogie.

  • Vous confirmez mon envie d’enseigner.
    Une élève privilégiée du lycée Louis le Grand.

  • Quelle belle lettre ! Malheureusement, j’aurais aimé ne jamais avoir à la lire…
    Étant actuellement en spé PSI (et visant l’ENS Cachan), j’ai conscience de mon manque de recul par rapport à la prépa, mais je tiens quand même à donner mon avis.
    La prépa, c’est dur. Autant physiquement que moralement. Mais aussi beaucoup plus enrichissant que tout ce que l’on fait avant, et, étant d’un naturel trèèèèèès curieux pour tout ce qui concerne les mathématiques et la physique, c’est vraiment à partir de la sup que j’ai commencé à aimer me lever le matin pour aller au lycée. Et si je me suis autant épanoui en un an plus quelques epsilons, c’est grâce à des profs qui m’ont toujours poussé, d’abord à travailler, puis à donner le meilleur de moi-même. Mon père, passé par la même prépa que moi (en P’) puis par les Mines de Paris, me dit toujours que ces cinq années sont celles qui l’ont le plus marqué. Et d’après les quelques commentaires que j’ai pu lire, il est loin d’être le seul.
    Tout ça, le ministre voudrait, à terme, le supprimer. Pourquoi vouloir supprimer un système qui fonctionne très bien depuis deux siècles ? D’accord, le système prépa-écoles est réservé à une élite. Une élite travailleuse. Une élite d’élèves respectant leurs professeurs, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Je le sais, car ma mère est prof d’anglais dans un lycée pro dont les élèves, « issus de milieux défavorisés », ne veulent pas travailler, ne respectent rien, et si un prof a le malheur de demander à un élève de ranger sa chaise, il se voit répondre, non pas par un « oui » ou même un simple aquiescement, mais par ladite chaise « rangée avec élan » vers ledit professeur. Si le nivellement du niveau scolaire doit se faire vers le bas, veut-on donc que nous soyons tous comme ça ?
    J’estime avoir de la chance de pouvoir être en spé en 2013, mais j’espère que beaucoup d’autres auront cette même chance des les années qui viennent.
    Pour finir, encore merci Monsieur pour cette magnifique lettre. Espérons qu’elle soit lue et entendue…
    De la part d’un jeune spé, et heureux de l’être.

  • Bravo Jean Noël, comme à l’habitude tu as été parfait. Il n’y a que toi qui pouvait répondre à la froideur politico-économico-idéalisme en rappelant qu’on parle d’humains, de vécus, de blessures, de souffrances,sans patos mais avec ton humour décalé.

  • X également, je témoigne de la valeurs des profs et de la belle aventure en prépa au service des autres : on veut chacun progresser pour être plus utiles à la société.
    Pour ce qui concerne M. Peillon, le danger est encore bien plus grand que vous imaginez. Dans son livre, il dit : « il faut arracher les élèves à tous leurs attachements pré-républicains, et leur venue à l’école sera un baptême républicain ». Autrement dit, il veut faire comme dans le Meilleur des Mondes : plus d’enfants, plus de parents, plus de familles, seulement des humanoïdes individuels sans liens entre eux, n’ayant pour religion que la république athée…

  • J’ai deux enfants qui ont fait les classes prépa à Lyon, aux Lazaristes et ont intégré l’X et l’école d’Institut d’Optique.
    Je formule un grand merci pour leurs professeurs qui leur ont appris l’exigence par le travail, dont un témoigne aujourd’hui et je le remercie de réagir enfin face au nivellement par le bas qui sévit depuis de nombreuses années en France dans l’Éducation nationale et qui a abouti à ce que les classes les plus pauvres ont de plus en plus de mal à parvenir à l’échelon des grandes écoles alors qu’au milieu du siècle dernier et quand le certificat d’études sévissait, mon père, d’origine ouvrière, est parvenu à intégrer les Mines de Paris.

  • Je suis parent d’élève et un de mes fils a eu la chance d’être élève de classe préparatoire à LLG. Je suis de tout cœur avec vous. Nous savons comment nos enfants sont entourés en classe préparatoire et nous souscrivons totalement à votre lettre qui reflète parfaitement la réalité. Merci d’avoir accompagné nos enfants sur le chemin de la connaissance, merci de les avoir entourés de vos conseils, de les avoir réconfortés aussi dans des périodes de dur travail. Je n’espère qu’une chose : que votre bel ouvrage ne sera pas cassé et que de nouveaux élèves pourront demain profiter de l’excellence de votre travail. Non, vous n’êtes pas des nantis, nous vous devons beaucoup. Merci, Mesdames et Messieurs les Professeurs de Classes Préparatoires.

  • Je confirme cet extraordinaire travail des professeurs des classes préparatoires. Je remercie ceux que j’ai connus et qui m’ont aidé à progresser et dont j’ai, après de nombreuse années, un souvenir toujours vivace.
    L’enseignement de ces classes est très fondamental dans le cursus de l’acquisition des bases de l’enseignement scientifique de haut niveau. C’est celui qui reste très présent.

  • Je suis ancien élève de prépa HEC, et ces deux années sont mon meilleur souvenir scolaire. J’y ai rencontré des professeurs marquants, authentiquement érudits et intelligents, qui se faisaient, comme vous, une certaine idée de l’enseignement. Merci pour votre engagement auprès de vos élèves ; je suis de tout cœur avec vous pour défendre ce système unique, mais si gratifiant à tous égards.

  • Merci M. Mialet pour cet excellent et au combien pertinent témoignage.
    Si l’on veut que l’enseignement de haut niveau en France tienne son rang, il ne faut pas moins de grandes écoles mais plus et des grandes écoles encore davantage fédérées et soutenues. Il suffit de lire le classement de Shanghai pour s’en convaincre. Mais peut-être que M. le Ministre n’a qu’une vision sectaire étroite et franco-française du système. Ce serait dommage car nos plus brillants élèves ne l’ont pas cette vision et si le système des grandes écoles s’affaiblit, ce ne sont pas les universités françaises qui vont tirer profit mais le MIT, Stanford, l’Insead et les autres. Au lieu de s’exiler plus tard pour raisons fiscales ou professionnelles, les meilleurs s’exileront dès leur formation supérieure.

  • superbe lettre.

  • superbe lettre mais malheureusement nous sommes en passe de devenir un pays sous développé et pour faire oublier la misère au pauvre peuple seuls des footballeurs payés des millions d’euros sont légitimes et en plus l’état leur file des primes s’ils passent des tours de coupe du monde.
    Mais cher monsieur avec vos 3333 € mensuel vous êtes bien trop payé et en plus vous n’êtes même pas capable de taper dans un ballon.
    Notre pays est entré en décadence dès l’instant où tout en reconnaissant que certains courent plus vite que d’autres, jouent mieux au foot etc, il n’a plus été possible de dire sans aucune arrière pensée que certains pensent plus vite et plus loin que d’autres et méritent autant que les joueurs de foot de gagner correctement leur vie.

  • Merci Monsieur pour cette lettre. Je laisse un commentaire pour la première fois, pour témoigner à mon tour : ancienne élève de prépa Lettres à Lyon, je dois tout à cette formation, rigueur, méthode, curiosité, dépassement de soi.Je ne fais pas partie des « nantis par naissance », la prépa m’a offert l’opportunité de sortir d’une situation familiale peu engageante, et à un coût supportable. Sachant ce que je dois, je suis devenue moi aussi professeur, et je me reconnais pleinement dans les valeurs de transmission que vous décrivez. Ce sont mes professeurs de lycée et de prépa qui m’ont guidée continuellement, et je salue leur dévouement, leur culture, leur mémoire pour certains. C’est bien à une Ecole de la République que nous pensons tous, une Ecole qui donne sa chance à chacun et lui permet d’espérer en une vie meilleure. Je vous remercie pour votre texte, qui permet à chacun de comprendre où sont les véritables enjeux.

  • Je vous accompagne maitre. J’ai 24 ans et defendrai le pont social que vos collègues et vous même avez construit.

  • Merci pour cette lettre. Je n’ai pas l’habitude de réagir à ce genre de lettre, et pour tout dire, en sortant de ma prépa ECE à Nantes, ma vision de la prépa était très basse. Bien sûr, elle m’avait permis d’atteindre un niveau de connaissances important dans des domaines différents, mais j’en avais vraiment souffert. Après 3 ans d’école de commerce, je me disais que si c’était à refaire, je n’y songerais même pas… Et puis finalement, la vie étant ce qu’elle est, j’ai décidé de me réorienter vers l’ostéopathie… Je sors d’ES et de prépa ECE, je n’ai jamais fait de biologie à un niveau correct, ni même de physique ou de chimie (pas au bac à mon époque..). Je suis actuellement en train de rédiger mon mémoire d’école de commerce (histoire de finir ce que j’ai commencé) en parallèle de mes 10h quotidiennes de cours… Et là, je remercie vraiment la prépa, sans cette formation, j’aurais déjà coulé ou abandonné. Bref, la prépa c’est finalement apprendre à travailler et apprendre à apprendre… et si c’était à refaire, rien que pour avoir cette capacité de travail que j’ai maintenant, je le referais sans aucun doute.

  • Merci pour cette représentation fidèle de la prépa et du Lycée Pierre de Fermat où je retournerais sans hésiter un seul instant pour une ou deux années supplémentaires !

  • Bravo et merci !!!
    Mes enfants sont en taupe et vérifient chaque jour vos propos : compétence, sérieux, disponibilité, dévouement de leurs enseignants qui savent aussi, et c’est tant mieux, faire preuve de rigueur et d’exigence.
    Merci pour eux.

  • Parent d’un élève qui a eu la chance de bénéficier de l’enseignement d’excellence des professeurs de classes préparatoires scientifiques je souscris totalement à votre lettre et à votre démarche. Merci à Mesdames et Messieurs les Professeurs de votre dévouement pour nos enfants, vous les guidez sur les chemins de la connaissance, vous les entourez de vos conseils, vous les encouragez à donner le meilleur d’eux même. J’espère que de nombreuses promotions d’élèves pourront encore bénéficier de votre excellence et que le système ne sera pas cassé par des propositions de réformes totalement injustes à votre égard comme celle contre laquelle vous vous battez avec raison aujourd’hui.

  • Parent d’un ancien élève de prépa je désapprouve la démagogie du sieur Peillon , représentatif de la pensée dominante du parti qui dirige la France : « le nivellement stupide par le bas » pour ménager son vivier électoral pour l’échéance 2017 ! Honteux.

    • Je ne vois pas de quel vivier électoral vous parlez. Les gens de gauche (comme moi) sont désespérés de voir le Parti Socialiste appliquer des politiques de droite. Aux prochaines élections, ce sera le triomphe des extrêmes.

  • Merci, quelle belle lettre ! Il n’y a rien à ajouter. Peut-on ne pas écouter, même par idéologie ?

  • Superbe lettre et beaucoup de commentaires responsables. Il y aura toujours quelques aigris. Retraité, ancien élève reconnaissant (sinon heureux) de prépa avant de faire une carrière dans le recrutement de cadres dirigeants, mon diagnostic est sans ambiguïté: les formations de qualité sont celles qui utilisent le principe de la sélection avec un enseignement donné par des professeurs de qualité. C’est le principe même des prépas pour apprendre à travailler intensément sur des problèmes complexes mais ce n’est bien sûr pas leur exclusivité.
    Quant au problème de l’accès à ces formations qui se sont d’ailleurs beaucoup multipliées, cela nécessite naturellement l’engagement de l’élève mais surtout aussi celui d’un ou des parents. Pour ceux dont les parents sont défaillants, certains professeurs peuvent y suppléer mais c’est clair que, sur ce plan, nous ne sommes pas égaux et nous ne le serons jamais.

  • Merci pour cette déclaration d’amour à votre travail et à vos élèves.

  • Cher Monsieur,

    Je n’ai pas eu le temps de lire les nombreux commentaires que votre lettre ouverte a inspirés, j’ai cependant lu vos lignes avec beaucoup d’intérêt, et je dois tout d’abord vous dire: Merci!
    Merci, car en vous et en ces propos, je reconnais tous les professeurs que j’ai eu la chance de côtoyer pendant 2 ans sur les bancs de la classe préparatoire Saint-Louis de Gonzague à Paris. « St-Louis de Gonzague? » me direz-vous? Oui, cette institution vue par beaucoup comme l’archétype de la reproduction des élites et qui a pourtant été mon tremplin vers un nouveau monde.
    Mon père est fonctionnaire de Police et a interrompu ses études en Terminale avant de repasser son « Bac pour adultes » des années plus tard. Ma mère, elle, n’a jamais obtenu le fameux certificat et occupe aujourd’hui un poste de secrétaire dans la fonction publique.
    Je me considère aujourd’hui comme favorisée, certes, car j’ai eu la chance d’avoir des parents aimants, dévoués et déterminés à offrir le meilleur à leur fille unique. Pourtant, croyez-moi, j’étais bien loin de cette fameuse « élite ». Mes parents ont longtemps confondu « classes préparatoires » avec le « cours préparatoire » mieux connu sous le nom de CP que l’on intègre à l’âge de 6 ans…
    Après m’avoir accompagnée à de nombreux forum et autres réunions d’orientation, nous avons décidé que la « voie royale » n’était finalement pas faite que pour « les autres » et que, bonne élève dans un bon lycée provincial, j’y avais peut-être mes chances…

    Aujourd’hui, je ne sais où me mènera ma vie, mais j’ai 24 ans, je suis en dernière année à l’ESSEC, et j’ai confiance en l’avenir. Une confiance que je dois bien sûr à mes incroyables parents, à mes merveilleux professeurs de lycée qui m’ont donné envie et m’ont incitée à postuler à ces filières d’excellence que sont les prépas, et enfin je la dois à mes professeurs de classe préparatoire qui, par leur exigence, leur dévotion et leurs profondes connaissances m’ont appris à me dépasser, à donner le meilleur de moi-même et à en apprendre toujours plus.
    Alors, à vous, M. Mialet, et à tous les autres professeurs de classes préparatoires que vous représentez, un grand MERCI pour votre dévotion, vos heures non comptées et vos conseils qui nous ont conduits où nous sommes aujourd’hui!

    Bon courage dans ce combat, on ne peut plus légitime.

    Bien à vous,

    Aurélie

  • Je suis d’une famille simple, j’ai un fils qui a séjourné deux ans à Lyon au lycée du Parc et j’en suis fier, je remercie en passant tous ses profs de prépa qui lui ont donné la chance de poursuivre ses études.
    École des Mines, master au Canada, etc…
    Aujourd’hui, je pense que la première réforme à effectuer dans notre pays, ça n’est sûrement pas les grandes écoles ou je ne sais quelles autres institutions, mais l’État.
    Des lois nouvelles tous les jours, sans se soucier de savoir si elles seront appliquées ou des réformes en tous genres avec le seul souci d’une rentrée d’argent pour pouvoir continuer à vivre grassement.
    Le travail et l’honnêteté, voilà ce dont l’État devrait être le modèle.
    Malheureusement, je n’y crois plus.

  • Bravo, c’est clair, les mots qu’il faut et surtout une belle « prose ». Il y a 25 ans quand j’ai quitté la France mon Grand Père avait une pensée qui rejoint parfaitement les propos de Mr Mialet.
    Mais juste une question : ce Mr le Ministre si fier d’appartenir à la Franc Maçonnerie, ferait il un travail de sape ordonné par ses superieurs. Ainsi le fameux complot n’est peut pas si imaginaire. D’ailleurs toutes les nouvelles lois depuis quelques années prône la décadence, l’envie de s’exiler et de faire du peuple une troupeau d’idiots juste bon à travailler en silence, à consommer et à voter pour les mêmes.
    Triste Sire et Triste France.

    Malgré cela je vous souhaite de passer de bonnes fêtes.

  • Merci pour cette lettre, qui m’a profondément émue. Votre histoire commence comme celle de mon frère (lycée de banlieue, puis intégration au lycée Louis-le-Grand sur les conseils de ses professeurs) qui lui aussi, a choisi l’enseignement après avoir intégré l’École Normale Supérieure. Je me souviens de la fierté de mes parents, qui de leur côté, n’avaient pas leur baccalauréat. Je suis profondément affectée par le mépris affiché par M. Peillon et espère que la sagesse finira par triompher. Très respecteusement.

  • Merci pour votre témoignage.

    Je voudrais ajouter un commentaire relatif à la notion « d’ascenseur social », c’est-à-dire à la possibilité pour un jeune issu d’un milieu social modeste d’en changer. Une société qui n’offre pas une telle possibilité à ses jeunes court à sa perte ou pour le moins risque de très graves troubles sociaux.

    J’ai pu profiter de cet ascenseur, en partie grâce à un passage en classe prépa (Lycée Faidherbe à Lille entre 1965 et 1968). J’ai la certitude que mes profs de mathématiques en math sup (M. Boquet) et math spé (M. Gounon) avaient largement de quoi s’occuper avec leur seule classe (et la quarantaine de devoirs à corriger chaque semaine plus les colles.)

    A l’X (que j’avais intégrée après mon passage en classe prépas) j’avais eu accès au fichier des élèves de ma promotion (à cette époque, c’étaient effectivement des fiches en bristol) où figuraient diverses informations dont la profession des parents… Par curiosité, je l’avais examiné de façon quasi exhaustive. J’avais constaté que peu d’élèves venaient, comme moi, de milieux modestes ou très modestes. Je n’ai plus un souvenir précis, mais je crois me souvenir que la proportion d’élèves venant de tels milieux était voisine de 10 %. Certes on peut regretter que cette proportion soit beaucoup trop faible. On peut constater aussi qu’elle n’est pas vraiment négligeable.

    Torpiller une filière qui permet d’assurer une part, même modeste, d’ascension sociale est dangereux. Est-on sûr de faire aussi bien avec les autres modèles de formation ? C’est loin d’être sûr !

  • MERCI. Moi-même Fermatienne, j’ai connu la prépa HK Lettres Classiques, et aussi dur que cela ait pu être, je ne regretterai jamais cette année qui a été l’une des plus fortes de ma vie. J’y ai découvert une famille, des gens biens en très grande majorité et des profs comme il en faudrait plus. J’ai vécu ce que vous décrivez et je n’ai pas peur de soutenir vos propos. Et il me semble, que contrairement à ce que certains ont compris, vous utilisez bel et bien l’ironie pour ne surtout pas prôner le dénivellement par le bas! Ah Les Jacobins, le silence des salles de turnes égayé par les concert de musique classique, les génies de PSI* et les chartistes, les briques roses…tant de nostalgie. Merci de vous battre pour ces prépas, même si au fond, vous ne devriez pas avoir à le faire, le niveau n’aurait jamais dû dégringoler au point de souhaiter que « nos enfants n’aillent surtout pas en fac », comme le diraient certians parents. Enfin pas toutes les facs, soyons clairs!! Bien triste…

  • Belle Lettre ouverte!
    Merci pour votre engagement passé et présent.
    Encore faut il que notre cher ministre veuille bien la lire en entier…
    Vous avez tout mon soutien

  • J’ai suivi les cours de prépa comme on grimpe une échelle, avec l’espoir d’être socialement utile parce qu’issu d’un milieu social parfaitement incrédule. C’était il y a 50 ans.
    Vous venez, Monsieur le Ministre, de balayer mes dernières illusions et, devant vos certitudes, j’ai envie de déposer le bilan de toutes ces années de travail inspirées par ceux, éhontément nantis qui m’en ont donné la capacité et le goût. Vous êtes parvenu à transformer ma fierté en nausée. Je ne vous remercie pas.

  • Très belle lettre. Merci.

    Je vais la diffuser le plus largement possible autour de moi, c’est-à-dire à des collègues profs et amis et aussi demain à l’inauguration du local de campagne du candidat socialiste de la bonne ville de Bayonne en me permettant de surligner quelques passages.

    Mme Martinez – Parent d’élève de prépa BPCST à Fermat et prof de maths.

  • Halte à la médiocratie socialiste, faite de nullités conquérantes et jalouses de l’effort récompensé.

  • « Pour être de gauche il faut être exceptionnel » ou plus modestement, ne pas être conscient de ses faiblesses.

    Du coup, le Ministre est-il crédible quand il annonce qu’il recule sans reconnaître qu’il ait pu déraper ? On peut douter d’un « changement maintenant » de conduite quand on sait combien il est difficile de « chasser le naturel, il revient au galop ». Pourquoi donc cesserait le plaisir sadique qu’il y a à humilier ceux-là mêmes qui ont voté majoritairement, fidèlement et bien souvent par idéologie, pour son camp ? D’autant plus que nombreux sont ceux qui, masochistes peut-être ou alors insensibles à toute douleur – la leur comme celle des autres – contribuent avec zèle à servir de courroie de transmission, pour instaurer un climat particulièrement délétère dans l’enseignement supérieur et la recherche en France. Et quand on entend officiellement par la voix d’un syndicat que dans la reculade « le Ministre a choisi la voie de la sagesse », il ne manquait plus que cette qualité si rare, assortie de complicités étalées au grand jour, pour nous rassurer pleinement !

    Les grandes écoles sont une exception à la française, les étudiants y sont exceptionnels, les enseignants comme vous M. Mialet, tous aussi brillants que dévoués. Comme vous, je ne sais pas grand-chose ; mais si d’aventure, Monsieur le Ministre vous exhortait à rejoindre l’Université, sachez que vous y trouverez un collègue qui pressent et redoute l’imminente injonction visant à nous imposer (pardon, conseiller indirectement, mais fortement) de n’accorder que des bonnes notes et, j’insiste, à tout le monde. C’est bien là le point déterminant d’un dispositif révolutionnaire dont on s’étonnera que personne n’ait osé le proposer plus tôt alors que tout le monde y a forcément pensé.

    Le seul petit bémol reste la transition, mais les difficultés passagères à surmonter relèvent d’un détail mineur qui est sans importance comparé à l’objectif. En effet, il faut bien reconnaître que certains enseignants, ces avaricieux des points sur les copies, sont des pointilleux ou ce qui revient au même le sont devenus par ce qui est clairement reconnu maintenant comme une déformation professionnelle, prochainement peut-être comme une maladie. Mais ne nous inquiétons pas trop tout de même, on nous expliquera comment bien faire la différence entre un « AAA » et un « AA », tout en exigeant de nous de motiver les raisons d’une telle discrimination potentiellement abusive afin que pareille appréciation demeure singulière et ne soit jamais en tout cas infamante.

    Nous allons devoir apprendre ensemble M. Mialet, à noter « juste » selon une acception administrative qui viendra compléter les définitions hélas lacunaires de ce mot dans tous les dictionnaires. Un pis-aller au rapport PISA ? Pas du tout ! C’est ainsi que nous parviendrions au sacro-saint idéal égalitaire et nous en aurons enfin terminé, une fois pour toute, avec la sempiternelle lutte des classes.

    En attendant nos étudiants déchantent :
    Ils quittent un à un le pays
    Pour s’en aller gagner leur vie

    Pourtant que la … est belle.

  • Bravo Jean-Noël. Un sacrément bon texte. Amitiés,
    Frédéric, Dijon – Carnot

  • La France marcherait-elle sur la tête ? Le gouvernement est fou de galvauder ainsi ses meilleurs atouts que sont votre matière grise, à moins que vous n’ayez des ressources cachées dans le pétrole et le cuivre ? 🙁 Je pense que mon pays – la Suisse – se réjouira d’accueillir à bras ouverts ceux que cette politique absurde chassera – hélas pour vous ! – de vos frontières, une fois de plus…

  • Merci pour ce témoignage.

  • Un immense merci aux professeurs de classes prépa et aussi à mon proviseur de lycée qui m’a poussé vers eux alors que mes parents sans formation ignoraient tout de cette filière et de l’enseignement supérieur. Ils ont toujours représenté pour moi l’excellence et un dévouement incroyable, s’investissant sans limite pour la réussite de leurs élèves. Surtout,ils ne se préoccupaient pas seulement de transmettre des connaissances, mais aussi des méthodes de travail et des valeurs comme la rigueur scientifique. Bref, ils m’ont apporté une formation complète de très haut niveau. De plus, ils ont été pour moi un ascenseur social fantastique alors que je venais de perdre mon père et qu’il n’y avait plus de sous à la maison. Mais heureusement à l’époque (1966), il y avait un accompagnement par des bourses attribuées en fonction des besoins ET au mérite.

    Mais moi aussi, je dois demander pardon à M. PEILLON et aux hiérarques et intellectuels socialistes. J’ai mal tourné…. Devenu ingénieur de Centrale Paris et de l’université de Stanford aux USA, puis dirigeant d’un certain nombre d’entreprises, j’ai participé à l’invention et réalisation d’innovations technologiques majeures pour le pays. Pire, je fus redresseur d’entreprises, sauvant un millier d’emplois. Et comble du comble, j’ai créé environ 1500 emplois dans ma vie en créant des entreprises. Au passage, je me suis enrichi et ma famille en profite, ainsi que mon pays qui prélève chaque année 57 % de mes revenus, recevant un peu de toutes les richesses créées pour la France. Je suis donc devenu un petit riche, objet justifié de la haine du président de la République.

    Tout cela à cause des professeurs de prépa !!

    Cher professeurs de prépa, votre combat pour continuer à exister et refuser la déclassement de votre profession est juste. Nous, vos élèves, seront toujours à vos côtés. Le pays a plus que jamais besoin de vous. Encore MERCI avec notre immense RECONNAISSANCE.

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